Obéir en pratique (Paul Washer)

Une vie marquée par une obéissance simple et sincère aux commandements de Dieu peut être la preuve la plus évidente et la plus certaine de la véritable repentance. Une personne peut se vanter d’une passion intérieure pour Dieu et de sentiments sincères de piété, mais ces affirmations ne sont valables que dans la mesure où sa vie est conforme aux commandements de l’Écriture. Les paroles fortes de Jean-Baptiste ne laissent aucune place à une mauvaise interprétation. Une personne ne peut prétendre être repentante que dans la mesure où elle porte des fruits « dignes de la repentance » (Mt 3.8). L’absence de fruits dans une vie prouve la fausseté des manifestations émotionnelles de contrition qui s’y exprimait. C’est un avertissement pour nous tous, car la hache du jugement de Dieu est déjà mise à la racine des arbres. Tout arbre qui ne porte pas de bons fruits est coupé et jeté au feu. De la même façon que la foi sans les œuvres est morte et inutile, la repentance sans les fruits est une contrefaçon impuissante qui ne peut sauver. Cependant, si une personne a vraiment tourné son cœur vers Dieu, elle le prouvera par une nouvelle obéissance pratique à la volonté de celui-ci. Même si la repentance implique l’esprit et les émotions, c’est finalement la soumission volontaire d’une personne aux commandements de Dieu qui indique l’authenticité de sa repentance.

Si l’on veut éviter que l’avertissement de Jean-Baptiste ne soit considéré comme un message prophétique archaïque destiné à une autre époque, il faut se rappeler que sa doctrine se retrouve également dans les enseignements de Jésus et de l’apôtre Paul, respectivement :

Tout arbre qui ne porte pas de bons fruits est coupé et jeté au feu. C’est donc à leurs fruits que vous les reconnaîtrez. Ceux qui me disent : « Seigneur, Seigneur ! » n’entreront pas tous dans le royaume des cieux, mais seulement celui qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux (Mt 7.19-21).

En conséquence, roi Agrippa, je n’ai point résisté à la vision céleste : à ceux de Damas d’abord, puis à Jérusalem, dans toute la Judée, et chez les païens, j’ai prêché la repentance et la conversion à Dieu, avec la pratique d’œuvres dignes de la repentance (Ac 26.19,20).

L’Écriture condamne strictement toute tentative de gagner une position juste devant Dieu par notre mérite ou nos œuvres humaines ; cependant, la repentance et la foi sont le résultat de l’œuvre recréatrice surnaturelle de l’Esprit de Dieu. Une telle œuvre de grâce se manifestera toujours par la transformation de la vie du croyant ainsi que par des fruits évidents. Comme le Seigneur Jésus-Christ l’expose dans le sermon sur la montagne, ceux qui se sont vraiment repentis et qui ont cru seront reconnus « à leurs fruits » (Mt 7.16,20). Cela ne signifie pas que les vrais repentis vivront toujours en parfaite conformité avec la volonté de Dieu, sans la moindre tache de désobéissance. Cela ne veut pas non plus dire qu’ils porteront toujours des fruits abondants comme l’homme béni dans Psaumes 1.3 : « Il est comme un arbre planté près d’un courant d’eau, qui donne son fruit en sa saison, et dont le feuillage ne se flétrit point… »

Cependant, cela signifie qu’il sera enclin à suivre les commandements de Dieu, et qu’une obéissance simple et pratique marquera sa vie.

Les personnes revendiquant un cœur repenti sans porter les fruits qui devraient nécessairement en découler ne peuvent affirmer avec assurance l’authenticité de leur repentance, ni leur prétendue justice devant Dieu.


Cet article est tiré du livre : « L’appel de l’Évangile et la conversion authentique » de Paul Washer