Les trois documents de la foi baptiste expliqués(Pascal Denault)

Le premier document est la Confession de foi baptiste de Londres de 1689. Nous avons légèrement retravaillé le texte français afin de rendre certaines formulations plus claires et accessibles en évitant rigoureusement de trahir les nuances théologiques chères aux auteurs originaux. De plus, nous avons révisé les références bibliques afin de corriger quelques coquilles provenant de précédentes éditions françaises. Cette confession de foi des baptistes anglais du XVIIe siècle fut publiée en 1677 et adoptée à Londres en 1689 par les délégués d’une centaine d’églises baptistes suite à l’Édit de tolérance anglais promulgué la même année en faveur de la liberté religieuse de certains groupes non conformistes. Cette confession est une adaptation baptiste de la Confession de foi de Westminster de 1646. Elle fut probablement préparée par Nehemiah Coxe qui était alors pasteur de l’Église Petty France à Londres.

Le deuxième document est le Catéchisme orthodoxe du pasteur Hercules Collins publié en 1680. Il s’agit de la première fois que ce texte est publié en français. Les lecteurs reconnaîtront cependant le bien-aimé Catéchisme de Heidelberg, puisqu’il s’agit en fait de sa version baptiste. Certains accuseront peut-être les baptistes de manquer d’originalité en empruntant aux pédobaptistes leurs documents afin de promouvoir le baptême par immersion. D’autres penseront peut-être que Collins accusait implicitement le Catéchisme de Heidelberg de ne pas être orthodoxe en appelant le sien « Catéchisme orthodoxe ». Voici comment le professeur James Renihan répond à ces questions :

Les travaux théologiques de certains auteurs baptistes témoignent d’une connaissance et d’une appréciation réelles des traités d’exégèse et de doctrine provenant des théologiens d’Europe. Théodore de Bèze est peut-être l’auteur le plus fréquemment cité, tandis que des théologiens tels que David Pareus, Andrew Rivet et Johannes Cocceius, aux côtés de Calvin, Luther et bien d’autres, apparaissent dans la littérature baptiste de l’époque.

Se considérant comme des membres de cette famille réformée, les auteurs baptistes ont fait appel à ces hommes pour soutenir et renforcer leur propre position. […] Ce pasteur baptiste calviniste de premier plan [Hercules Collins] comprit que la théologie articulée par les théologiens d’Heidelberg était en accord avec la sienne et avec le mouvement plus large dont il faisait partie. Le choix par Collins du titre Catéchisme orthodoxe est digne d’être noté, car il s’agit d’un double sens. S’il fait évidemment référence au caractère vrai des doctrines qu’il promeut, il identifie également la source de ces doctrines, c’est-à-dire l’orthodoxie protestante d’Europe. En donnant ce titre, Collins faisait en fait une déclaration catégorique : tout comme ils sont orthodoxes, nous le sommes aussi.

Enfin, le troisième document, le Petit catéchisme baptiste pour jeunes enfants, s’apparente au Petit catéchisme de Westminster, mais il s’agit d’une adaptation pour jeunes enfants qui a été préparée en 1840 par le pasteur presbytérien Joseph P. Engels. On retrouve différentes versions de ce catéchisme qui n’ont pas toutes exactement le même nombre de questions ni le même ordre de présentation et qui défendent soit le pédobaptême soit le baptême de croyants seulement. En utilisant ces différentes sources, nous avons pris une plus grande liberté éditoriale afin d’offrir aux lecteurs francophones un catéchisme accessible et bien organisé en douze sections thématiques.

Nous espérons que ces trois documents confessionnels seront une bénédiction pour la communauté évangélique francophone. Notre prière est que les Églises et les foyers chrétiens en fassent largement usage. Ces ressources seront d’excellents outils pédagogiques pour les pasteurs, enseignants et moniteurs ainsi que pour les parents qui ont à coeur d’inculquer la foi qu’il nous faut confesser et transmettre.


Cet article est tiré du livre : La confession de foi et la doctrine baptistes – Pascal Denault