La poursuite du bonheur (Stephen Yuille)

«Tu as prescrit tes ordonnances, pour qu’on les observe avec soin. Puissent mes actions être bien réglées, afin que je garde tes statuts !» (Psaumes 119.4-5)

Vivre en conformité avec la Parole

L’exclamation «Puissent mes actions… !» reflète le désir ardent du psalmiste de vivre en conformité avec la Parole de Dieu. Prenant conscience qu’il ne peut pas marcher dans les voies de Dieu par ses propres forces, il implore secours divin. Charles Bridges rappelle que «lorsque Dieu édicte les commandements, il ne s’attend pas à ce que nous soyons capables d’y attacher notre cœur.

Il veut au contraire nous convaincre de notre impuissance la plus totale afin de nous amener à nous appuyer sur lui, car il aime qu’on le cherche et il se laissera toujours trouver. Quand le chrétien commence à percevoir que le chemin du bonheur passe par l’obéissance, il ne cède pas au désespoir face à son incapacité à obéir. Il se tourne vers Dieu afin d’obtenir la grâce dont il a besoin pour se soumettre à sa volonté. L’attention même la plus grande accordée à la Parole n’est jamais efficace dans la pratique si elle ne s’accompagne pas d’une vie de prière assidue.»

La conscience

À mesure que nous apprenons à tourner le regard vers les commandements de Dieu, nous n’avons plus honte (v.6). La honte résulte d’une conscience souillée. La conscience se compose d’une règle (nous comprenons ce que Dieu exige), d’un témoin (nous comparons nos actes à cette règle) et d’un juge (nous appliquons la conclusion à nous-mêmes). Lorsque nous désobéissons, elle prononce un jugement qui nous plonge dans le péché. Mais l’obéissance bannit la honte et ouvre notre bouche afin de louer Dieu (v.7). Charles Spurgeon observe : «La honte disparue, le silence est brisé.»

La louange est une chose que nous pratiquons tous les jours. La maman loue son petit garçon, le papa loue son adolescente ; un homme loue une athlète pour son talent ; une femme loue un artiste pour sa technique. Nous éclatons en louanges quand nous voyons une belle chose, entendons un air merveilleux, goûtons un aliment délicieux, expérimentons une sensation agréable. La louange est le moyen par lequel nous exprimons notre estime pour une chose ou une personne, en particulier pour Dieu :

«Louez l’Éternel ! Serviteurs de l’Éternel, louez, louez le nom de l’Éternel !… Du lever du soleil jusqu’à son couchant, que le nom de l’Éternel soit célébré !» (Psaume 113.1,3) Lui seul est digne d’être loué, car «sa grandeur est insondable» (Psaume 18.3 ; 145.3). 

Il est si grand

Il est si grand que même les anges se couvrent la face en sa présence, si grand qu’il doit abaisser les regards pour remarquer sa création, si grand que nous sommes incapables de saisir sa gloire, sa majesté, son excellence et sa splendeur (Ésaïe 6:1,2 ; Psaume 113:5,6 ; Exode 33:20). Pour toutes ces raisons, nous le louons «dans la droiture de [notre] cœur» (Psaume 119:7). Quel est le contraire d’un cœur droit ? Un cœur partagé, j’imagine. Christ adresse à ses contemporains le reproche suivant : «Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est éloigné de moi» (Matthieu 15:8). Si notre cœur est partagé, c’est que nous estimons que quelque chose est plus grand que Dieu. C’est le signe que nous ne sommes pas vraiment centrés sur Dieu, mais sur nous-mêmes.

Le psalmiste sait que son cœur a tendance à être partagé, que seule la grâce de Dieu peut augmenter sa louange. C’est pourquoi il déclare : «Je veux garder tes statuts : Ne m’abandonne pas entièrement !» (v.8) L’homme confesse qu’il est entièrement faible et pécheur. Jay Adams explique : «Le psalmiste désire observer les statuts de Dieu pour lui plaire. Mais lorsqu’il voit le résultat de ses efforts, il se demande comment Dieu peut continuer à le supporter.» C’est le point de départ de toutes nos interactions avec Dieu. La prière du psalmiste fait écho à celle, toute simple, du publicain dans le temple : «Ô Dieu, sois apaisé envers moi, qui suis un pécheur» (Luc 18:13). Il n’ose même pas lever les yeux. C’est la posture que nous devrions adopter devant Dieu. C’est sur cette base que nous nous approchons de lui et espérons en lui.


Cet article est tiré du livre : « Le sentier de la vie » de Stephen Yuille