Comment le chrétien peut-il avoir l’assurance du salut qu’il espère ? (Paul Washer)

Et comment peut-il être certain des réalités spirituelles qu’il n’a jamais vues ?

La réponse à ces deux questions très importantes se trouve dans la lettre de l’apôtre Paul à l’Église de Rome. À propos de la réaction du vieillard Abraham devant la promesse d’un fils, il écrit que le patriarche avait « la pleine conviction que ce [que Dieu] promet il peut aussi l’accomplir » (Ro 4.21).

Dans ce texte, nous trouvons deux éléments indispensables qui font de la foi biblique autre chose qu’une présomption ou un vœu pieux. Abraham avait la profonde conviction qu’il allait avoir un fils, uniquement parce qu’il savait que Dieu l’avait promis, et il était convaincu que Dieu était à la fois fidèle et capable d’accomplir sa promesse. Quand Abraham a contemplé son propre corps, il a vu qu’il valait autant qu’un corps mort, puisqu’il avait presque cent ans. Quand il contemplait le corps de sa femme, Sara, il savait que la conception et l’accouchement étaient pour elle biologiquement impossibles7. Néanmoins, Dieu avait promis un fils à Abraham, et Abraham « ne douta point, par incrédulité, au sujet de la promesse de Dieu ; mais il fut fortifié par la foi, donnant gloire à Dieu » (Ro 4.20). De l’exemple d’Abraham, nous tirons cinq vérités importantes sur la nature de la foi biblique :

1. Nous pouvons avoir l’assurance de recevoir ce que nous espérons si Dieu l’a promis dans sa Parole.

2. Nous pouvons avoir la conviction que les choses que nous n’avons pas vues sont réelles parce que Dieu les a révélées ou nous les a fait connaître dans sa Parole.

3. Manquer d’assurance à l’égard de ce que Dieu a promis ou fait connaître dans sa Parole est de l’incrédulité.

4. Être convaincu de quelque chose que Dieu n’a pas promis est une présomption.

5. La foi biblique authentique ne se fonde pas sur des sentiments, des émotions ou la sagesse humaine, mais sur ce que Dieu nous a révélé ou fait connaître dans sa Parole.

Avant de poursuivre, nous devons nous adresser brièvement au sceptique qui soutiendrait que notre raisonnement comporte une faille fatale : nous présupposons que la Bible est la Parole de Dieu. Comment pouvons-nous savoir que ce livre que nous appelons « les saintes Écritures » est la révélation infaillible de Dieu à l’humanité ? Et comment pouvons-nous être sûrs que les promesses qui s’y trouvent s’appliquent spécifiquement à nous ? La réponse à ces questions comprend deux volets.

Premièrement, nous soulignons la gloire de la Bible, dont elle atteste elle-même. Sa beauté et sa sagesse sont incomparables. Son étendue et son unité parfaite sont inégalées. Ses nombreuses prophéties et ses accomplissements précis ne peuvent s’expliquer autrement que par une intervention divine. En outre, elle offre la seule explication raisonnable de la situation difficile de l’homme et de la présence du mal. L’histoire prouve que tout ce qu’elle dit de l’homme est vrai.

Deuxièmement, nous devons souligner l’œuvre du Saint-Esprit, sans laquelle la foi est impossible. La grande majorité des chrétiens parviennent à la foi en Christ sans l’aide de l’apologétique. En outre, la plupart de ceux qui sont morts en martyrs pour leur foi n’auraient pas pu expliquer l’espoir qui était en eux en employant les arguments classiques de l’apologétique. Quel était donc le fondement de leur foi dans la Bible et son Évangile ? La réponse est l’œuvre régénératrice et illuminatrice du Saint-Esprit. Le chrétien croit que la Bible est la Parole de Dieu parce que le Saint-Esprit le lui a révélé. Comme il l’a fait avec Lydie, de la ville de Thyatire, le Seigneur ouvre le cœur du chrétien pour qu’il réponde par la foi à la Parole.

C’est pourquoi le membre d’une tribu vivant en milieu rural, dans la partie la plus reculée du monde, mourra en martyr avant de renier les Écritures. Il sait qu’elles sont vraies et valent la peine de mourir pour elles, parce que Dieu le lui a fait savoir. Cet homme sans instruction et sans défense a l’assurance d’obtenir le salut qu’il espère ainsi que la conviction de l’existence des réalités spirituelles qu’il n’a jamais vues, parce que, par l’œuvre régénératrice et illuminatrice du Saint-Esprit, Dieu le lui a enseigné.

C’est dans cette vérité que se trouvent à la fois la beauté et le scandale du christianisme biblique. Bien que l’apologétique soit extrêmement utile pour l’évangélisation et le renforcement de la foi du croyant, notre foi ne dépend pas de notre capacité à répondre à toutes les questions ou à réfuter les arguments des sceptiques. Nous croyons en la Bible et en l’Évangile parce que le Dieu qui a dit « La lumière brillera du sein des ténèbres » est le même que celui qui a fait briller la lumière dans nos cœurs pour faire resplendir la connaissance de la gloire de Dieu sur la face de Christ. Cette vérité fournit une direction au prédicateur, qui peut employer les plus grands arguments pour défendre l’Évangile mais qui comprend que l’Évangile lui-même est la puissance de Dieu pour le salut.


Cet article est tiré du livre : « L’appel de l’Évangile et la conversion authentique » de Paul Washer