La meilleure réponse à la pauvreté (Mike McKinley)

Une question de vision

Lorsque nous pensons à la pauvreté, en tant qu’Occidentaux, nous réfléchissons généralement en matière d’accès aux ressources. Nous avons un « seuil de pauvreté », une fourchette de revenus qui détermine qui est pauvre selon le gouvernement. Les politiciens et les journalistes soulignent les différents biens et services auxquels les gens pauvres n’ont pas accès : une éducation de qualité, des aliments santé, un logement abordable et des soins médicaux adéquats. De manière générale, le discours public concernant les besoins des pauvres orbite autour des façons de les aider à obtenir ces choses.

Dans leur livre remarquable Quand aider fait du tort, Steve Corbett et Brian Fikkert analysent une étude effectuée par la World Bank qui demandait aux pauvres de décrire ce qu’était la pauvreté. Ils ont découvert que leur vision de leur propre pauvreté dépassait largement la liste de choses auxquelles ils n’ont pas accès. Ils parlent plutôt en termes d’impuissance, de désespoir, de perte de sens et de honte. Le simple fait de distribuer des ressources ne remédie pas aux aspects les plus profonds de l’expérience de la pauvreté.

Le véritable besoin

Prenons par exemple les gens qui vivent dans les projets d’hébergement d’Édimbourg où Mez travaille. Avec l’aide du gouvernement, ils peuvent avoir accès à des soins médicaux, un logement, une éducation et les ressources matérielles dont ils ont besoin pour nourrir leur famille. Cependant, des habitudes bien ancrées de dépendance à la drogue, d’alcoolisme, de criminalité et de relations de familles brisées gardent les habitants des projets d’hébergement dans un cercle vicieux de pauvreté et de désespoir. Ils n’ont pas besoin de pain ; ils ont besoin d’une toute nouvelle façon de vivre.

C’est pour cette raison que nous sommes convaincus que les Églises qui se contentent de fournir une aide matérielle aux démunis passent à côté d’une occasion d’exercer un ministère à un niveau plus profond. La nourriture et le logement sont sans aucun doute importants. Le message de la parabole du bon Samaritain s’applique toujours ; l’indifférence envers les besoins de son prochain va à l’encontre de l’esprit chrétien. Toutefois, les ressources matérielles et la formation ne parviendront jamais à elles seules à combler tous les besoins des pauvres.

L’Évangile apporte l’espoir

La seule chose unique que l’Église locale peut offrir aux gens enlisés dans la pauvreté est l’Évangile de Jésus-Christ. L’Évangile n’est pas une solution à la pauvreté, du moins pas dans le sens où il effacerait toute la multitude de problèmes que les gens pauvres rencontrent durant leur vie sur cette terre. Toutefois, l’Évangile est le message que Dieu adresse à ceux qui sont captifs dans des habitudes complexes de péché personnel et dans les défis systématiques et intrinsèques de la pauvreté.

Même si ces défis pourraient ne jamais changer durant cette vie (Jn 12.8), l’Évangile apporte aux gens dans le besoin la nouvelle d’un Dieu aimant qui n’a pas épargné son propre Fils, mais l’a donné librement pour le salut des pécheurs. L’Évangile apporte aux démunis la promesse que la puissance du Saint-Esprit nous change et nous sanctifie en brisant les habitudes enracinées de comportements destructifs. L’Évangile apporte aux défavorisés l’appel à la repentance d’un style de vie futile et hérité de leurs pères (1 Pi 1.18).

L’Évangile informe la personne pauvre qu’elle peut être fabuleusement riche même si sa situation économique demeure la même (Ap 2.9). L’Évangile apporte aux pauvres l’espoir d’un monde nouveau où il n’y aura ni maladie, ni pauvreté, ni peur (Ap 21.4). Nous sommes convaincus que le message de l’Évangile est ce dont les pauvres ont le plus besoin. Certaines choses peuvent avoir une grande importance, mais elles demeurent secondaires.


Cet article est tiré du livre : Être l’Église là où c’est difficile de Mez McConnell & Mike McKinley