La réponse de David Powlison à la question « Pourquoi moi ? » (David Powlison)

Une nouvelle question

Très souvent, la réaction instinctive aux épreuves consiste à nous demander : « Pourquoi moi ? Pourquoi cette épreuve ? Pourquoi maintenant ? Pourquoi ? »

Dieu nous a parlé par les vérités du cantique « Quel solide fondement ! ». Le Dieu véritable prononce des paroles admirables, et Dieu fait toujours ce qu’il dit. En Jésus-Christ, Dieu vient pour nous, dans un corps semblable au nôtre, et souffre à notre place. Ses conseils et son point de vue n’ont rien de distant puisqu’il intervient personnellement dans nos grandes souffrances. Il nous aide à tenir bon et il travaillera avec nous jusqu’au bout. Il nous portera, même au sein des épreuves les plus difficiles. Cette réalité transforme les questions suscitées par notre cœur. L’être replié sur lui-même qui demande « pourquoi moi ? » est ainsi apaisé, lève les yeux et regarde autour de lui.

Nous détournons les regards de nous-mêmes et de nouvelles questions saisissantes nous viennent à l’esprit : « Pourquoi toi ? Pourquoi toi, Prince de la vie ? Pourquoi es-tu venu dans ce monde mauvais ? Pourquoi avoir accepté de connaître les privations, la faiblesse, les épreuves, le chagrin et la mort ? Pourquoi avoir subi tout cela pour moi, surtout pour moi ? Cependant, tu l’as fait. Tu l’as fait pour la joie qui t’était réservée. Tu l’as fait pour l’amour et, ce faisant, la gloire de Dieu a resplendi sur la face de Jésus-Christ. »

Plus nous comprenons la portée de ces questions profondes, plus nous trouvons la joie et l’équilibre. L’univers, en fin de compte, ne tourne plus autour de nous. Cependant, nous ne perdons pas pour autant notre raison d’être. L’histoire de Dieu donne la juste mesure à notre vie ; nous ne sommes, ni trop grands, ni trop petits. Notre regard sur les situations et les individus change ; tout a de l’importance. Toutefois, notre évaluation devient également plus sensée. Nous affrontons de grandes difficultés, mais nous avons déjà reçu un bienfait inestimable qui ne nous sera jamais enlevé et qui donnera, en tout temps, un sens à notre parcours.

Pourquoi toi ? La question suscite une réponse sincère : « Mon âme, bénis l’Éternel, et n’oublie aucun de ses bienfaits. C’est lui qui pardonne toutes tes iniquités, qui guérit toutes tes maladies ; c’est lui qui délivre ta vie de la fosse, qui te couronne de bonté et de miséricorde, c’est lui qui rassasie de biens ta vieillesse, qui te fait rajeunir comme l’aigle. Merci, mon Père. » Nous sommes capables d’exprimer une véritable reconnaissance au milieu des difficultés, car la totalité de nos péchés et de nos souffrances se trouve maintenant à l’abri de sa compassion.


Si, d’une certaine manière, votre foi peut servir de veilleuse de trois watts dans un monde très sombre, pourquoi pas moi ? Si votre souffrance montre le Sauveur du monde, pourquoi pas moi ?


Enfin, nous voilà prêts à poser, en toute sincérité, une question presque impensable : « Pourquoi pas moi ? Pourquoi pas cette épreuve ? Pourquoi pas maintenant ? » Si notre foi devait servir, en quelque sorte, à éclairer ce monde de ténèbres comme une veilleuse de trois watts, pourquoi pas moi ? Si nos afflictions devaient révéler le Sauveur du monde, pourquoi pas moi ? Si nous avions le privilège de combler ce qui manque aux souffrances de Jésus-Christ ? S’il sanctifiait pour nous nos détresses les plus profondes ? Si nous ne devions plus craindre aucun mal ? S’il nous portait dans ses bras ? Si notre faiblesse devait montrer que la puissance de Dieu nous sauve de tout mal ? Si, par nos luttes sincères, nous devions enseigner à d’autres individus qui souffrent à retomber sur leurs pieds ? Si notre vie devenait une source d’espérance pour les autres ? Pourquoi pas moi ?

Bien entendu, personne ne veut souffrir, mais nous acceptons de dire, à l’instar de notre Sauveur : « S’il est possible, que cette coupe s’éloigne de moi ! Toutefois, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux » (Mt 26.39). Comme ce fut le cas pour Jésus, Celui qui sauve de la mort entendra nos grands cris et nos larmes. Comme lui, nous apprendrons l’obéissance par nos souffrances. Comme lui, nous aurons de la compassion pour la faiblesse des autres. Comme lui, nous ferons preuve de bienveillance envers les ignorants et les égarés. Comme lui, nous montrerons la foi à un monde incrédule, l’espérance à un monde désespéré, l’amour à un monde sans amour et la vie à un monde qui se meurt. Si Dieu tient toutes ses promesses, alors pourquoi pas moi ?


Cet article est adapté du livre : « La grâce de Dieu dans la souffrance » de David Powlison