Le problème du manque de prière (John Onwuchekwa)

La clé d’un ministère efficace

J’ai été le pasteur de deux Églises dans les dix dernières années, et je me suis investi dans des réseaux, des organisations, des facultés de théologie, des comités et d’autres groupes chrétiens. J’ai rencontré des leaders visionnaires dont les Églises utilisent un grand nombre d’excellentes méthodes. J’ai aussi rencontré des leaders qui ne sont pas visionnaires, et dont les Églises utilisent de piètres méthodes. Dans le cadre du ministère, j’ai collaboré avec des personnes douées, d’autres qui se situaient dans la moyenne, et d’autres encore qui n’étaient ni très douées ni très compétentes. J’ai collaboré avec des Églises attractionnelles, des Églises missionnelles, des méga-Églises, des Églises moyennes et de très petites Églises. Mon expérience m’a appris que ces distinctions ne sont pas essentielles ; elles sont mineures et secondaires. Si je devais séparer les Églises en deux catégories, je n’utiliserais pas ces distinctions. J’ai appris à voir les Églises comme celles qui prient et celles qui ne prient pas. Comme je l’expliquerai plus loin, l’attachement d’une Église à la prière est l’un des plus grands facteurs qui déterminent son efficacité dans le ministère.

La prière est l’oxygène du chrétien. Elle nous maintient en vie. Elle doit donc être une source de vie pour toute communauté de chrétiens. Elle est pour l’Église ce qu’elle est pour l’individu : une respiration. Cependant, plusieurs de nos rassemblements pourraient être comparés à des réunions de personnes qui se retrouvent uniquement pour retenir leur respiration ensemble. Cela pourrait expliquer pourquoi les gens semblent avoir si peu d’énergie pour réellement vivre la vie chrétienne.

Une respiration

Pourtant, respirer ensemble est ce dont nos Églises ont besoin. La prière nous rend humbles comme rien d’autre ne le peut. Quand on prie, on se souvient que la prière n’est pas comme les autres disciplines dans le monde, qui nécessitent d’impressionnantes aptitudes et des entraînements répétés pour produire de grands résultats. Si quelqu’un espère être récompensé ou rémunéré pour jouer d’un instrument de musique, par exemple, il doit d’abord acquérir un certain niveau de maîtrise grâce à des années de pratique. Les bons résultats naissent d’un entraînement éreintant sur le long terme. Les débutants n’en retirent aucun bénéfice au départ.


La prière est de l’oxygène pour le chrétien. Elle nous soutient.


Ce n’est pas le cas pour la prière, parce que les bons résultats ne sont pas la conséquence directe d’un entraînement épuisant et d’une expertise. Les bons résultats proviennent de notre Maître bienveillant, qui est à la fois celui qui récompense et la récompense même de son peuple faisant appel à lui.

De grandes choses ont été accomplies dans la prière par des gens qui étaient vraisemblablement novices en la matière. Abraham a rencontré Dieu, et Dieu a été prêt à écouter sa prière d’épargner la ville où habitait son neveu (Ge 18.22-33). Moïse a rencontré Dieu au buisson ardent et, peu après, il a intercédé avec succès en faveur d’Israël (Ex 32.31-34). Dans les quarante jours suivant la résurrection et l’ascension de Jésus, les disciples ont commencé à prier de manière différente. Ils ont cessé de prier pour être protégés du danger, et ont prié pour plus de fidélité et d’assurance dans l’annonce de l’Évangile (voir Mc 8.31-34 ; Ac 4.23-31 ; 5.40,41). Dieu exauce la prière des débutants, et cela encourage son peuple à prier constamment.

Expérimenter la puissance de Dieu dans la prière

Si la prière est comme une respiration, alors elle n’a rien à voir avec notre compétence. Elle concerne l’expérience de la puissance de celui à qui nous adressons nos prières. Elle concerne les grandes attentes qui naissent en nous quand nous avons fait l’expérience véritable du Dieu qui entend et qui répond. Nous n’avons pas besoin d’experts, et cela constitue un grand encouragement pour les Églises remplies de membres, et même de pasteurs, qui ont l’impression d’être des débutants. J’ai connu la beauté des modestes prières qui parviennent aux oreilles d’un Sauveur bienveillant. Et notre Église aussi. Cela ressemble beaucoup à la première inspiration que l’on prend après avoir eu le souffle coupé. Cette expérience vous donne envie d’inspirer encore, encore et encore.


Cet article est adapté du livre : « La prière » de John Onwuchekwa