L’approbation apostolique – Galates 2.6-9 (John MacArthur)

Ceux qui sont les plus considérés – quels qu’ils aient été jadis, cela ne m’importe pas : Dieu ne fait point de favoritisme, – ceux qui sont les plus considérés ne m’imposèrent rien. Au contraire, voyant que l’Évangile m’avait été confié pour les incirconcis, comme à Pierre pour les circoncis – car celui qui a fait de Pierre l’apôtre des circoncis a aussi fait de moi l’apôtre des païens, – et ayant reconnu la grâce qui m’avait été accordée (Galates 2.6-9).

Paul désigne à nouveau les autres apôtres comme ceux qui sont les plus considérés, selon une expression apparemment favorite des judaïsants. En ajoutant : quels qu’ils aient été jadis, cela ne m’importe pas, Paul ne rabaisse en rien les hommes consacrés dont il parle. S’il ne les respectait pas, il n’aurait pas cherché à les rencontrer en privé, ni à avoir leur approbation publique afin que tout le monde sache qu’il n’avait pas couru en vain. Paul se défend plutôt contre les dénigrements des judaïsants qui soutiennent qu’il n’est pas l’égal des apôtres de Jérusalem, qu’il n’est qu’un apôtre inférieur et faux qui s’est déclaré lui-même apôtre. Ce qu’il veut dire, c’est que si ces douze hommes ont été personnellement établis par Jésus-Christ, il l’a été lui aussi. Il n’a pas besoin lui-même d’être réassuré par leur approbation, il n’a pas à chercher leur confirmation pour lui-même, et ainsi, qui ou quels qu’ils aient été n’a aucune importance pour lui et pour son ministère. Il n’a aucun doute concernant son appel et les révélations qu’il a reçues.

Les judaïsants rabaissent Paul

Il se peut que les judaïsants rabaissent Paul en lui rappelant que, contrairement à lui, les Douze ont été avec Jésus durant tout son ministère terrestre (voir 1.19). Les Douze sont aussi les dirigeants de l’Église de Jérusalem, qui, bien entendu, jouit de la plus haute estime des chrétiens comme première Église et comme Église mère. Mais Paul ajoute : Dieu ne fait point de favoritisme ; ce que Pierre a appris avec difficultés (Ac 10.9-48). Le privilège qu’ont eu les Douze ne rend donc pas leur apostolat plus légitime et plus autorisé que celui de Paul.

Paul n’est pas en train de se vanter

Paul n’est pas en train de se vanter, il affirme simplement un fait. Il sait que tout ce qu’il est et tout ce qu’il a sont entièrement le fruit de la grâce de Dieu (Ga 2.9). Il se reconnaît comme premier des pécheurs (1 Ti 1.15), et le moindre des apôtres, parce que, dit-il : « je ne suis pas digne d’être appelé apôtre, parce que j’ai persécuté l’Église de Dieu » (1 Co 15.9). Mais par la grâce de Dieu, il est égal à tous les autres croyants, et dans son appel, égal à tous les autres apôtres. Il affirme : « j’estime que je n’ai été inférieur en rien à ces apôtres par excellence » (2 Co 11.5).

Les Douze n’imposèrent rien de plus à la connaissance et à la compréhension que Paul avait de l’Évangile, ni à son autorité pour le prêcher. Il y avait déjà dix-sept ans que Paul prêchait l’Évangile sans qu’ils y aient eu la moindre part. Lorsqu’il est finalement allé à Jérusalem pour exposer ce qu’il prêchait, ce n’était pas dans le but d’avoir leur approbation ou leur correction, mais simplement pour être reconnu par eux – et cela encore, pas pour lui-même, mais pour le bien de ceux qui étaient trompés par les accusations fausses que les judaïsants répandaient sur son compte.

Paul avait reçu le mandat de prêcher le véritable Évangile

Au contraire, voyant que l’Évangile […] avait été confié [à Paul] pour les incirconcis, comme à Pierre pour les circoncis, les apôtres de Jérusalem ont reconnu que Paul avait reçu le mandat de prêcher le véritable Évangile. À ce moment-là, l’accusation des judaïsants selon laquelle Paul prêchait un message déformé a été réfutée une fois pour toutes. Comme Luc l’explique, non seulement les dirigeants du concile de Jérusalem ont approuvé le message de la grâce sans la loi, que prêchait Paul, mais ils lui ont confié la responsabilité importante de faire connaître leur décision aux Églises d’Antioche, de Syrie et de Cilicie – des régions où son travail était sévèrement critiqué par les judaïsants (Ac 15.22-24).

Paul ajoute : car celui qui a fait de Pierre l’apôtre des circoncis a aussi fait de moi l’apôtre des païens. Le même Esprit Saint (celui) qui a fait (d’energeô : travailler, produire un effet), et qui a donné à Pierre sa puissance l’a aussi donnée à Paul ; et l’Esprit n’a qu’un seul et unique Évangile. Lorsque Paul est retourné à Jérusalem plusieurs années après, « les frères […] reçurent avec joie [Paul et ceux qui l’accompagnaient]. Le lendemain, Paul […] raconta en détail ce que Dieu avait fait au milieu des païens par son ministère. Quand ils l’eurent entendu, ils [Jacques et les autres anciens] glorifièrent Dieu » (Ac 21.17-20). Après le concile de Jérusalem, le message et l’apostolat de Paul n’ont plus jamais été remis en question. Dans sa deuxième lettre, Pierre estime Paul comme un frère sage et bien-aimé et place ses lettres au nombre « des autres Écritures » (2 Pi 3.15,16).

Ayant reconnu la grâce qui […] avait été accordée à Paul, les autres apôtres et l’Église tout entière n’ont pu que conclure que cet homme avait été divinement mandaté, et qu’il était un instrument de Dieu. Seule la grâce de Dieu – sa bénédiction libre, souveraine et imméritée – pouvait expliquer l’expansion puissante de l’Évangile et de l’Église que Dieu avait accomplie par ce simple mortel.


Cet article est tiré du livre : Galates – John MacArthur de John MacArthur.