Marie : bénie entre les femmes (John MacArthur)

L’ange entra chez elle, et dit : Je te salue, toi à qui  une grâce a été faite ; le Seigneur est avec toi. Luc 1.28

De toutes les femmes extraordinaires de l’Écriture, il y en a une que Dieu semble avoir particulièrement bénie et privilégiée ; de plus elle est admirée par les femmes du monde entier. En effet, il n’y a aucune femme qui soit plus remarquable que Marie. De toutes les femmes ayant jamais vu le jour, c’est elle que Dieu a souverainement choisie pour qu’elle devienne l’instrument dont il se servirait pour finalement envoyer le Messie dans le monde.

Marie : bénéficiaire de la faveur de Dieu

Cependant, même si l’on reconnaît que Marie était la plus extraordinaire des femmes, il convient de mettre les gens en garde contre la tendance habituelle de trop l’élever. Elle n’était, après tout, qu’une femme, et non pas une espèce de demi-dieu qui transcendait en quelque sorte le reste de la race humaine. Le fait qu’elle était « bénie » ne veut certainement pas dire que nous devons la considérer comme une personne de qui nous pouvons implorer la bénédiction ; cela signifie plutôt qu’elle a été grandement bénie de Dieu. Elle n’est jamais présentée dans l’Écriture comme une source de grâce ou comme en étant la dispensatrice, mais elle est elle-même bénéficiaire de la faveur de Dieu. C’est son Fils, et non Marie, qui est la source de grâce (Ps 72.17).

La révélation qui changera sa vie

Nous rencontrons Marie pour la première fois dans l’Évangile selon Luc, au moment où l’archange lui apparaît soudainement, sans fanfare, pour lui révéler le merveilleux plan de Dieu. L’Écriture dit simplement :

« L’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth, auprès d’une vierge fiancée à un homme de la maison de David, nommé Joseph. Le nom de la vierge était Marie » (Lu 1.26,27).

Marie réagit en adorant

Marie, débordante de joie et d’adoration, se précipite vers les montagnes pour aller rendre visite à sa chère parente, Élisabeth. Rien ne laisse croire qu’elle fuit la honte de sa grossesse prématurée. Il semble plutôt qu’elle veuille simplement partager son cœur avec une âme sœur. L’ange a explicitement informé Marie de la grossesse d’Élisabeth. Il est donc naturel qu’elle souhaite aller voir cette proche parente qui est également une croyante fidèle en plus d’être elle aussi tombée enceinte de façon miraculeuse de son premier fils et d’avoir appris la nouvelle par un ange (Lu 1.13-19).

Sa relation avec son fils

Pendant tout le ministère terrestre de Christ, on voit Marie trois fois seulement. En deux de ces occasions, Jésus lui-même répudiera explicitement la notion selon laquelle l’autorité qu’elle a sur lui, en tant que sa mère, lui donne le droit de gérer un seul aspect de son œuvre de salut. Il ne lui manquera jamais de respect, bien sûr, mais il niera manifestement et totalement l’idée que Marie est une sorte de médiatrice de sa grâce.

Le premier miracle de Jésus

L’une de ces occasions se présente pendant un mariage à Cana, où Jésus fera son premier miracle. L’apôtre Jean notera : « Le vin ayant manqué, la mère de Jésus lui dit : Ils n’ont plus de vin » (Jn 2.3). Sans aucun doute, l’hôte du mariage est un bon ami de la famille et que Marie l’aime beaucoup. (Remarquez que le premier verset dit : « La mère de Jésus était là » ; mais le verset 2 dit : « Jésus fut aussi invité aux noces avec ses disciples ». Marie est certainement là pour aider à coordonner la réception de son ami. Par conséquent, elle est l’une des premières à s’apercevoir que la réserve de vin ne suffira pas.)

De plus, Marie sait très bien que Christ est en mesure de résoudre ce dilemme social embarrassant, et elle lui demande subtilement de faire quelque chose pour y remédier. On ne sait pas trop si elle s’attendait à ce qu’il opère un miracle comme celui qu’il a accompli. Elle tentait peut-être simplement de l’encourager à faire une annonce qui pourrait tirer les hôtes d’embarras. Ou, ce qui semble être le plus probable, c’est qu’elle comprend parfaitement bien que Jésus est le prophète que Moïse avait annoncé, et qu’elle s’attend, tout comme Moïse l’a souvent fait, à ce qu’il opère un miracle afin de pourvoir au manque.

La réponse de Jésus à Marie

Elle ne lui a pas demandé ouvertement, mais son fils sait très bien à quoi elle fait allusion. Pour sa part, Jésus avait toutes les intentions de réapprovisionner miraculeusement les stocks de vin, parce que c’est ce qu’il finit par faire. Il n’a jamais été du genre à vaciller, hésiter ou changer d’idée (Hé 13.8). Le fait qu’il ait accompli ce miracle prouve qu’il avait planifié de le faire. Pourtant l’Écriture semble suggérer que sa réponse à Marie est plutôt laconique. Il est aussi direct avec Marie qu’elle a été subtile avec lui :

« Jésus lui répondit : Femme, qu’y a-t-il entre moi et toi ? Mon heure n’est pas encore venue » (Jn 2.4).

Il n’est pas impoli, et rien ne laisse croire que sa réplique ait peiné ou offusqué Marie. Il est typique dans cette culture de s’adresser formellement à la gente féminine en disant : « Femme ». Encore une fois, sa réponse est froide, mais n’est pas impertinente.

Néanmoins, on ne peut nier le léger ton de reproche dans ses paroles. La question : « Qu’y a-t-il entre moi et toi ? » est un défi qui revient plusieurs fois dans l’Écriture (Jg 11.12 ; 2 S 16.10 ; Esd 4.2,3 ; Mt 8.29). Il traduit nettement un ton de mécontentement et de sévère réprimande. Malgré tout, rien n’indique que Marie n’ait ressenti sa réponse comme un affront. L’intention de Jésus n’était pas de blesser, mais de corriger et d’enseigner.

Marie et son rôle de mère

Dans le domaine spirituel, son rôle de mère terrestre ne l’autorise pas à essayer de gérer sa mission relative à l’accomplissement de la volonté de son Père, selon l’horaire de son Père. Sur le plan humain, il est son fils, mais en tant que Dieu, il est son Seigneur. Ce n’est pas à elle de lui donner des ordres dans le domaine spirituel. Jésus, en parlant à sa mère ainsi, lui a simplement rappelé ce fait sans vraiment lui manquer de respect. Puis, il a changé l’eau en vin. Après cela, Marie restera toujours dans les coulisses. Jamais elle ne cherchera ni n’acceptera le genre d’importance que tant de gens semblent déterminés à lui imposer.

L’épée qui a transpercé son âme

Marie a probablement toujours eu une idée que ce jour viendrait. Elle a sûrement entendu Jésus parler, comme il l’a souvent fait, de sa mort. En fait, Marie a probablement vécu avec l’ombre de cette inévitable réalité depuis les premiers jours de la vie de Jésus. C’est sans aucun doute l’une de ces choses qu’elle gardait et repassait dans son cœur (Lu 2.19,51).

La consécration de Jésus

Jésus n’était qu’un nouveau-né quand ses parents terrestres l’ont amené au temple pour le consacrer au Seigneur selon les directives dans Exode : « Consacre-moi tout premier-né, tout premier-né parmi les enfants d’Israël […] Tu rachèteras aussi tout premier-né de l’homme parmi tes fils » (Exode 13.2,13).

Ce jour-là, la petite famille de Nazareth a rencontré deux saints avancés en âge, Siméon et Anne. Dès que Siméon aperçoit Jésus, il sait que cet enfant est l’Oint de l’Éternel. L’Écriture dit qu’il prend le bébé Jésus dans ses bras et prononce une parole prophétique. Puis, se tournant vers Marie, il lui dit :

« Voici, cet enfant est destiné à amener la chute et le relèvement de plusieurs en Israël, et à devenir un signe qui provoquera la contradiction, et à toi‑même une épée te transpercera l’âme, afin que les pensées de beaucoup de cœurs soient dévoilées » (v. 34,35).

La mort de Jésus

Des années plus tard, Marie, qui assiste à la scène pendant qu’un soldat transperce d’une épée le côté de Jésus, doit également avoir l’impression qu’une épée lui transperce l’âme. Au même instant, elle se souvient peut-être de la parole prophétique de Siméon, et tout à coup, sa véritable signification la frappe de plein fouet. Marie observe tranquillement son Fils qui se meurt tandis que d’autres le raillent et lui lancent des insultes. Elle doit avoir un profond sentiment que Jésus est victime d’injustice.

Après tout, personne ne comprend mieux que Marie que Jésus est parfait et sans péché. Elle l’a nourri quand il était un bébé et l’a élevé durant sa jeunesse. Personne ne pourrait l’aimer plus qu’elle. Tous ces faits ne font qu’accentuer le chagrin que n’importe quelle mère ressentirait devant une scène aussi horrible. La douleur de la détresse de Marie est quasi inimaginable.

Le courage, la grâce et la dignité de Marie

Néanmoins, elle reste là, avec courage et sans dire un mot, alors que d’autres femmes se seraient sauvées horrifiées, hurlant et courant partout, prises de panique, ou se seraient simplement effondrées sous le poids de la souffrance extrême. Marie est manifestement une femme pleine de dignité, de grâce et de courage.

Marie ne ressemble à aucune autre mère. Normalement, les mères pieuses s’occupent de former leurs enfants pour le ciel. Le fils de Marie est le Seigneur et le Créateur du ciel. Au fil du temps, elle a fini par comprendre toute la signification de cette vérité, jusqu’à ce que son cœur en soit rempli. Elle est devenue une disciple et une adoratrice de Christ. Sa relation maternelle avec lui est passée au second plan.

Sa vie et son témoignage nous dirigent continuellement vers son fils. Il était l’objet de son adoration. Il est celui qu’elle a reconnu comme son Sauveur. Il est celui à qui elle faisait confiance pour tout. L’exemple même de Marie, vu à la lumière pure de l’Écriture nous enseigne à en faire autant.


Cet article est tiré du livre : Douze femmes extraordinaires de John MacArthur