Jésus a prié pour ta sanctification (John MacArthur)

Un appel urgent

Le Seigneur a clairement révélé à Paul sa passion pour la sanctification des croyants. Gardez à l’esprit que le point central de la prière sacerdotale de Jésus est un plaidoyer sérieux et urgent pour notre sanctification. Examinons le contexte plus large de ce sujet de prière.

C’est la nuit où Jésus va être trahi. Jean 18.4 nous rapporte que Jésus sait absolument tout ce qui va lui arriver. Il comprend pleinement le prix inconcevable et effroyable qu’il est sur le point de payer pour les péchés de son peuple, et forcément, il l’appréhende avec angoisse. Cette nuit-là, dans le jardin de Gethsémané, il prie pour lui-même. Il est dans une agonie atroce – au point de littéralement suer du sang. Pourtant, il exprime son désir sincère d’accomplir parfaitement la volonté du Père. Il exprime néanmoins le désir tout à fait humain d’éviter, si possible, la coupe de la colère qu’il est appelé à boire à la place de ses élus. L’ampleur du fardeau pesant sur son cœur cette nuit-là est telle que la profondeur de l’affliction de son âme peut difficilement être décrite par un langage humain. Il n’exagère aucunement lorsqu’il a dit à Pierre, Jacques et Jean : « Mon âme est triste jusqu’à la mort » (Mt 26.38).

Et pourtant, avant qu’il ne fasse cette prière pour lui-même, il prie pour les siens. La prière de Jean 17 date de cette même soirée, après le partage du repas de la Pâque avec les disciples, et immédiatement avant que Jésus se rende à Gethsémané. Judas a déjà quitté le rassemblement pour aller vendre Jésus au prix d’un esclave – trente pièces d’argent – et Jésus a déjà clairement compris ce que Judas est en train de comploter (Jn 13.21‑30). Bien que son cœur et son esprit soient lourds et bien qu’il soit évidemment désireux de se rendre au jardin où il pourrait prier seul dans une agonie absolue, il s’arrête pour prier à haute voix la prière consignée dans Jean 17 (en présence des onze disciples restants), et c’est très révélateur.

Il lève les yeux au ciel et prononce une longue prière pour eux – pas pour le monde sans distinction, mais spécifiquement pour les disciples. « C’est pour eux que je prie. Je ne prie pas pour le monde, mais pour ceux que tu m’as donnés, parce qu’ils sont à toi » (Jn 17.9). Et, comme nous l’avons fait remarquer au début, cette prière ne concerne pas seulement les Douze, mais tous les élus de toutes les générations à venir. « Ce n’est pas pour eux seulement que je prie, mais encore pour ceux qui croiront en moi par leur parole » (17.20).

Sanctifié et unifié

Jetons maintenant un coup d’œil à ses demandes spécifiques. Après avoir repassé en détail comment il a accompli fidèlement la mission qui lui a été donnée dans son incarnation (17.1‑11), il énumère ses requêtes pour les membres de son peuple. Il prie pour leur protection et pour l’unité entre eux : « Garde-les en ton nom que tu m’as donné, afin qu’ils soient un comme nous » (17.11b). Il exprime le désir de voir sa joie se répandre en eux (17.13). Et il demande au Père de les protéger du malin (17.15).

Chacune de ces requêtes expose et amplifie en fait le thème de toute la prière – à savoir la requête du verset 17 : « Sanctifie-les par ta vérité : ta parole est la vérité. »

Par exemple, la prière pour l’unité spirituelle est un fil conducteur qui traverse tout le chapitre. Jésus fait cette demande à plusieurs reprises, en priant sans cesse : « afin que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et comme je suis en toi, afin qu’eux aussi soient un en nous » (17.21) ; « afin qu’ils soient un comme nous sommes un » (17.22) ; et « afin qu’ils soient parfaitement un » (17.23). Une telle unité n’est possible que parmi les disciples sanctifiés. Implicitement, il y a donc dans la demande d’unité spirituelle des croyants un appel à leur sanctification. La même chose est vraie pour leur joie, leur protection et leur amour à l’image du Christ. Tous ces éléments sont des expressions nécessaires de la véritable sainteté. L’ensemble de la prière reflète donc la priorité de la sanctification comme la volonté de Christ pour son peuple.


Le Seigneur Jésus-Christ, dans son incarnation, s’est sanctifié (a vécu dans une sainteté parfaite) afin de sanctifier son peuple dans la vérité.


Notez aussi qu’à chaque phase de la prière, Christ est lui-même le modèle de ce qu’il veut voir chez son peuple : « Ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde » (17.14b,16). « Comme tu m’as envoyé dans le monde, je les ai aussi envoyés dans le monde » (17.18). « Et je me sanctifie moi-même pour eux, afin qu’eux aussi soient sanctifiés par la vérité » (17.19). « [Je te demande] qu’ils soient un comme nous sommes un » (17.22). « Je veux que là où je suis ceux que tu m’as donnés soient aussi avec moi » (17.24). Enfin, il demande au Père : « que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux, et que je sois en eux » (17.26).

Le verset 19 est particulièrement révélateur. Dans son incarnation, le Seigneur Jésus-Christ s’est lui-même sanctifié (en vivant en parfaite sainteté) afin de sanctifier son peuple dans la vérité. Il nous a ainsi donné un modèle parfait à suivre. Concrètement, « Christ […] a souffert pour [nous], [nous] laissant un exemple, afin que [nous suivions] ses traces, lui qui n’a point commis de péché, et dans la bouche duquel il ne s’est point trouvé de fraude ; lui qui, injurié, ne rendait point d’injures, maltraité, ne faisait point de menaces, mais s’en remettait à celui qui juge justement ; lui qui a porté lui-même nos péchés en son corps sur le bois, afin que morts aux péchés nous vivions pour la justice » (1 Pi 2.21‑24). En d’autres mots, tout ce qu’il a accompli durant sa vie sur terre était destiné à nous libérer de l’esclavage du péché pour que nous devenions des serviteurs de la justice (Ro 6.18).

Jésus est celui qui a enseigné à Paul à rechercher la sanctification avec la puissance de l’Esprit, afin de devenir un exemple et un instrument pour la sanctification du peuple confié à ses soins. C’est pour cette raison que Paul a pu dire : « Soyez mes imitateurs, comme je le suis moi-même de Christ » (1 Co 11.1). « Suivez mon exemple, frères et sœurs » (Ph 3.17 ; BDS) ; et « je vous en supplie, devenez comme moi » (Ga 4.12 ; BDS).


Cet article est adapté du livre : « La sanctification » de John MacArthur