Être purifiée par la Parole, comment ? (Partie 1)(Stephen Yuille)

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Retrouvez «Être purifiée par la Parole, comment ? (Partie 2) ici

Chercher la Parole 

«Je te cherche de tout mon cœur : Ne me laisse pas m’égarer loin de tes commandements !» (Psaumes 119.10)

Dieu nous appelle à le chercher, lui et sa Parole «de tout [notre] cœur». Celui-ci est comme un instrument de musique. Prenons l’exemple d’une guitare. Qu’arrive-t-il si on la laisse au grenier pendant plusieurs années sans y toucher ? Reste-t-elle accordée ? Non. Au fil du temps, l’humidité et les variations de température distendent les cordes et l’instrument est désaccordé. Après des mois (des années même) de négligence, le son est horrible. Il en va de même pour notre cœur. Le musicien doit porter une attention constante à sa guitare pour qu’elle reste accordée. De la même manière, nous devons cultiver une communion constante avec Dieu pour que notre cœur reste accordé.

C’est pourquoi Salomon donne le conseil suivant : «Garde ton cœur plus que toute autre chose, car de lui viennent les sources de la vie» (Proverbes 4:23).

Dans un ouvrage sur le sujet, John Flavel écrit : «Garder son cœur consiste à le préserver avec le plus grand soin du péché qui le dérègle et à maintenir le cadre spirituel et gracieux qui le dispose à une vie de communion avec Dieu. Cela implique plusieurs actions : observer le «cadre» de son cœur (Psaume 77:7) ; se repentir des «maux et des dérèglements du cœur» (2 Chroniques 32:36) ; prier pour «la grâce qui purifie et rectifie le cœur» (Psaume 19:13) ; se consacrer à «marcher plus fidèlement avec Dieu» (Job 31:1) ; cultiver une «sainte jalousie» à l’égard de son cœur (Proverbes 28:14) ; et prendre conscience de la présence de Dieu avec nous (Genèse 17:1).»

C’est un conseil très difficile à suivre parce que nous avons tendance à dévier du chemin. Nous ne nous en écartons pas forcément de manière ouverte. En général, le danger est plus subtil. Nous négligeons les disciplines spirituelles, tolérons des pensées imprudentes, nourrissons les désirs frivoles… et nous voilà endormis au volant avant même d’en avoir pris conscience ! Ne pas chercher activement est déjà dévier. Charles Bridges avertit que «la grâce d’hier dans la marche céleste n’assure pas le progrès d’aujourd’hui.» Nous devons donc chercher Dieu de manière active là où il se trouve, c’est-à-dire dans sa Parole. Nous devons le chercher à l’aide de la Parole, ou en conformité avec elle, et sûrement pas en dehors d’elle ou en contradiction avec elle.

Garder précieusement la Parole

«Je serre ta parole dans mon cœur, afin de ne pas pécher contre toi.» (Psaumes 119.11)

Quelle est la pratique du psalmiste ? Il serre la Parole de Dieu dans son cœur. Ici, «serrer dans son cœur» a le sens de «chérir». «Plus une chose nous est chère, mieux nous veillons sur elle» (Thomas Manton). Nous chérissons la Parole de Dieu lorsque nous pouvons affirmer avec le psalmiste qu’elle vaut plus que «mille objets d’or et d’argent» (v.72 ; cf. v.127). 

Pourquoi le psalmiste serre-t-il la Parole de Dieu dans son cœur ? Il le dit lui-même : «Afin de ne pas pécher contre toi.» Il y a donc un lien direct entre chérir la Parole de Dieu et y obéir. C’est pourquoi Paul exhorte ses lecteurs : «Que la parole de Christ demeure en vous dans toute sa richesse» (Colossiens 3:16). Le terme «demeurer» évoque l’idée d’un nouveau propriétaire qui vient occuper une maison. La Parole de Dieu doit nous habiter (nous imprégner) de la même manière, car c’est alors qu’elle nous façonne. Selon Charles Spurgeon, «serrer la Parole dans notre cœur nous protège du péché.»

Une connaissance superficielle de la Parole de Dieu n’aura aucun effet bénéfique sur le croyant. Il ne doit pas l’étudier par simple curiosité ou dans le seul but de la prêcher et de l’enseigner. Il lui faut étudier la Parole en vue de la mettre en pratique, c’est-à-dire la recevoir dans son cœur. Elle doit devenir une partie intégrante de sa personne, comme dans l’expérience du prophète Jérémie : «J’ai recueilli tes paroles, et je les ai dévorées ; tes paroles ont fait la joie et l’allégresse de mon cœur» (15:16).

Apprendre la Parole

«Béni sois-tu, ô Éternel ! Enseigne-moi tes statuts !» (Psaumes 119.12)

Comment Dieu enseigne-t-il ses enfants ? Il le fait de l’extérieur et de l’intérieur, par le ministère de la Parole et par celui du Saint- Esprit. Ce ministère de l’Esprit consiste, d’une part, à éclairer notre esprit pour que nous comprenions la Parole et, d’autre part, à incliner notre cœur à y obéir. Nous en trouvons une illustration en 1 Thessaloniciens 2:13, où Paul rend grâces à Dieu pour ceux qui ont reçu la Parole «non comme la parole des hommes, mais, ainsi qu’elle l’est véritablement, comme la parole de Dieu, qui agit en [ceux] qui [croient]». Le mot grec traduit par recevoir signifie en réalité joindre à soi, recevoir de manière intime. C’est ainsi notamment que Joseph prit avec lui (reçut) Marie pour être sa femme (Matthieu 1:20). Nous recevons (ou apprenons) la Parole de Dieu lorsque nous y consentons avec l’intelligence et l’acceptons avec le cœur, en un mot, lorsque la Parole est «plantée» en nous (Jacques 1:21).

Déclarer la Parole

«De mes lèvres j’énumère toutes les sentences de ta bouche.» (Psaumes 119.13)

Nos paroles en disent long sur nous, car nous avons tendance à parler de ce qui nous intéresse, de ce qui a le plus d’importance et de valeur à nos yeux.

C. S. Lewis écrit : «la louange retentit partout dans le monde : il y a la louange… des lecteurs pour leur poète favori, des marcheurs pour la campagne, des joueurs pour leur jeu favori… On célèbre le beau temps, les vins, les bons mets, les acteurs, les chevaux, les universités, les pays, les personnages historiques, les enfants, les fleurs, les montagnes, les timbres de collection, les coléoptères rares, et même parfois les hommes politiques et les intellectuels.»

Nous parlons de ces choses parce que nous les tenons en haute estime. Le psalmiste est passionné par la Parole de Dieu, c’est pourquoi elle est sans cesse sur ses lèvres. La proclamation de la Parole de Dieu joue un rôle clé dans notre sanctification car elle nous aide à mieux saisir la Parole et à mieux l’appliquer. Bien souvent, l’Évangile ne nous affecte pas comme il le devrait. Nous ressentons peu d’émerveillement, de gratitude ou d’humilité. Mais en proclamant la Parole de Dieu, nous commençons à nous approprier la vérité et à l’appliquer à notre propre vie.


Cet article est tiré du livre : « Le sentier de la vie » de Stephen Yuille