Surmonter sa peur avec les animaux (John Piper)

Surmonter sa peur

Jésus veut que nous surmontions notre peur en utilisant la même logique que pour les lis (Mt 6.28-30), mais en regardant les oiseaux. C’est une image qu’il emploie à deux reprises dans l’Évangile selon Matthieu. La première figure dans le sermon sur la montagne :

Regardez les oiseaux du ciel : ils ne sèment ni ne moissonnent, et ils n’amassent rien dans des greniers ; et votre Père céleste les nourrit. Ne valez-vous pas beaucoup plus qu’eux ? (Mt 6.26.)

Jésus a considéré la providence

C’est le plus sérieusement du monde que Jésus a considéré le monde et l’Ancien Testament sous l’angle d’une providence qui s’intéresse et s’applique à tout. Il a très certainement lu ce verset dans Psaumes 147.9 : « [Dieu] donne la nourriture au bétail et aux petits du corbeau quand ils crient. » Et il connaissait la réponse à la question que Dieu avait posée à Job : « Qui donc prépare au corbeau sa pâture quand ses oisillons crient vers Dieu et sont errants, sans nourriture ? » (Job 38.41, BDS.) En effet, Jésus savait que son Père tenait toute vie entre ses mains : « Il tient dans sa main l’âme de tout ce qui vit, le souffle de toute chair d’homme » (Job 12.10).

Un merle a-t-il besoin de vers pour survivre ? Dieu gouverne le monde sous-terrain des vers et peut leur ordonner d’être là où il le veut, selon sa volonté. Ainsi, lorsqu’il a voulu reprendre Jonas parce qu’il s’était complu dans l’ombre de sa colère égocentrique, « Dieu fit venir un ver qui rongea le ricin, et le ricin sécha » (Jon 4.7).

La providence et les miracles

Un pélican a-t-il besoin de poissons pour survivre ? Dieu gouverne le monde sous-marin des poissons et peut leur ordonner de faire sa volonté, exactement comme il l’a fait lorsque Jonas a eu besoin d’être sauvé des profondeurs : « L’Éternel fit venir un grand poisson pour engloutir Jonas » (Jon 2.1). Quant à Jésus, il a veillé à ce que les poissons arrivent en temps et en heure pour être pris dans les filets de ses disciples, afin que ces derniers comprennent qui il est (Lu 5.5,6 ; Jn 21.5,6). Lorsque cela a été nécessaire, il a même fait en sorte qu’un poisson ait une pièce de monnaie dans sa bouche (Mt 17.27), et à partir de deux poissons morts (et cinq miches de pain), il a nourri une foule de cinq mille hommes (Mt 14.17-21).

C’est en ayant à l’esprit cette conception de la providence de son Père que Jésus raisonne de la façon suivante dans Matthieu 6.26 :

Prémisse n°1 : Dieu nourrit les oiseaux dans le ciel.

Prémisse n°2 : Nous lui sommes plus précieux que les oiseaux.

Conclusion : Dieu nous donnera tout ce dont nous avons besoin pour accomplir sa volonté, car c’est là le sens de son commandement : « Cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu ; et toutes ces choses vous seront données par-dessus » (Mt 6.33).

Jésus n’a pas l’intention de toujours faire ce raisonnement à notre place. Il a établi un exemple et nous demande de mettre en application la doctrine de la providence chaque fois que nous regardons le monde naturel : « Regardez les oiseaux du ciel » (Mt 6.26), « considérez les corbeaux » (Lu 12.24) et « considérez comment croissent les lis » (Lu 12.27).


Cet article est tiré du livre : « La providence de Dieu » de John Piper