Prier les Psaumes (Dan G. McCartney)

Heureusement, Dieu nous a donné les Psaumes. Plusieurs d’entre eux concernent l’enfant de Dieu qui souffre et qui crie à Dieu. Il existe même une catégorie particulière de psaumes que les érudits appellent les « psaumes de lamentation », et qui ont parfois une forme métrique différente des autres psaumes. Un regard rapide à travers les Psaumes montre que tous ces passages sont des cris de détresse vers Dieu : Psaumes 4–7; 10–13; 22; 25; 28; 42–43; 55– 57; 59–60; 64; 69–70; 74; 77; 79; 86; 88; 102; 123; 130; 137 et 140–143. Il y a aussi de beaux poèmes et des prières qui sont comme des psaumes dans Jérémie, Lamentations, Ésaïe, Ézéchiel, Daniel, Habaquq, et à bien d’autres endroits. Également, plusieurs psaumes de reconnaissance indiquent que le psalmiste s’était trouvé dans une situation difficile, et que Dieu l’a délivré de ses souffrances (9; 18; 30; etc.).

Une parfaite honnêteté

Qu’apprenons-nous de ces prières dans les Psaumes? Premièrement, nous y trouvons une parfaite honnêteté. Il nous arrive parfois d’être très en colère contre Dieu – et cela ne sert à rien de le cacher. Nous devons faire face à la réalité. L’injustice est très répandue – et nous ressentons ce qu’elle comporte de mauvais. En essayant d’éteindre cette colère et le sentiment qu’elle est mauvaise, nous embrassons non pas la piété chrétienne, mais plutôt une doctrine qui s’apparente au stoïcisme ou au bouddhisme. Et même si Dieu ne nous avait pas donné les Psaumes et l’exemple de Jésus, nous ne pourrions certainement pas le tromper, lui qui regarde au cœur.

Crier à Dieu est une expression de foi

La deuxième leçon est que le fait de crier de manière si honnête à Dieu est en réalité une expression de foi. On dirait que c’est précisément dans de tels moments que Dieu semble le plus silencieux. « Les cieux sont comme du bronze » par moments. Comme nous l’avons vu plus tôt dans le Psaume 88, le psalmiste ne conclut pas avec une expression d’espoir comme d’autres psaumes de lamentation peuvent le faire. Mais le fait même de crier à Dieu est une expression de foi. Job est demeuré fidèle, selon Dieu, même si son désespoir était très profond par moments. Lorsque nous souffrons au point de ne plus pouvoir dire avec foi : « je te fais confiance, Dieu », ce psaume est un beau cadeau. C’est un rappel que la foi peut être cachée, et quand même être authentique.

Dieu est encore Dieu

Troisièmement, ces prières nous rappellent que Dieu est encore Dieu. À part le Psaume 88, tous les psaumes de lamentation en viennent à un moment décisif où le psalmiste change du désespoir à un ton de confiance en Dieu. La tristesse est transformée, non pas en joie, mais en un espoir confiant et joyeux. C’est ce qui fait que ces psaumes sont une source de réconfort dans les moments de détresse. En les lisant, nous pouvons comme le psalmiste passer du désespoir à l’espoir, de l’incrédulité à la confiance, et de l’agitation au repos, parce que nous nous rappelons qui est Dieu.

Tous ces psaumes que j’ai énumérés plus tôt peuvent être une source de consolation pour celui qui souffre. Dans le chapitre suivant, je me concentrerai sur six psaumes en particulier, qui concernent la foi (13; 27), l’espérance (22; 42) et l’amour (73; 131). Mais avant d’examiner ces psaumes, il nous faut d’abord préciser que nous les lisons en unité avec Christ, et en tant que membre de son corps, l’Église, et non pas parce que nous pouvons en nous-mêmes réclamer quoi que ce soit de Dieu.


Cet article est tiré du livre : Pourquoi faut-il souffrir? de Dan G. McCartney.