La résolution de ne prêcher que la Parole de Dieu (Charles Spurgeon)

Si les masses se sont éloignées de l’Évangile, c’est qu’elles n’entendent pas toujours son message dans les Églises. Et pourtant, nous savons bien que rien d’autre ne peut satisfaire les âmes. 

Il était une fois, un roi qui donnait chaque semaine des fêtes à son peuple. Un grand nombre de domestiques servaient à sa table, et allaient et venaient parmi les conviés. Mais il arriva, après quelque temps, que le plus grand nombre des invités ne parût plus à la fête hebdomadaire. Le roi fit une enquête. Il découvrit la raison de l’impopularité de ses festins : ses mets n’étaient plus au goût de son peuple. Il résolut d’examiner lui- même les tables et les mets. Il vit beaucoup d’ornements et d’objets de luxe qui ne sortaient pas de ses magasins. Il regarda aux plats et dit : « Qu’est-ce que tout cela ? Ce ne sont pas là mes provisions. J’ai fait tuer mes taureaux et mes bêtes grasses, mais je ne vois ici que des viandes maigres et coriaces. Ce pain est grossier ; le mien était fait avec la fleur de froment. Ce vin est frelaté, mêlé d’eau qui ne vient pas d’une source pure. » 

L’un des serviteurs répondit : « Ô, roi, nous avons craint que tes invités ne fussent blasés de moelle et de bonne chère, et nous leur avons donné des os pour varier un peu. Nous avons craint aussi que ce bon pain blanc ne les fatiguât à la longue, et nous avons cuit pour eux, dans nos propres maisons, du pain de son et de seigle. Ô, roi, les savants croient que nos provisions sont plus appropriées que les tiennes aux besoins de l’époque ! Le goût du jour n’est pas aux boissons pures ; nos gens sont habitués à boire les eaux vaseuses d’une île, le fleuve d’Égypte, qui descend des monts de la Lune. » En entendant ces paroles, le roi comprit la raison de l’abstention générale : « Ôtez tout cela !, cria-t-il indigné. Jetez ces choses aux chiens. Qu’on serve ici l’ordinaire royal ! » Les serviteurs obéirent, et aussitôt (si je comprends bien la parabole), la rumeur se répandit dans les rues de la ville que la bonne chère du roi était revenue à sa table. Alors, le peuple remplit de nouveau le palais, et le nom du roi fut exalté dans le pays. 

L’inspiration de la Bible est certaine

C’est ainsi que, si nous sommes fidèles, nous verrons de nombreux convives au banquet de notre Maître. Nous sommes donc décidés à nous servir, plus que jamais, de ce que Dieu nous a préparé dans la Bible, parce que nous sommes certains de son inspiration. Laissez-moi le redire : nous sommes certains de son inspiration. Vous remarquerez que c’est l’inspiration verbale que l’on attaque. Cette querelle de mots n’est qu’un simple prétexte. On prétend n’en vouloir qu’à l’inspiration verbale, mais, en réalité, c’est à l’inspiration elle-même qu’on en veut. En lisant un ouvrage d’une nouvelle école de pensée, vous ne tarderez pas à découvrir que l’auteur combat, en commençant, une théorie de l’inspiration que personne n’a jamais soutenue que pour combattre, à la fin du livre, l’inspiration elle-même.

Voilà le vrai problème ! Nous nous soucions peu d’une théorie de l’inspiration. Nous n’en avons aucune. Pour nous, l’inspiration plénière et verbale des Saintes Écritures est un fait, non une hypothèse. Il est inutile et fâcheux d’ergoter à propos d’un sujet qui est profondément mystérieux, et qui fait appel, non à l’imagination, mais à la foi. Croyez à l’inspiration de la Bible, et croyez-y avec la plus grande intensité ! Vous ne pouvez croire à une inspiration plus vraie et plus complète que la réalité. Il n’y a guère de probabilité que nous puissions aller trop loin dans cette direction.


Cet article est tiré du livre : Le plus grand combat du monde de Charles Spurgeon