Quand les disciples jeûneront-ils ? (John Piper)
Jésus a dit : « Les jours viendront où le marié leur sera enlevé, et alors ils jeûneront ».
La partie qui nous intéresse est : « et alors ils jeûneront ». Mais à quelle période Jésus fait-il référence ?
Selon certains, il s’agirait des quelques jours entre sa mort et sa résurrection. En d’autres termes : l’Époux sera enlevé du vendredi saint au dimanche matin de Pâques. Au cours de ces trois jours, les disciples jeûneront. Mais il reviendra vers eux ensuite, et ils ne jeûneront plus. Nous trouvons de quoi appuyer ce point de vue dans Jean 16 : 22-23, où Jésus prédit sa mort et sa résurrection par ces mots :
« Vous donc aussi, vous êtes maintenant dans la tristesse, mais je vous reverrai et votre cœur se réjouira, et votre joie, personne ne vous l’enlèvera. Ce jour-là, vous ne m’interrogerez plus sur rien. En vérité, en vérité, je vous le dis, tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donnera ».
Jésus a-t-il exclu le jeûne après la résurrection ?
En d’autres termes, après la résurrection, pendant tout le temps de l’Église, les disciples de Christ connaîtront une joie inaltérable. Le jeûne est-il donc exclu ? Jésus prophétise-t-il que ses disciples ne jeûneront qu’entre le Vendredi saint et Pâques ?
C’est peu probable, et cela, pour plusieurs raisons. L’une d’entre elles est que, quelle qu’ait été sa joie, l’Église primitive a jeûné en certaines occasions (Actes 13 : 1-3 ; 14 : 23 ; 2 Corinthiens 6 : 5 ; 11 : 27). Selon elle, Jésus n’avait donc pas exclu de jeûner après la résurrection.
Mais que veut alors dire Jésus par ces mots:
« Les jours viendront où le marié leur sera enlevé, et alors ils jeûneront » ?
Jésus explique à ses disciples qu’après sa mort et sa résurrection, il retournera auprès de son Père au ciel, et qu’à ce moment-là ils jeûneront. Robert Gundry a raison de dire :
« Le temps que durera l’Église correspond aux “jours” qui “viendront quand le marié sera enlevé” ».
La seconde venue de Jésus
À mon avis, l’argument le plus solide en faveur de ce point de vue est le suivant : dans l’unique autre passage où Jésus utilise le terme « marié », il fait référence à la fin du temps de l’église. En Matthieu 25 : 1-13, Jésus décrit sa seconde venue comme l’arrivée du marié :
« Au milieu de la nuit, on cria : “Voici le marié, allez à sa rencontre !” Alors, toutes ces jeunes filles se réveillèrent et préparèrent leurs lampes » (v. 6).
Jésus se considère donc réellement comme le marié qui ne s’est pas seulement absenté trois jours entre le Vendredi saint et Pâques, mais tout le temps qui précède sa seconde venue. C’est donc à ce laps de temps qu’il pense lorsqu’il dit : « et alors, ils jeûneront ». Jusqu’à la seconde venue.
« C’est aujourd’hui le temps »
Arthur Wallis intitule, à juste titre, un chapitre de son livre : « C’est aujourd’hui le temps ». Aujourd’hui est le temps auquel Jésus fait référence quand il dit que ses disciples jeûneront:
« Tant que je suis là au milieu de vous, en qualité de marié, vous ne pouvez pas jeûner, mais je ne serai pas toujours avec vous. Viendra le temps où je retournerai auprès de mon Père au ciel. Et pendant ce temps, vous jeûnerez » (paraphrase).
Et c’est aujourd’hui !
Nous avons faim de plus
Jésus a, certes, donné l’Esprit saint en son absence, et l’Esprit saint est « l’Esprit de Jésus » (Actes 16 : 7 ; 2 Corinthiens 3 : 17). Dans un sens, Jésus est donc toujours avec nous: c’est une réalité profonde et merveilleuse ! Il a dit à propos du « Consolateur », l’Esprit :
« Je ne vous laisserai pas orphelins, je reviens vers vous » (Jean 14 : 18).
Nous jouirons, cependant, d’un plus grand degré d’intimité un jour au ciel avec Christ, quand ce temps présent sera révolu. Mais d’un autre côté, Christ n’est pas avec nous, il est absent. D’où ces paroles de Paul :
« Oui, nous sommes pleins de confiance et nous aimerions mieux quitter ce corps pour aller vivre auprès du Seigneur » (2 Corinthiens 5 : 8),
et : « Je suis tiraillé des deux côtés : j’ai le désir de m’en aller et d’être avec Christ, ce qui est de beaucoup le meilleur » (Philippiens 1 : 23).
En d’autres termes, pendant cet âge de l’histoire, chaque chrétien souffre du fait que Jésus n’est pas présent d’une manière aussi complète, aussi intime, aussi puissante et glorieuse qu’il le souhaiterait. Nous avons faim de plus. Et c’est pourquoi nous jeûnons.
Cet article est tiré du livre : Jeûner de John Piper