Pourquoi la sanctification n’est pas passive (John MacArthur)

La volonté de Dieu pour tous les croyants

La sanctification est absolument essentielle à la vie de la foi – à tel point que les Écritures désignent fréquemment la sainteté comme la marque d’identification d’un vrai croyant. En effet, quand le terme saints (ceux qui sont « sanctifiés ») est utilisé dans les Écritures, il ne se réfère pas à des morts révérés, que l’Église catholique a officiellement canonisés, mais bien à des chrétiens vivants – tous les rachetés sans exception. Paul écrit : « à ceux qui ont été sanctifiés en Jésus-Christ, saints par vocation, et à tous ceux qui invoquent en quelque lieu que ce soit le nom de notre Seigneur Jésus-Christ » (1 Co 1.2). Notez qu’il ne parle pas d’une classe spéciale de « saints » promulgués par canonisation. Il met en évidence la vérité que tous les croyants authentiques sont saints et forment un peuple saint. Une personne qui n’est absolument pas sanctifiée ne peut être chrétienne, peu importe la confession de foi verbale qu’elle fait.

En conséquence, lorsque dans Actes 20.32, Paul utilise l’expression « ceux qui ont été sanctifiés », il parle de l’Église universelle. Il a entendu cette expression pour la première fois de la bouche de Christ lui-même, sur le chemin de Damas, lorsque celui-ci a désigné Paul en tant qu’apôtre par ces paroles :

Mais lève-toi, et tiens-toi sur tes pieds ; car je te suis apparu pour t’établir ministre et témoin des choses que tu as vues et de celles pour lesquelles je t’apparaîtrai. Je t’ai choisi du milieu de ce peuple et du milieu des païens, vers qui je t’envoie, afin que tu leur ouvres les yeux, pour qu’ils passent des ténèbres à la lumière et de la puissance de Satan à Dieu, pour qu’ils reçoivent, par la foi en moi, le pardon des péchés et l’héritage avec les sanctifiés (Ac 26.16‑18).

C’est Christ lui-même qui a décrit les chrétiens comme ceux qui placent leur foi en lui, étant ainsi sanctifiés. Les Écritures sont également claires à propos de ceux qui sont impies – les pécheurs non repentants, dépourvus de tout désir de justice et sans aucun amour véritable pour Christ – et n’ont aucune part avec lui. Les disciples fidèles « [recherchent] la sanctification, sans laquelle personne ne verra le Seigneur » (Hé 12.14). Une vie dénuée de sanctification est la marque d’un impie. La ligne de démarcation est claire :

Que personne ne vous séduise. Celui qui pratique la justice est juste, comme lui-même est juste. Celui qui pratique le péché est du diable, car le diable pèche dès le commencement. Le Fils de Dieu a paru afin de détruire les œuvres du diable. Quiconque est né de Dieu ne pratique pas le péché, parce que la semence de Dieu demeure en lui ; et il ne peut pécher, parce qu’il est né de Dieu. C’est par là que se font reconnaître les enfants de Dieu et les enfants du diable. Quiconque ne pratique pas la justice n’est pas de Dieu, ni celui qui n’aime pas son frère (1 Jn 3.7‑10).

Les fausses doctrines

Naturellement, le Nouveau Testament est donc rempli d’exhortations, d’instructions, d’encouragements, de commandements et de rappels aux croyants fidèles de rechercher la sanctification. Malgré ce que l’on peut parfois entendre de la part de personnes qui tentent de répandre des doctrines populaires, nous ne sommes jamais incités à être passifs dans le processus de la sanctification. Les Écritures ne nous disent pas de « lâcher prise et laisser Dieu faire ». La Bible ne promet jamais une victoire facile et automatique contre le péché et la tentation.

L’idée selon laquelle la sanctification se produit sans effort de notre part dès lors que nous abandonnons passivement le combat est un mythe populaire et persistant – et c’est une doctrine fausse et dangereuse. En réalité, la Bible enseigne tout le contraire. Cela rappelle l’erreur stratégique que Moïse a commise quand les Israélites se sont retrouvés devant la mer Rouge et qu’il leur a dit : « Ne craignez rien, restez en place, et regardez la délivrance que l’Éternel va vous accorder en ce jour ; […] L’Éternel combattra pour vous ; et vous, gardez le silence » (Ex 14.13,14). Le Seigneur a répondu en le corrigeant fermement : « Pourquoi ces cris ? Parle aux enfants d’Israël, et qu’ils marchent » (14.15).


L’idée que la sanctification se produit sans aucun effort de notre part lorsque nous abandonnons passivement le combat est un mythe populaire et persistant.


De même, les Écritures exhortent à plusieurs reprises les chrétiens à aller de l’avant – à « [courir] vers le but » (Ph 3.14) – dans notre quête de la sainteté : « Bien‑aimés, purifions-nous de toute souillure de la chair et de l’esprit, en achevant notre sanctification dans la crainte de Dieu » (2 Co 7.1). « Ce que Dieu veut, c’est votre sanctification ; c’est que vous vous absteniez de la débauche ; c’est que chacun de vous sache posséder son corps dans la sainteté et l’honnêteté, sans vous livrer à une convoitise passionnée, comme font les païens qui ne connaissent pas Dieu […] Car Dieu ne nous a pas appelés à l’impureté, mais à la sanctification. Celui donc qui rejette ces préceptes ne rejette pas un homme, mais Dieu, qui vous a aussi donné son Saint-Esprit » (1 Th 4.3‑8). « Notre grand Dieu et Sauveur Jésus-Christ […] s’est donné lui-même pour nous, afin de nous racheter de toute iniquité, et de se faire un peuple qui lui appartienne, purifié par lui et zélé pour les bonnes œuvres » (Tit 2.13,14). En effet, « maintenant, étant affranchis du péché et devenus esclaves de Dieu, vous avez pour fruit la sainteté et pour fin la vie éternelle » (Ro 6.22).

Le Nouveau Testament est rempli d’exhortations de ce genre. Pourtant, en dépit de la priorité élevée que Christ et les Écritures accordent à cette question, la sanctification brille manifestement par son absence dans l’enseignement évangélique d’aujourd’hui.


Cet article est adapté du livre « La sanctification » de John MacArthur