Qui est la plus belle ? Quelques leçons pour les jeunes hommes sur l’attirance physique

Certains hommes célibataires passent à côté de femmes merveilleuses parce qu’ils se focalisent sur les mauvaises choses. Qu’ils souffrent d’idéaux mondains ou d’un sentiment d’infériorité, d’une manière ou d’une autre, toutes les femmes chrétiennes qu’ils rencontrent ne sont jamais tout à fait leur « type ». Il ne s’agit pas de tous les hommes, bien sûr, mais de certains hommes. J’ai été l’un d’entre eux.

Par le passé, j’ai écrit sur la possibilité que la femme que certains hommes attendent n’existe pas vraiment. Certains m’ont répondu qu’ils voulaient mettre de côté leur recherche de la chrétienne à plein temps, modèle à temps partiel – qui n’est rien moins qu’exotique, enchanteresse, céleste – et en venir à apprécier la beauté impérissable des filles de Dieu existantes, nées de nouveau, qui les entourent. Ces hommes voulaient savoir comment procéder. Comment commencer à changer la définition de la beauté de l’œil ou à façonner les attraits du cœur ?

Ils voulaient se libérer de la fosse des attentes irréalistes. Ils ne voulaient plus garder autant de portes ouvertes que possible, et voulaient mettre de côté leur peur de « délaisser tous les autres ». Ils voulaient être délivrés de cette question subtilement dangereuse : « Qui est la plus belle ? » Les conseils suivants, qui ne sont en aucun cas exhaustifs, peuvent offrir des pas utiles dans la bonne direction.

1. Vivez pour quelque chose de plus grand qu’elle

Les hommes ne devraient pas dépenser plus d’énergie à chercher l’épouse parfaite qu’à devenir un futur mari pieux. S’ils n’ont pas de jardin à entretenir, pourquoi auraient-ils besoin d’une aide ? Si un homme n’a pas de vision pour sa vie, pourquoi inviterait-il une femme à rester assise à côté de lui dans un bus qui ne va nulle part ?

À différentes saisons de ma vie, j’ai vécu comme si le mariage était ma mission. N’ayant rien de plus grand à me mettre sous la dent, je pouvais sculpter de nombreux fantasmes romantiques. Les hommes pieux, cependant, invitent les femmes à une mission plus grande que la relation elle-même ; ils recherchent une compagne avec laquelle ils pourront partir à l’aventure au service de Christ. Cela ne signifie pas nécessairement un plan de dix ans clair et net, mais il ne s’agit de rien de moins que de connaître le Seigneur Jésus Christ, de le suivre et de désirer gagner des âmes et faire avancer sa gloire dans nos sphères d’influence.

Et vivre pour Christ implique toujours de mettre à mort nos désirs impurs (Colossiens 3.5). Un homme qui s’adonne constamment à la pornographie et se livre à des fantasmes sexuels met son âme et ses proches en danger. De plus, il développe inévitablement des attentes qui ne sont pas façonnées par Dieu et sa Parole, mais par le collage d’images numériques qui tournent dans sa tête. Son « type » gravitera de plus en plus vers les désirs impurs plutôt que vers la beauté, vers le physique déformé plutôt que vers le spirituellement attirant. Son « amour » dévorera l’autre pour sa propre satisfaction plutôt que de se sacrifier pour une épouse et des enfants au nom de Christ.

Si vous voulez être attiré par la beauté véritable et impérissable des femmes pieuses, vivez pour la gloire de Christ et abandonnez la drogue charnelle qui remplit l’esprit de prostituées (Psaume 101.3). Dieu met l’accent sur la piété d’une femme bien au-delà de son apparence physique. Il chérit la beauté qui ne se fane pas et ne prend pas de rides. Et cela devrait être aussi votre cas, si vous êtes son fils. Au lieu de ne vous renseigner sur le caractère spirituel d’une femme qu’après avoir été attiré physiquement, recherchez intentionnellement la beauté intérieure des femmes chrétiennes qui vous entourent, demandez à Dieu de vous aider à aimer ce qu’il aime, et voyez ensuite si elles ne deviennent pas de plus en plus attirantes pour vous.

2. Anticiper la beauté de la possession

Les hommes qui s’assoient au restaurant en regardant méticuleusement le menu, pendant des heures et des heures, en buvant l’eau offerte gratuitement mais sans jamais commander, ne connaissent pas le plaisir du repas de l’alliance de Dieu. Ils ne mangent pas à la table de l’amour conjugal. Les adeptes des rendez-vous perpétuels n’ont jamais savouré la rare douceur de ces mots : « Je suis à mon bien-aimé, et mon bien-aimé est à moi. » (Cantique des Cantiques 6.3). Ils passent, comme je l’ai fait autrefois, sur le repas à trois plats que constituent la possession, l’appartenance et la jouissance d’une créature à leur mesure dans la sécurité que procure le fait de s’engager l’un à l’autre.

Salomon s’adresse à son épouse en disant : « toi la plus belle des femmes » (Cantique des Cantiques 1.8). En tant qu’homme célibataire, je me suis souvent demandé si je serais un jour capable de dire honnêtement cela à ma femme. Il est certain que je finirai par en rencontrer une autre plus belle physiquement. Le temps nous rattrape tous, même les plus beaux visages. J’ai pensé qu’il devait sans doute jouer la carte de la flatterie lorsqu’il a dit : « Tu es toute belle, mon amie, il n’y a aucun défaut en toi » (Cantique des Cantiques 4.7). Aucun défaut ? Bien sûr qu’elle en a. Dès le début, elle lui a demandé de ne pas regarder ses imperfections (Cantique des Cantiques 1.6).

J’ignorais à quel point l’alliance rehausse la beauté de la belle, à quel point le fait qu’elle soit sienne la rendait plus belle que toute autre, à quel point l’alliance change la personne qui aime, même si sa bien-aimée vieillit. Il lui a dit : « Ma colombe, ma parfaite, est unique. » (Cantique des Cantiques 6.9). Elle n’était pas à quelqu’un d’autre ; elle était à lui et il était à elle (Cantique des Cantiques 1.8 ; 1 Corinthiens 7.4). Pourquoi s’est-il soucié des fleurs des autres collines, des fleurs qu’il ne pouvait ni tenir ni apprécier, alors que celle-ci, différente de toute autre fleur que Dieu a jamais créée ou donnée, poussait maintenant sur sa colline ? « Qui est celle qui apparaît, pareille à l’aurore, aussi belle que la lune, aussi pure que le soleil, aussi majestueuse que des troupes sous leurs étendards ? » (Cantique des Cantiques 6.10). Sa femme.

Son épouse, comme cela devrait être le cas pour tous les hommes, était pour lui la plus belle femme du monde, car elle était à lui. Et il était à elle. Si Dieu nous donne une femme, elle est notre lys parmi les ronces (Cantique des Cantiques 2.2). C’est avec elle que nous marchons, que nous parlons, que nous rions, que nous pleurons, que nous créons des souvenirs. Elle est notre aimée, notre compagne, notre couronne. Il n’y en a pas d’autres.

Et cet amour vieillit bien. Même lorsque nous ne pourrons plus marcher, nous pourrons toujours nous réjouir de la femme de notre jeunesse, une « biche des amours, gazelle pleine de grâce » (Proverbes 5.19). D’autres ne considèrent peut-être pas sa peau usée par le temps, ses cheveux gris et son corps transformé comme faisant d’elle la plus belle, mais nous, si. Nous avons changé avec elle. Après des années à avoir jeté notre dévolu sur elle, nos idéaux se conforment à ce qu’elle est, à la femme que la grâce de Dieu a faite d’elle. Et ce jour-là, me dit-on de manière crédible, nous nous réjouissons d’une beauté dont l’attrait physique n’est qu’un pétale.

3. Demandez-vous plutôt « Puis-je l’aimer ? »

Une question à même de bouleverser les mentalités pour les jeunes hommes n’est pas de savoir s’ils aiment déjà la fille qu’ils voient, mais s’ils peuvent l’aimer – jusqu’à ce que la mort les sépare. Tim Keller écrit : « Les vœux de mariage ne sont pas une déclaration d’amour actuelle, mais une promesse d’amour futur qui engage les deux parties. » (Meaning of Marriage, 79 ; trad. « Le sens du mariage »). J’admets que cela est déconcertant par rapport aux conceptions actuelles des rencontres et de la romance. Ce sont de vieux conseils donnés par beaucoup d’autres, y compris les puritains.

L’amour puritain… n’était pas tant la cause que le produit du mariage. C’était le principal devoir du mari et de la femme l’un envers l’autre, mais il ne constituait pas nécessairement une raison suffisante pour le mariage . . . Le conseil n’était pas que les couples ne devaient pas se marier s’ils ne s’aimaient pas, mais qu’ils ne devaient pas se marier s’ils ne pouvaient pas s’aimer. (Edmund Morgan, The Puritan Family, 54 ; trad. « La famille puritaine »)

L’amour peut être le produit du mariage, et pas seulement sa cause. Je connaissais suffisamment ma femme pour savoir que je pouvais l’aimer (en grande partie parce que je savais que Dieu l’aimait). Nous n’avions pas des années d’histoire ensemble. Nous nous sommes mariés après ne nous être connus que pendant neuf mois, dont la moitié a été passée sur des continents différents, mais je connaissais la qualité de la femme qu’elle était et toutes les personnes de sa vie corroboraient cette beauté. Après m’être mis à la suite de Christ, ce fut la meilleure décision de ma vie.

Une fois que vous et votre femme avez répondu à la question du peut par « je le veux », la question pour les maris devient : « Allez-vous continuer à l’aimer ? » Et par la grâce de Dieu, notre réponse sera très certainement : « Oui, de tout mon cœur. » C’est quelque chose que vous pouvez décider et promettre. C’est ce que sont les vœux de mariage.

Amoureux d’une ombre

Dans Le Seigneur des Anneaux, Le Retour du roi, le roi-guerrier Aragorn parle d’une fille qui est tombée amoureuse de lui, ou plutôt de l’image idéale qu’elle se faisait de lui en tant que roi :

En moi, elle n’aime qu’une ombre et une pensée : un espoir de gloire et de grandes actions, et de terres lointaines. . . .

Hommes, ne tombez pas amoureux de pensées et d’ombres, d’une grande romance, de grandes actions, et de terres lointaines, tout en passant sans réfléchir à côté des futures reines du ciel et de la terre. Gardez les normes que Dieu vous appelle à avoir, et remettez en question le reste. Faites la guerre aux désirs impurs. Considérez la beauté que confère une alliance. Commencez à vous demander : « Puis-je l’aimer ? » Et surtout, mettez-vous sérieusement à vivre pour Christ.