Son corps brisé ressuscita (Greg Morse)

Note de l’éditeur : Ceci est le cinquième chapitre de la série le Symbole des apôtres, Ce que nous croyons et croirons encore

Je crois en Jésus Christ. . . . a souffert sous Ponce Pilate, a été crucifié, est mort et a été enseveli, est descendu aux enfers ; le troisième jour est ressuscité des morts.

(Symbole des apôtres)

Aucun des disciples ne s’est engagé à voir cette partie du credo s’accomplir.

Ils pensaient être dans la marche de la victoire, l’entrée triomphale, le précipice de l’entrée dans le royaume. Ils pensaient qu’ils rentraient de la guerre en fête, et non qu’ils allaient droit au cœur du territoire ennemi. Ils considéraient que les « Hosannas » qui les saluaient à la porte étaient tout à fait appropriés (Marc 11.9). Ils ne s’attendaient pas à la croix, bien que Jésus l’ait prédite clairement à plusieurs reprises :

Il ajouta qu’il fallait que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté par les anciens, par les chefs des prêtres et par les spécialistes de la loi, qu’il soit mis à mort et qu’il ressuscite le troisième jour. . . . Quant à vous, écoutez bien ceci : le Fils de l’homme doit être livré entre les mains des hommes. (Luc 9:22, 44)

Pourtant, aucun des disciples ne s’est rendu compte de ce qui l’attendait. Même Pierre, le roc, prit Jésus à part et essaya de le réprimander en disant : « Que Dieu t’en garde, Seigneur ! Cela ne t’arrivera pas. » (Matthieu 16.22) Son esprit, nous dit Jésus, était fixé sur les choses des hommes, et non sur Dieu (Matthieu 16.23). Pierre, comme Satan, le tente avec un royaume sans effusion de sang (Luc 4.5-7).

Mais la souffrance, la crucifixion et la mort du Messie – si difficiles à croire pour les disciples – étaient une merveille pour les regards du ciel. Les anges regardaient, fascinés. D’un œil attentif, ils assistaient au dévoilement des souffrances de Christ et des gloires ultérieures annoncées depuis longtemps par les prophètes (1 Pierre 1.10-12). Contrairement aux disciples, Moïse et Élie descendirent sur la colline de la transfiguration et ne voulaient discuter que de ce sujet : « Et voici que deux hommes s’entretenaient avec lui : c’étaient Moïse et Élie ; apparaissant dans la gloire, ils parlaient de son prochain départ qui allait s’accomplir à Jérusalem. » (Luc 9.30-31) Son départ, littéralement son exode. Alors, qu’a-t-il accompli à Jérusalem ?

Souffert sous Pilate

Si vous pouviez insérer un autre nom historique dans l’ancien Symbole à côté de Marie et de Jésus, quel serait-il ?  Joseph ? David ? Moïse ? Adam peut-être ? Le seul autre nom mentionné est celui de Ponce Pilate.

Nous savons qu’il a hésité à mettre Jésus à mort, qu’il le croyait innocent, qu’il a essayé, plus qu’à moitié, de libérer Jésus vivant. Pourtant, malgré son lavage de mains, c’est lui qui a acquiescé, et son nom est entré dans la postérité par le biais de cet acte infâme : il a souffert sous Ponce Pilate. L’histoire a révélé ce méchant complexe comme le représentant d’un monde en rage contre son Dieu et son Messie. Pierre établit un lien explicite entre Pilate et la méchanceté du Psaume 2 :

« Pourquoi cette agitation parmi les nations

et ces préoccupations dépourvues de sens parmi les peuples ?

Les rois de la terre se sont soulevés

et les chefs se sont ligués ensemble

contre le Seigneur et contre celui qu’il a désigné par onction. »

Il est bien vrai qu’Hérode et Ponce Pilate se sont ligués avec les nations et les peuples d’Israël contre ton saint serviteur Jésus, que tu as consacré par onction ; ils ont accompli tout ce que ta main et ta volonté avaient décidé d’avance. (Actes 4:25-28)

Pilate et Hérode ont joint leurs mains dans leur complicité pour tuer le Fils de Dieu (Luc 23.12). Pilate a déclaré Jésus innocent et l’a pourtant condamné à la crucifixion afin de satisfaire la foule (Marc 15.14-15), une abomination aux yeux de Dieu (Proverbes 17.15).

Et ce n’était pas un simple homme, mais le Fils bien-aimé de Dieu.

Il a été crucifié et est mort

Pilate a ordonné que Jésus soit flagellé, puis crucifié. Le lecteur moderne pourrait être surpris de la brièveté de la description de Marc : « Et ils le crucifièrent. » (Marc 15.24) L’ensemble de Marc se précipite vers la réalité que ces quatre mots véhiculent. Alors, pourquoi n’en dit-il pas plus ? Peut-être parce que quiconque en avait été témoin n’avait pas besoin de plus de détails.

Le mot crucifié contenait suffisamment d’horreur pour évoquer involontairement des hommes à demi-morts, agrafés à des arbres. Dépouillés. Ensanglantés. Nus. Ils étaient suspendus, agonisants. Là, ils criaient pour une mort rapide et grandement différée. Ils restaient là : ils voyaient, entendaient, sentaient, mais étaient incapables de bouger. Pas d’intermissions, pas de pauses toilettes. Aucune main disponible pour protéger leurs yeux du soleil ou pour chasser les mouches de leurs blessures ouvertes. Là, un homme se tortillait comme un ver sur un hameçon, appât pour la bouche béante du séjour des morts. Et ils l’ont crucifié.

Et tandis qu’il se tordait dans une douleur incompréhensible, sa mort injurieuse se déroulait devant d’innombrables yeux, oreilles et insultes (Matthieu 27.39-44). Jésus a souffert intensément. Il a souffert publiquement. Et il a souffert sous la juste colère de son Père. Pendu à un arbre, Jésus a subi la malédiction de Dieu, « car celui qui est pendu est maudit de Dieu » (Deutéronome 21.22-23). Il n’avait pas seulement des hommes contre lui. En effet, « il a plu à l’Éternel de le briser par la souffrance » (Ésaïe 53.10). Il a volontairement bu la coupe de la colère divine versée à pleine puissance contre des péchés qu’il n’avait pas commis (Matthieu 26.39).

Et il est mort. Il ne l’a pas simulée ni évitée. Le corps humain de Jésus a été séparé de son âme humaine. Il a parlé clairement à Jean à Patmos : « N’aie pas peur. Je suis le premier et le dernier, le vivant. J’étais mort et voici, je suis vivant aux siècles des siècles. Je détiens les clés de la mort et du séjour des morts. » (Apocalypse 1.17-18)

Descendu aux enfers ?

Le Symbole des Apôtres continue : « Il est descendu aux enfers. » Qu’est-ce que cela signifie que Jésus est descendu aux enfers ? Est-il descendu chez les morts ? Devait-il s’attendre à plus d’horreur, même après qu’il ait prononcé les mots apparemment victorieux : « Tout est accompli » (Jean 19.30) ?

Quand il a dit « Tout est accompli », c’était le cas. Sa honte, sa souffrance, son humiliation ont pris fin. Il a été enterré avec honneur, comme cela avait été prédit (Ésaïe 53.9), déposé dans la tombe d’un membre du conseil juif, Joseph d’Arimathie, qui – contrairement aux disciples – attendait le royaume de Dieu dans le corps brisé et meurtri de Christ (Marc 15.43). Alors, que signifie le fait qu’il soit descendu aux enfers ?

En résumé, Jésus est descendu dans ce que l’Ancien Testament a longtemps appelé le Shéol (ou « Hadès »), le royaume des morts, les âmes humaines arrachées à leur corps dans la mort, dans l’attente du jugement final. Et c’est là que Jésus a libéré les croyants qui l’avaient précédé, notamment Abraham, Noé, Moïse, David, Rahab, Samuel, Jérémie et Jean-Baptiste.

Le séjour des morts lui-même, avant la descente de Christ, se trouvait divisé en deux parties, séparées par un grand gouffre (Luc 16.26) : le sein d’Abraham et le séjour des morts proprement dit. Le premier est le lieu où Lazare et d’autres saints justes habitaient en paix (Luc 16.25) ; le second était un lieu de tourments. Lorsque Jésus est descendu de la croix vers les morts, il est allé dans le sein d’Abraham, le lieu du « paradis », pour élever au ciel les fidèles qui s’y trouvaient. En vidant le sein d’Abraham, tous ceux qui meurent partent maintenant pour être directement avec Christ (Philippiens 1.23).

Le troisième jour

Tous ceux qui sont morts avant Jésus ont vu leur corps aller au tombeau et se décomposer tandis que leur âme allait attendre dans le séjour des morts. Mais à propos de Jésus, David a écrit : « Tu n’abandonneras pas mon âme au séjour des morts, et tu ne laisseras pas ton saint voir la corruption. » (Psaume 16.10 ; Actes 2.31). Le corps de Jésus ne s’est pas décomposé. Son âme n’a pas été abandonnée au séjour des morts. Il est ressuscité le troisième jour.

Le fait d’être né de la vierge Marie, d’avoir souffert sous Ponce Pilate, d’avoir été crucifié, d’être mort et d’avoir été enseveli, tout cela a conduit à ceci : il est le premier-né d’entre les morts, afin d’être en toutes choses le premier (Colossiens 1.18). La souffrance apparemment absurde de Christ conduit à la jouissance éternelle de Christ par son peuple. Son peuple, son épouse, a été racheté par son sang – non pas en dehors de la croix, mais à travers elle. C’est là qu’il obtient tous les Hosannas du ciel attentif (Apocalypse 5.9-13).Tout au long de l’histoire, les athées ont cru que Marie avait mis Jésus au monde, qu’il avait été crucifié sous la direction d’un personnage historique nommé Pilate, mais nous croyons et nous continuerons à croire que Jésus vit. Nous croyons qu’il règne. Nous croyons qu’il est vivant pour toujours, qu’il détient « les clés de la mort et du séjour des morts » (Apocalypse 1.17-18). Nous croyons que sa mort a brisé la mort. Nous croyons que son corps brisé est ressuscité. Et nous croyons qu’il ressuscitera bientôt le nôtre avec le sien.


Cet article est une traduction de l’article anglais « His Broken Body Rose » du ministère Desiring God par Timothée Davi.