2 raisons pourquoi la suffisance des Écritures est importante (Matthew Barrett)

Premièrement, la doctrine de la suffisance implique des enjeux importants pour l’Église d’aujourd’hui. Tout d’abord, bien que les chrétiens affirment généralement croire en la suffisance de l’Écriture, leur vie démontre souvent le contraire, notamment lorsqu’ils privilégient leur propre expérience au détriment des enseignements bibliques. Quant à la foi et à la conduite chrétienne, trop de chrétiens acquiescent à l’enseignement de la Bible pour le mettre finalement de côté et vivre selon ce qu’ils pensent ou ressentent être le mieux pour eux.

Ces chrétiens admettent intellectuellement la doctrine de la suffisance de l’Écriture, mais se laissent guider par leur propre expérience. Les paroles de Dietrich Bonhoeffer sont encore d’actualité : « On soumet les Écritures au crible de l’expérience, et l’on secoue tous les éléments qui ne s’y conforment pas, puis on les jette avec mépris ; on taille le message biblique ici et là, on l’émonde jusqu’à ce qu’il cadre avec nos désirs ; on coupe les ailes d’un aigle pour qu’il ne puisse plus voler, puis on l’exhibe comme la pièce maîtresse d’une collection d’animaux domestiques. »

Se réapproprier cette doctrine fondamentale

Deuxièmement, l’ensemble de l’Église a désespérément besoin de se réapproprier la doctrine de la suffisance de l’Écriture. Trop de pasteurs adoptent la mentalité consumériste de la culture ambiante. Pour eux, la Bible n’est plus prioritaire ; ce sont les considérations pragmatiques qui le sont. L’identité et le mandat de l’Église ne sont plus dictés par la Parole de Dieu, mais déterminés par les soi-disant « besoins » de la culture environnante. On ne garde que ce qui retient les visiteurs et on met l’Église au goût du jour, quel qu’en soit le prix. Ce sont là les règles qui déterminent la façon dont on approche l’adoration et le ministère. Ainsi, dans sa volonté d’assouvir à tout prix les désirs de divertissement de l’assistance, l’Église vend son âme à la culture ambiante.

C’est le monde à l’envers. On devrait plutôt se réunir chaque semaine sous l’invitation de Dieu lui-même et écouter ce qu’il a à nous dire. Puisqu’il nous parle au moyen de sa Parole, on devrait donner à cette Parole – consignée dans les Écritures et inspirée par Dieu – la place d’honneur. Tous les chants et sermons devraient aller dans ce sens. Après tout, n’est-ce pas la raison pour laquelle Paul écrit à Timothée : « […] prêche la parole, insiste en toute occasion, favorable ou non, reprends, censure, exhorte, avec toute douceur et en instruisant » (2 Ti 4.2) ? 

Sans la Parole, non seulement l’Église meurt de faim, mais elle ne peut rien donner au monde qui soit durable et salutaire. La Parole de Dieu est une lampe en ce monde de ténèbres, une lumière sur notre sentier (Ps 119.93,105), de sorte qu’elle permet aux chrétiens et à l’Église de connaître Dieu et de savoir comment vivre dans ses voies en tant que peuple de l’alliance.


Cet article est adapté du livre : « L’essentiel de la théologie chrétienne »