La fausse réalité des réseaux sociaux (Liz Wann)

Nous vivons dans un monde de fausses réalités. Twitter, Facebook, Instagram et Pinterest offrent tous une autre vision de ce que nous sommes en tant qu’individus. Sur Instagram, nous pouvons tweeter des tweets spirituels et montrer nos maisons immaculées ou des plats parfaitement cuisinés. Nous pouvons soit juger, soit nous sentir jugés lorsque nous parcourons notre fil d’actualité sur Facebook, et Pinterest nous montre à quel point nous sommes loin de la perfection.

Même le fait de poster de « vraies photos » comme une pièce en désordre ou un égoïsme pas très flatteur est loin de montrer les multiples facettes et la vie émotionnelle d’un être humain. Nous ne donnerons jamais un véritable aperçu de nos imperfections, qu’il s’agisse d’une coiffure ratée ou de la pile de linge non plié.

Les photos et les statuts « réels » publiés sont tout autant un masque que les parfaits messages heureux que nous diffusons. Ni l’un ni l’autre ne montrent à nos amis du web qui nous sommes vraiment. Nous sommes à l’abri de la vulnérabilité, du risque d’échec et nous avons le contrôle total de l’image que nous donnons de nous-mêmes.

Un humble équilibre

En réalité, les gens font notre expérience et se sentent affectés par nous, et leur expérience de nous peut être très différente de ce que nous voudrions transmettre à propos de nous-mêmes. Les personnes qui nous entourent sont comme des miroirs qui nous renvoient l’image réelle de nous-mêmes.

Que dirait notre conjoint s’il n’était pas sur son smartphone ? Comment nos enfants diraient-ils que nous les traitons si leur bouche pouvait parler dans nos photos Instagram ? Qu’est-ce que le télévendeur et la vendeuse tweeteraient à notre sujet ? Nos voisins en chair et en os diraient-ils que nous sommes aussi bons que le disent les réseaux sociaux ? Que ce soit sur les réseaux sociaux ou dans la vie réelle, nous avons tendance à basculer entre de fausses réalités de nous-mêmes. Nous portons le masque qui consiste à penser trop ou trop peu de nous-mêmes. Et en retour, nous donnons cette image aux autres.

Au bas de l’échelle, nous nous considérons comme des échecs constants, nous nous condamnons, nous nous sentons déprimés par rapport à notre vie et nous avons honte de ce que nous sommes. Le haut de la balançoire est l’arrogance vantarde, l’autosatisfaction, l’autosuffisance et l’ambition égoïste. Essayer de corriger un côté avec l’autre est voué à l’échec, car les deux côtés sont ancrés dans l’orgueil et l’égocentrisme.

L’humilité consiste à accepter la réalité du juste milieu. Ce n’est qu’en acceptant la véritable réalité de nous-mêmes en Christ que nous parviendrons à un humble équilibre. L’humilité est mieux décrite comme un équilibre de la réalité. Arrêtons les hauts et les bas extrêmes de la balançoire et rejoignons Christ au milieu.

La grâce de Dieu en vous

Avant les réseaux sociaux, l’apôtre Paul connaissait bien l’humble réalité de sa personne. Il a trouvé son juste milieu dans la grâce de Dieu par Christ. En 1 Corinthiens 15.9-10, Paul dit :

En effet, je suis le plus petit des apôtres et je ne mérite même pas d’être appelé apôtre, parce que j’ai persécuté l’Église de Dieu. Mais par la grâce de Dieu je suis ce que je suis, et sa grâce envers moi n’a pas été sans résultat. Au contraire, j’ai travaillé plus qu’eux tous, non pas moi toutefois, mais la grâce de Dieu [qui est] avec moi.

Paul ne s’est pas déprécié en raison de ses échecs passés et ne s’est pas non plus condamné à être une personne horrible pour ensuite déprimer. Mais il ne s’est pas autocorrigé en allant à l’autre bout de la balançoire en ayant une trop haute opinion de lui-même. Au contraire, Paul a vu toute sa vie à travers la lentille de la grâce.

C’est la grâce qui a mis fin à ses persécutions et c’est la grâce qui a fait de lui un apôtre. C’est la grâce qui l’a fait travailler dur et c’est la grâce qui a fait de lui ce qu’il était. Il pouvait accepter ce qu’il était – forces et faiblesses, passé, présent et futur – grâce à la réalité de la grâce de Dieu en Christ. Il ne pouvait s’accepter lui-même qu’une fois qu’il avait humblement embrassé la grâce de Dieu.

Christ a acheté cette grâce pour nous à la croix où la laideur de notre réalité a rencontré la belle réalité de Jésus. Il nous a ôté la peine de notre horrible réalité et a transposé la grâce de sa belle réalité sur nous. Ce que nous sommes en Christ est maintenant notre réalité ultime. Nous pouvons dire avec Paul : « Je suis ce que je suis par la grâce de Dieu. » Voilà un sujet à propos duquel nous devrions tweeter.


Cet article est une traduction de l’article anglais « The False Reality of Social Media » du ministère Desiring God par Timothée Davi.