Ne rejetez rien du Livre parfait (Charles Spurgeon)

Respectez tout ce qui s’y trouve, et prêchez tout ce qui y est contenu, selon la proportion et l’analogie de la foi. Ce que Dieu a jugé digne de nous révéler est digne aussi d’être prêché. « L’homme vivra de toute parole de Dieu. » Toute parole de Dieu est pure. Le Seigneur « est un bouclier pour ceux qui se confient en lui ». Que toute vérité révélée soit dûment prêchée à son heure ! N’allez pas chercher ailleurs vos sujets de sermons. Avec ce fonds inépuisable à votre disposition, ce serait à la fois inutile et coupable.

La Parole de Dieu est à la hauteur en toutes circonstances

Nous connaissons déjà par expérience la merveilleuse adaptation de ces ressources à la guerre que nous soutenons : les armes de notre arsenal sont les meilleures. Plusieurs parmi vous, mes jeunes frères, ne connaissent les Écritures que depuis peu de temps. Mais ceux, ici, qui grisonnent déjà peuvent vous assurer qu’ils ont éprouvé la Parole comme l’argent est éprouvé dans un creuset de terre ; elle a résisté à la fournaise, même chauffée sept fois. La Parole sacrée a été soumise à une critique plus rigoureuse que les formes les plus universellement admises de la philosophie ou de la science, et elle a mieux soutenu l’assaut. 

Un théologien éminent a dit : « Quand les assaillants actuels de la Bible seront morts, c’est avec un texte de la Bible qu’on prononcera leur oraison funèbre. » Plusieurs d’entre nous ont vécu pendant des années un combat perpétuel et ont mis constamment à l’épreuve la Parole de Dieu. Nous pouvons dire qu’elle est à la hauteur en toutes circonstances. Après avoir fait usage de l’épée à deux tranchants sur des cottes de mailles et des boucliers d’airain, nous n’apercevons aucune brèche sur cette lame. La Parole de Dieu – toute-puissante dans les mains de notre Seigneur Jésus-Christ quand il se mesura avec le diable – n’a rien perdu de ses qualités dans nos mains. Comme nous sommes fortifiés dans notre foi à la pensée du grand nombre d’âmes conquises uniquement par l’épée de l’Esprit ! 

Quelqu’un de nous n’a-t-il jamais entendu parler d’une conversion opérée par d’autres doctrines que celles contenues dans la Bible ? J’aimerais regarder un catalogue des conversions opérées par la théologie moderne. J’investirais volontiers pour obtenir un exemplaire d’un tel ouvrage ! Des conversions opérées par la doctrine du salut universel ou par celle de l’anéantissement final ! Des conversions opérées par la doctrine de l’inspiration douteuse des Saintes Écritures ! Des conversions à l’amour de Dieu et à la foi en Christ par la prédication moderne de la mort du Christ présenté comme un grand exemple plutôt qu’un sacrifice offert à la place du pécheur ! Des conversions par un évangile dont tout l’Évangile a été soigneusement extirpé ! Qu’on nous présente des cœurs transformés par ces doctrines nouvelles, et qu’on nous permette de vérifier la réalité de telles conversions ! Alors peut-être consentirons-nous à examiner la question de savoir s’il conviendrait d’abandonner notre foi dans cette Parole dont nous avons fait l’expérience des centaines et même des milliers de fois.

Il est vrai qu’on tourne en dérision les conversions dont je parle : ce sont des raisins que les renards ne peuvent atteindre et qu’ils trouvent d’ailleurs trop verts. Nous qui croyons à la nouvelle naissance, et qui nous attendons à voir ce miracle se produire encore des milliers de fois, nous appuyons fermement ce Livre par lequel l’Esprit de Dieu produit la régénération. En un mot, nous nous en tiendrons à « l’épée de l’Esprit » jusqu’à ce que l’on nous en donne une meilleure. « Il n’y en a pas de pareille, donnez-la-moi », disait David, en parlant de l’épée que l’on gardait dans le sanctuaire. C’est aussi notre présente déclaration.

La Parole de Dieu console de façon efficace

Combien de fois n’avons-nous pas vu la Parole de Dieu consoler de façon efficace ? C’est une chose difficile, comme le disait un de nos frères dans sa prière, que de toucher les gens qui ont le cœur brisé. Comme je me suis souvent senti impuissant et maladroit en essayant de tirer un prisonnier des cachots du géant Désespoir ! Qu’il est difficile de faire luire l’espérance dans les yeux de celui qui est découragé ! La pauvre âme, comme un gibier affolé, se cache dans un nouveau trou chaque fois que vous l’avez débusquée de sa noire cachette. Le pécheur dont la conscience est atteinte invente toute espèce d’arguments pour se persuader qu’il ne peut pas être sauvé. Les inventions du désespoir sont aussi nombreuses que les folies de la propre justice. 

Dans la sombre caverne du doute, il n’existe qu’une fenêtre pour introduire la lumière, et c’est la Parole de Dieu. Elle est un baume pour toutes les plaies. Oh ! Quelle puissance elle possède pour faire naître la lumière éternelle dans les épaisses ténèbres d’une âme désespérée ! Voici un fait dont nous sommes les témoins : les Saintes Écritures, appliquées à l’âme par le Saint-Esprit, apportent la paix, la joie et la consolation à ceux qui sont dans les ténèbres et dans l’ombre de la mort.


Cet article est tiré du livre : Le plus grand combat du monde de Charles Spurgeon