La mort de Christ fait-elle du salut une possibilité ou une certitude ? (John Owen)

Certains ont laissé entendre que la mort de Christ a procuré une rédemption qui suffit à sauver tous les hommes, dans la mesure où ils croient. Cet avantage, cependant, n’est accordé qu’à un nombre restreint d’individus, car seul ce nombre croit. Le salut acquis par Christ, disent-ils, est suffisant pour tous, mais en réalité, n’est efficace que pour quelques-uns. 

Certes, payer le prix pour le rachat d’un esclave n’est pas la même chose que de le libérer vraiment. Acquérir le salut ne correspond pas exactement à l’accorder. Plusieurs éléments doivent cependant être compris :

  1. Le fait que Christ a obtenu la rédemption et nous l’a ensuite donnée implique certes deux actes distincts ; cependant, on ne peut affirmer qu’ils se rapportent à deux groupes différents de personnes. Dans sa mort, Christ n’a pas poursuivi un double objectif ! 
  2. La volonté de Dieu, à savoir que Christ sauve les pécheurs, ne dépendait pas de la foi de ces derniers. La volonté de Dieu était absolue en ce que le salut devait être acquis et donné.
  3. L’obtention du salut est rattachée à la condition de notre foi. Cependant, cette foi même nous est inconditionnellement donnée par Dieu.
  4. Ceux pour qui Christ a obtenu ces avantages par sa mort doivent nécessairement les recevoir :

a. Si Christ avait acquis ces avantages sans pouvoir les accorder, sa mort ne pourrait sauver personne! 

b. Dieu a-t-il désigné un Sauveur sans décider au préalable qui devait être sauvé ? Pouvait-il choisir le moyen approprié sans connaître le résultat précis escompté ? Une telle pensée serait contraire à l’enseignement des Écritures ! 

c. Ce qui est acquis pour moi m’appartient de droit, et si une chose m’appartient de droit, elle doit par conséquent m’appartenir dans les faits. Il s’ensuit donc que le salut que Christ a obtenu appartient à ceux en faveur de qui il l’a obtenu. Si l’on disait : « Bien sûr, mais il leur appartient à condition qu’ils croient », je répondrais de nouveau : « Mais la foi également est un don de Dieu. » 

d. Les Écritures associent toujours ceux pour qui Christ a obtenu la rédemption et ceux qu’il considère comme réellement rachetés. 

  • i. Ésaïe 53.5 : Christ guérit ceux pour qui il a subi des meurtrissures. 
  • ii. Ésaïe 53.11 : Christ justifie ceux de qui il a porté les péchés. 
  • iii. Romains 4.25 : Christ justifie ceux pour qui il a été livré. 
  • iv. Romains 8.32–34 : Dieu donne tout à ceux pour qui Christ est mort. 

Ceux pour qui Christ est mort ne peuvent plus être condamnés. Christ prie maintenant pour ceux pour qui il est mort.

Tous ceux pour qui Christ a obtenu la rédemption la reçoivent vraiment

Tous ces arguments établissent avec certitude le fait que tous ceux pour qui Christ a obtenu la rédemption la reçoivent vraiment. Le salut n’a pas été rendu possible pour tous les hommes par la mort de Christ ; le salut est réel pour tous ceux à qui il était destiné.

Considérons maintenant quatre énoncés portant sur cette vérité. 

  1. Dieu a envoyé Christ mourir à cause de son amour éternel pour les élus. 
  2. La valeur de la mort de Christ est incommensurable, satisfaisant tous les desseins visés par son accomplissement. 
  3. L’intention du Père consistait à amener à la gloire beaucoup de fils de toutes les nations, à savoir ses élus avec qui il est entré dans une nouvelle alliance. 
  4. Tout ce que la mort de Christ a acquis à ces individus leur appartiendra pleinement au moment convenu. Ayant obtenu ces choses pour les siens, Christ peut à juste titre réclamer qu’elles s’accomplissent.

Cet article est tiré du livre : La vie par sa mort de John Owen