Les parallèles entre l’enseignement de Jésus et de Paul (Paul Washer)

Il ressort clairement des Écritures qu’il y a un continuum entre ce que Jésus a fait, ce qu’il a communiqué à ses disciples, et ce que Paul croyait et prêchait. Cette vérité résiste à l’examen le plus minutieux. En effet, dans l’Évangile de Jésus, Dieu est amour. Il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et il fait pleuvoir sur les justes comme sur les injustes[1]. Au temps accompli, il a donné la plus grande preuve d’amour en envoyant son Fils bien-aimé, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais que par lui, il ait la vie éternelle[2].

Dans l’Évangile de Paul, Dieu est amour. Il n’a pas cessé de rendre témoignage de sa miséricorde ; il a fait du bien à tous les hommes, leur a dispensé du ciel les pluies et les saisons fertiles, leur donnant la nourriture avec abondance et remplissant leur cœur de joie[3]. Au temps marqué, alors même que nous étions encore des pécheurs sans force et des ennemis de Dieu, son amour a atteint son paroxysme lorsqu’il a fait don de son Fils, qui est venu mourir pour notre race déchue[4].

Les hommes sont, dans l’Évangile de Jésus, méchants et esclaves du péché[5]. Ce sont de mauvais arbres qui portent de mauvais fruits[6]. Ils haïssent la lumière de la révélation de Dieu et ne veulent pas y venir de peur que leurs œuvres mauvaises soient dévoilées[7]. Leur cœur est rempli de mauvaises pensées, de meurtres, d’adultères, de fornications, de vols, de faux témoignages et de calomnies. Même les meilleurs et les plus nobles moralistes ne sont que des sépulcres blanchis pleins d’ossements de morts[8].

Paul avance le même acte d’accusation contre notre race déchue : « Car tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu[9] ». Il n’y a point de juste, pas même un seul. Nul ne comprend ni ne cherche Dieu. Tous les hommes se sont tous détournés et sont devenus indignes. Il n’en est aucun qui fasse le bien et la crainte de Dieu n’est pas devant leurs yeux[10]. C’est pourquoi la loi ne sert qu’à condamner les hommes pour leur péché, écraser les espoirs qu’ils ont bâtis sur leur propre justice. Elle les prive de toute excuse et les rend totalement dépendants de la miséricorde de Dieu[11].

Dans l’Évangile de Jésus, tous les incroyants sont déjà jugés par Dieu et sa colère est sur eux[12]. Les Galiléens morts aux mains de Pilate et les 18 personnes sur lesquelles est tombée la tour de Siloé n’ont pas souffert de la sorte parce qu’ils étaient de plus grands pécheurs que les autres hommes. Tous les hommes méritent le même sort, et c’est uniquement la miséricorde divine qui les en préserve. Tous méritent de périr sous le courroux de Dieu et subiront inévitablement cette sentence s’ils ne se repentent pas[13]. Dans l’Évangile de Paul, la colère de Dieu se révèle du ciel contre toute impiété et toute iniquité des hommes qui retiennent injustement captive la vérité[14]. Ceux qui ont un cœur endurci et impénitent amassent sur eux-mêmes une colère qui sera manifeste le jour du jugement[15].

La croix est, dans l’Évangile de Jésus, l’œuvre essentielle et le point culminant de la rédemption. Il fallait que Christ souffre et qu’il entre dans sa gloire[16]. Il a donc enseigné à ses disciples qu’il fallait qu’il se rende à Jérusalem, qu’il souffre beaucoup de choses, qu’il soit mis à mort et ressuscite le troisième jour[17]. À Gethsémané et à Golgotha, il révéla que ses souffrances ne se limitaient pas aux seuls mauvais traitements infligés par les hommes ou par des démons[18]. Sur la croix, il a entièrement bu la coupe de la colère de Dieu et est mort abandonné[19].

Toutes les pages de l’Évangile de Paul sont marquées par ce thème extraordinaire. Paul a prêché aux hommes ce message de la plus haute importance qu’il avait lui-même reçu : Christ est mort pour nos péchés, selon les Écritures ; il a été enseveli puis est ressuscité le troisième jour, selon les Écritures[20]. Paul, prenant appui sur de remarquables et irréfutables preuves, a démontré que le Christ a porté le péché, s’étant fait malédiction, et est mort sous la colère de Dieu comme victime propitiatoire pour son peuple[21]. L’apôtre a prêché le Christ crucifié, même si c’était une pierre d’achoppement pour les Juifs et une folie pour les païens[22]. Pour Paul, la croix n’était pas un thème secondaire. Elle était tout ; elle le tenait captif et il était constamment contraint par elle[23].

L’Évangile de Jésus appelle les hommes à la repentance et à la foi[24]. Il promet la vie éternelle à ceux qui répondent à cet appel[25] et avertit les autres que, s’ils demeurent non repentants et incrédules, ils périront sous la colère de Dieu[26]. L’Évangile de Paul comporte les mêmes promesses et avertissements. L’apôtre a solennellement annoncé, tant aux Juifs qu’aux Grecs, la nécessité de la repentance envers Dieu et de la foi en notre Seigneur Jésus-Christ. Il a proclamé que Dieu a ordonné aux hommes de tout horizon de se repentir, et les a avertis de ne pas se laisser séduire par de vaines œuvres, car la colère de Dieu vient sur ceux qui désobéissent[27].

Dans l’Évangile de Jésus, la véritable conversion s’accompagne toujours d’une vie de disciple sincère et coûteuse. Jésus a fréquemment fait le tri dans les grandes foules qui le suivaient par des demandes radicales : « Si quelqu’un vient à moi, sans me préférer à son père, à sa mère, à sa femme, à ses enfants, à ses frères, et à ses sœurs, et même à sa propre vie, il ne peut être mon disciple[28]. » Il a même averti ses propres disciples : « Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge de sa croix, et qu’il me suive. Car celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui la perdra à cause de moi la trouvera[29]. »

L’on retrouve les mêmes exigences radicales de la vie de disciple dans l’Évangile de Paul. Pour ce qui est de la sainteté, Paul exhorte les croyants à sortir de ce monde et à s’en séparer[30]. Au sujet de la justice, il ordonne aux croyants de se regarder comme morts au péché et vivants pour Dieu tels des instruments de justice[31]. Concernant la fidélité, ils sont encouragés à persévérer malgré les nombreuses tribulations et persécutions menaçant tous ceux qui désirent vivre pieusement en Jésus-Christ[32].

L’Évangile de Jésus enseigne aux hommes qu’une simple profession de foi ne constitue pas, à elle seule, une preuve solide du salut. Jésus a averti ceux qui lui disent : « Seigneur, Seigneur ! » qu’ils n’entreraient pas tous dans le royaume des cieux, mais uniquement ceux qui font la volonté de son Père qui est dans les cieux[33]. Il était catégorique sur un point : une personne prouve qu’elle est sauvée ou non par les fruits de sa vie, et tout arbre qui ne porte pas de bons fruits est coupé et jeté au feu[34].

L’Évangile de Paul contient les mêmes avertissements solennels. Il exhorte ceux qui professent la foi en Christ à s’examiner et à s’éprouver eux-mêmes pour savoir s’ils sont véritablement dans la foi[35]. Il avertit les hommes contre le fait d’adopter l’apparence de la piété en reniant ce qui en fait la force, de professer connaître Dieu en s’en détournant par ses œuvres[36].

Enfin, l’Évangile de Jésus regorge d’avertissements sur le jugement à venir et sur les angoisses de l’enfer. D’ailleurs, Jésus a davantage abordé cet effroyable sujet que tous les autres prophètes et apôtres réunis. Selon Jésus, le jour vient où les hommes seront soumis au grand jugement, séparés les uns des autres, comme les brebis le sont des boucs, et une grande multitude entendra : « Retirez-vous de moi, maudits ; allez dans le feu éternel qui a été préparé pour le diable et pour ses anges[37]. » Cette réalité était d’une telle importance pour Jésus qu’il a donné, même à ceux qu’il considérait comme ses amis, l’avertissement suivant :

Je vous dis, à vous qui êtes mes amis : Ne craignez pas ceux qui tuent le corps et qui, après cela, ne peuvent rien faire de plus. Je vous montrerai qui vous devez craindre. Craignez celui qui, après avoir tué, a le pouvoir de jeter dans la géhenne ; oui, je vous le dis, c’est lui que vous devez craindre[38].

Concernant le jugement et l’enfer, l’Évangile de l’apôtre Paul est en parfait accord avec le Christ. Paul écrit que les méchants s’amassent la colère pour le jour de la manifestation du juste jugement de Dieu et de sa colère[39]. Il avertit les croyants aussi bien que les non-croyants de ne pas se laisser séduire par les vaines paroles de ceux qui nient la réalité de la rétribution et de la colère divines à venir. On ne se moque pas de Dieu. Ce que l’homme désobéissant aura semé, il le moissonnera aussi[40]. Comme le Christ, Paul donne des avertissements à la fois explicites et catégoriques :

[Le] Seigneur Jésus apparaîtra du ciel avec les anges de sa puissance, au milieu d’une flamme de feu, pour punir ceux qui ne connaissent pas Dieu et ceux qui n’obéissent pas à l’Évangile de notre Seigneur Jésus. Ils auront pour châtiment une ruine éternelle, loin de la face du Seigneur et de la gloire de sa force[41].

D’après les textes que nous venons d’examiner, il est évident qu’il n’y a pas de contradiction ou d’écart entre l’Évangile de Jésus-Christ et ce que l’apôtre Paul a prêché et défini dans ses épîtres. De la même manière, Moïse et les prophètes, les auteurs des quatre Évangiles et ceux qui ont contribué à l’écriture du Nouveau Testament sont en parfait accord avec le Christ au sujet de cette « foi qui a été transmise aux saints une fois pour toutes[42] ». Il n’y a qu’un seul Évangile, qui est au-dessus du rédacteur comme du censeur. Il ne doit pas être altéré, adapté ou reconditionné. Toute tentative dans ce sens, quelle qu’en soit la raison ou la motivation, donnera un autre évangile qui ne saurait nullement être qualifié d’évangile[43]. Rejetons toutes les idées folles et dangereuses selon lesquelles nous pouvons améliorer l’Évangile pour le bien de l’Évangile. Tenons-nous parmi cette grande nuée de témoins qui ont, tout au long de l’histoire de l’Église, prêché le Christ crucifié et ressuscité, selon les Écritures.


Cet article est tiré du livre : La puissance et le message de l’Évangile de Paul Washer


[1] Matthieu 5.45

[2] Marc 1.15 ; Jean 3.16

[3] Actes 14.17

[4] Galates 4.4 ; Romains 5.6‑10

[5] Matthieu 7.11 ; Jean 8.34

[6] Matthieu 7.17

[7] Jean 3.20

[8] Matthieu 23.27 ; 15.19

[9] Romains 3.23

[10] Romains 3.10‑18

[11] Romains 3.19

[12] Jean 3.18,36

[13] Luc 13.1‑5

[14] Romains 1.18

[15] Romains 2.5

[16] Luc 24.26

[17] Matthieu 16.21

[18] Gethsémané est le jardin où Jésus a prié et a été capturé la nuit avant sa crucifixion, et Golgotha l’emplacement de la croix et de sa crucifixion.

[19] Luc 22.42 ; Matthieu 27.46

[20] 1 Corinthiens 15.3,4

[21] 2 Corinthiens 5.21 ; Galates 3.10‑13 ; Romains 3.23‑26

[22] 1 Corinthiens 1.23

[23] Romains 1.1 ; 2 Corinthiens 5.14

[24] Marc 1.15

[25] Jean 5.24

[26] Luc 13.1‑5 ; Jean 3.18‑36

[27] Actes 20.21 ; Éphésiens 5.6

[28] Luc 14.26

[29] Matthieu 16.24,25

[30] 2 Corinthiens 6.14-18

[31] Romains 6.11-14

[32] Actes 14.22 ; 2 Timothé 3.12

[33] Matthieu 7.21

[34] Matthieu 7.16,19,20

[35] 2 Corinthiens 13.5

[36] 2 Timothée 3.5 ; Tite 1.16

[37] Matthieu 25.41

[38] Luc 12.4,5

[39] Romains 2.5

[40] Galates 6.7 ; Éphésiens 5.6

[41] 2 Thessaloniciens 1.7‑9

[42] Jude 1.3

[43] Galates 1.6,7