L’Évangile qui nous humilie (John MacArthur)

L’Évangile suscite de l’hostilité. On essaie couramment de le modifier, non seulement pour que les gens l’acceptent plus facilement, mais aussi pour se décharger soi-même des risques de conflits qu’entraîne sa présentation. En fait, la parole de la croix est tellement humiliante et antagoniste que même les chrétiens fidèles luttent pour proclamer le véritable Évangile, par peur du rejet, du ridicule et de l’embarras qu’il provoque. C’est pourquoi, même lorsqu’ils passent à la télévision dans un contexte profane, certains responsables chrétiens éprouvent du mal à parler honnêtement et clairement de l’Évangile. Parfois, ils n’arrivent même pas à faire sortir le nom « Jésus » de leurs bouches.

Une exhortation contre la lâcheté

Paul a mis en garde Timothée contre une timidité aussi craintive, en disant à son apprenti dans la foi : « N’aie donc point honte du témoignage à rendre à notre Seigneur » (2 Ti 1.8). Il a inclus une exhortation semblable contre la lâcheté spirituelle dans Romains 1.16 : « Car je n’ai point honte de l’Évangile ; c’est la puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit. » À première vue, ces déclarations semblent bizarres. Pourquoi un prédicateur – ou un apôtre, à fortiori – aurait-il honte de l’Évangile ? Un chercheur scientifique ou un médecin n’éprouvent pas le besoin de surmonter leur honte pour annoncer qu’ils ont découvert le remède contre le cancer. Comment se fait-il donc que même les prédicateurs renommés aient du mal à parler avec audace lorsqu’ils proclament le Seigneur Jésus comme le seul remède contre le péché et ses terribles conséquences ? Quelle est la source de cette honte qui réduit au silence le peuple de Dieu et le pousse à émousser les arêtes tranchantes de l’Évangile ? Pourquoi la recherche d’un raccourci inoffensif du plan de Dieu pour sauver les pécheurs ?

L’Évangile va à l’encontre de l’homme naturel

Pour dire les choses simplement, croire l’Évangile va à l’encontre de tout ce qui est naturel chez l’homme. Dans sa première épître aux Corinthiens, Paul écrit :

Car la prédication de la croix est une folie pour ceux qui périssent ; mais pour nous qui sommes sauvés elle est une puissance de Dieu. Aussi est-il écrit : Je détruirai la sagesse des sages, et je rendrai nulle l’intelligence des intelligents. Où est le sage ? où est le scribe ? où est le raisonneur de ce siècle ? Dieu n’a-t-il pas convaincu de folie la sagesse du monde ? Car puisque le monde, avec sa sagesse, n’a point connu Dieu, il a plu à Dieu dans sa sagesse de sauver les croyants par la folie de la prédication (1 Co 1.18-21).

Toutes les alliances religieuses, les positions de pouvoir et d’influence, les postures visant à tirer parti des tendances et des intérêts du monde – aucune de ces stratégies ne peut rendre l’Évangile plus attrayant ou plus acceptable aux yeux des enfants de Satan. Par la volonté de Dieu, la croix de Christ est offensante. Et plutôt que d’essayer de nous en excuser ou d’adoucir sa nature scandaleuse, nous devons tout simplement être fidèles pour la proclamer. Nous devons assez aimer les pécheurs pour les scandaliser avec la vérité.


Cet article est tiré du livre : Demeurez fermes de John MacArthur