Interpréter les types (Michael Barrett)

Il est moins complexe d’interpréter les types que de les identifier. L’interprétation vise à déterminer la ressemblance ou le point commun entre le type et l’antitype. Elle ne cherche pas à connaître le fonctionnement du type mais à apprendre quelque chose sur l’antitype.

Un exercice mental

Je compare souvent le processus d’interprétation des types à l’exercice mental que je réalise quand j’interprète des métaphores et des comparaisons. Souvenez-vous que ces figures de style servent à comparer deux éléments qui ont certaines caractéristiques communes. La métaphore prend la forme d’une affirmation directe («cet homme est un porc») ; la comparaison emploie un langage d’équivalence («cet homme mange comme un porc»). Les deux figures lancent un défi, une invitation à découvrir le rapport entre les éléments comparés. Dans mon exemple, j’observe le porc pour apprendre quelque chose à propos de l’homme. C’est une gymnastique mentale : mes pensées vont de l’un à l’autre pour savoir quelles sont les caractéristiques du porc qui s’appliquent à l’homme. Dans la réalité, l’homme n’est pas un porc. Les caractéristiques du porc ne s’appliquent donc pas toutes à lui. Selon le contexte de la comparaison, ce sont les conditions de vie du porc, ses habitudes alimentaires ou son gabarit qui servent dans une certaine mesure à décrire l’homme.

Trouver le lien entre le type et l’antitype exige la même sorte d’exercice mental. Il faut voir le type comme étant l’image et l’antitype comme étant la réalité. Certaines caractéristiques du type ressemblent à l’antitype et orientent vers lui, mais pas toutes. J’insiste sur ce point. La plupart des interprétations fantaisistes viennent de ce qu’on essaie de trouver le plus de points communs possibles entre le type et l’antitype. Or, il convient de faire simple car, la plupart du temps, il y aura une seule ressemblance majeure. Concentrez-vous sur ce que le contexte particulier révèle à propos du type, sans essayer de lui attribuer toutes les caractéristiques qu’il est humainement possible de trouver. Souvenez-vous que même les analogies inspirées ne sont pas des représentations parfaites du sujet principal, et qu’elles ne devraient pas l’être. Si l’analogie (le type) était parfaite, elle remplirait la fonction du sujet principal (l’antitype) et serait capable de le remplacer.

L’exemple de Cyrus

Prenons l’exemple de Cyrus, le roi perse qu’Ésaïe qualifie de berger et d’oint de l’Éternel (Ésaïe 44.28; 45.1). Il est intéressant de noter qu’Ésaïe, dont les prédictions messianiques figurent parmi les plus riches, n’emploie le mot «messie» que pour parler de Cyrus. Sous la plume inspirée d’Ésaïe, Cyrus devient un type de Christ. Le roi Cyrus avait de nombreuses caractéristiques qu’il serait de toute évidence blasphématoire d’appliquer au Seigneur Jésus. C’était un païen polythéiste et idolâtre. Aucune de ces caractéristiques ne s’applique à Christ, et aucune ne fait l’objet du message d’Ésaïe dans ce contexte. Tout ce qu’il dit là est que Dieu suscitera un chef puissant qui accomplira sa mission avec succès en délivrant la nation de la servitude. En ce sens, ce roi puissant est une image prophétique de Christ, le chef idéal venu de Dieu pour accomplir sa mission avec succès en libérant de la servitude non seulement la nation d’Israël, mais l’Israël de Dieu issu de toutes les nations.


Cet article est tiré du livre : Commençant par Moïse… de Michael Barrett