Se détourner du péché (Paul Washer)

Dans l’Ancien Testament, le mot « repentant » est traduit principalement d’un mot hébreu qui signifie « retourner » ou « revenir en arrière ». Il implique, non seulement de se détourner du mal, mais aussi de se tourner vers la justice. Par conséquent, l’un des signes révélateurs d’une repentance authentique sera l’abandon ou le détournement honnête et sincère du péché. L’abondance de larmes qu’une personne peut verser ou la sincérité apparente de sa confession ne sont jamais à elles seules des preuves définitives de la repentance biblique. Tout cela doit être accompagné d’un détournement de ce que Dieu hait et combat. Cette vérité nécessite très peu de commentaires, étant clairement énoncée dans les Écritures, notamment dans ces trois versets du prophète Ézéchiel :

Ainsi parle le Seigneur, l’Éternel : « Revenez, et détournez-vous de vos idoles, détournez les regards de toutes vos abominations ! » (14.6b.)

Revenez et détournez-vous de toutes vos transgressions, afin que l’iniquité ne cause pas votre ruine. Rejetez loin de vous toutes les transgressions par lesquelles vous avez péché… (18.30b,31.)

« Je suis vivant ! dit le Seigneur, l’Éternel, ce que je désire, ce n’est pas que le méchant meure, c’est qu’il change de conduite et qu’il vive. Revenez, revenez de votre mauvaise voie ; et pourquoi mourriez-vous, maison d’Israël ? » (33.11.)

C’est une vérité biblique indéniable : la repentance authentique se manifeste par un détournement du péché. Cependant, cette vérité sur la repentance a souvent suscité la confusion et la peur, même chez les croyants les plus pieux. Cette confusion se manifeste souvent par les questions suivantes : « Me suis-je vraiment repenti si je commets à nouveau le péché auquel j’ai renoncé et que j’abhorre ? Mes fréquents échecs indiquent-ils que je ne suis pas repentant ? » Ces questions très délicates demandent beaucoup d’équilibre.

D’une part, un retour fréquent au péché et l’absence de toute victoire durable sur celui-ci peuvent être la preuve d’une repentance superficielle et non biblique. C’est pourquoi Jean-Baptiste a exhorté les pharisiens à produire « du fruit digne de la repentance », et Jésus a déclaré : « Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est éloigné de moi » (Mt 3.8 ; 15.8).

D’autre part, quels que soient les progrès réalisés par un croyant en matière de sanctification, même le plus mûr d’entre eux trouvera que la vie chrétienne est un grand combat contre le péché, avec de fréquentes batailles, de grandes victoires et des défaites décourageantes. De ce côté-ci de l’éternité, aucun croyant ne parviendra jamais à faire une coupure complète avec le péché afin d’être immunisé contre sa tromperie et libéré de toute défaillance morale. Même si les vrais croyants progressent dans leur abandon du péché, ce dernier restera une maladie chronique dans leur vie. Bien qu’il puisse devenir moins fréquent ou moins prononcé, le péché ne sera jamais complètement éradiqué avant la glorification ultime du croyant au ciel. Certes, Dieu a promis : « [Je] vous purifierai de toutes vos souillures et de toutes vos idoles » (Éz 36.25b), mais le croyant le plus mûr parmi nous sera parfois piégé par le péché même auquel il a renoncé. Bien que nous luttions contre le péché et avancions vers la sainteté comme quelqu’un qui court pour remporter le prix, bien que nous disciplinions notre corps et en fassions notre esclave, et bien que nous marchions dans ce monde avec la plus grande vigilance et la plus grande sagesse possible, nous constaterons que nous ne sommes pas encore parfaits et que nous avons toujours besoin de repentance et de grâce. Pour cette raison, les croyants ne devraient pas désespérer dans le combat qu’ils mènent ou devant leur besoin fréquent de repentance alors qu’ils luttent contre le péché. La réalité d’une telle lutte est la marque d’une véritable conversion. Le faux converti – l’hypocrite – ne connaît pas un tel combat. Il est important de se rappeler que Dieu ne promet pas sa présence à celui qui est parfait, mais à celui dont la vie est marquée par un esprit brisé, contrit, qui tremble devant sa parole.


Cet article est tiré du livre : « L’appel de l’Évangile et la conversion authentique » de Paul Washer