Dix devoirs en tant que parents pour amener nos enfants à Christ (Joel R. Beeke)

En examinant ces moyens pratiques, gardez à l’esprit que sans la bénédiction du Saint-Esprit, nos enfants ne viendront pas à Jésus. Rien ne garantit que nos efforts porteront du fruit. En tant que parents, c’est par la foi que nous devons marcher et dépendre de la puissance de l’Esprit. Il nous faut continuellement prier et demander au Saint-Esprit d’amener nos enfants à s’associer avec lui. Mais quel est donc notre devoir ? Que pouvons-nous faire pour les amener à Christ ? Nous devons :

1. Être pleinement convaincus que nos enfants ont besoin de Jésus et de son salut.

Cela ne semble pas le moyen le plus pratique d’amener nos enfants à Jésus, mais c’est absolument pratique comme point de départ. Nous n’amènerons jamais nos enfants à Christ à moins de prendre conscience de leur besoin. En tant que descendants d’Adam, nos enfants sont conçus et naissent dans le péché ; ils sont donc des « enfants rebelles » (Ép 2.3). Ils ne peuvent entrer dans le royaume de Dieu que s’ils sont nés de nouveau (Jn 3.5). Sans Christ, ils sont voués à périr ; en fait, ils sont morts bien que vivants (Jn 3.36). Fermement convaincus de leur besoin, nous serons profondément motivés à faire tout ce qui est en notre pouvoir et à continuer de les amener à Christ.

Nous pouvons fournir à nos enfants une bonne éducation dans une école chrétienne, les emmener à l’église, et leur enseigner les rudiments de la foi chrétienne, mais à moins de saisir à quel point ils ont besoin de Christ, nous ne les amènerons pas vraiment à lui. Sans Jésus, nos enfants ne peuvent pas naître de nouveau, croire à l’Évangile, se repentir, être sauvés, entrer dans le royaume de Dieu et être reçus dans la maison du Père par la suite. Ils ont besoin de Jésus. Nous devons donc prier avec ferveur qu’ils comprennent cela.

2. Comprendre que nos enfants appartiennent au Seigneur.

Nous devons considérer le fait que les enfants de parents croyants n’appartiennent pas aux parents, mais à Dieu. Ils appartiennent au Seigneur de trois manières. Il est leur Créateur. Il est leur bienfaiteur céleste. Il est leur Dieu de l’alliance. En outre, Dieu prend soin de nos enfants de bien des façons. En lui, nous et nos enfants avons la vie, le mouvement et l’être (Ac 17.28). Ce n’est que grâce à sa protection qu’ils survivent à toutes les égratignures, aux chutes et aux dangers de la vie. Son alliance déclare sa volonté d’être leur Dieu.

Parce que nos enfants appartiennent à Dieu, ils sont pour nous des dons venant de Dieu (Ps 127.3 ; Hé 2.13b). Anne en était très consciente en nommant son fils Samuel, ce qui signifie « demandé à l’Éternel » (1 S 1.20). 

Parce qu’ils appartiennent à Dieu, nos enfants sont les héritiers du royaume de Dieu et de son alliance (Ge 17.7 ; Ac 2.39) ; c’est pourquoi ils doivent être baptisés et reçus dans l’Église visible en tant que membres de la communauté de l’alliance, de la famille de Dieu et de la maison de Christ (Hé 3.6)17. À défaut de voir l’immense valeur de l’éducation dans l’alliance, nous baptisons nos enfants uniquement selon la coutume familiale, ou pire, comme une forme de superstition en pensant que c’est un « plus » d’être baptisé.

La beauté d’élever des enfants de l’alliance dans la vérité de Dieu ne réside pas dans le fait de pouvoir présumer leur régénération. C’est plutôt, comme nous l’avons vu dans le chapitre précédent, que nos enfants naissent dans une position avantagée : ils entendent parler de Christ dès leur naissance, sont élevés dans des foyers pieux et grandissent dans la communauté de l’Église en entendant la prédication saine de la Parole de Dieu. C’est ainsi que nous amenons nos enfants à Jésus en utilisant les moyens de la grâce de l’alliance, nous appuyant sur lui afin qu’il œuvre dans leurs cœurs et qu’ils deviennent de véritables participants de tous les avantages et de toutes les richesses de l’alliance de grâce.

3. Abandonner nos enfants au Seigneur.

Nous ne présentons pas seulement nos enfants à Dieu une fois le jour de leur baptême ; en agissant sur la base des vérités signifiées et scellées par leur baptême, nous les abandonnons au Seigneur Jésus jour après jour, conscients que nous sommes totalement dépendants de lui pour qu’il leur donne tous les bénéfices acquis par sa mort. Parce qu’Anne a reconnu que Samuel était un don de Dieu, elle l’a rendu à Dieu dès qu’il a été sevré (1 S 1.24-28). De même, conscients que Dieu est heureux d’accomplir son œuvre à travers les lignées familiales de l’alliance (Mal 2.14-16 ; Ac 2.39 ; 1 Co 7.14), nous lui remettons chaque jour toute notre famille.

Nous abandonner nous-mêmes et remettre nos enfants à Dieu est un acte céleste d’âmes engagées dans la foi. Nous le faisons de manière à être, comme le dit Jérémie 13.11, « [son] peuple, [son] nom, [sa] louange, et [sa] gloire ». Nous le faisons pour que nos enfants puissent glorifier Dieu et le servir tous les jours de leur vie.

Nous abandonnons nos enfants à Dieu chaque jour par la prière. Quand nous nous levons le matin, nous amenons nos enfants à Jésus-Christ en les recommandant à sa bienveillance. Tout au long de la journée, nous prions pour eux en les nommant un par un et en demandant à Dieu de les garder du péché, de les protéger à l’école et de les attirer à lui. Quand ils rentrent à la maison le soir, nous les accueillons en lui étant reconnaissants. Quand nous nous couchons le soir, nous appor- tons à Dieu tout ce qu’ont fait les enfants ce jour-là. Nous lui remettons leurs péchés, les lacunes de notre culte familial, les souillures de toute la journée en demandant à Christ de nous pardonner tous nos manquements et de nous purifier du péché. Enfin, nous invoquons la protection de Dieu pour nos enfants, sachant que lui seul peut les garder vivants et les délivrer du mal (Ps 66.8,9 ; 121.7).

4. Parler à nos enfants et vivre avec eux en étant centrés sur Christ.

« C’est de l’abondance du cœur que la bouche parle » (Mt 12.34b). Il est vital que nos enfants sachent que «l’abondance» du cœur de leur mère et de leur père provient de la foi en Christ, de l’amour pour Christ et du désir de vivre pour lui. De cette façon, ils voient Christ vivre en nous. Vos enfants peuvent-ils dire de vous : « Notre père et notre mère ont des défauts, mais une chose est certaine : ils aiment vraiment le Seigneur Jésus-Christ » ?

Que Dieu nous aide à tenir des propos qui attirent l’attention sur Christ! Que nos paroles révèlent que nous aimons parler de lui et l’exalter ! Puissions-nous nous réjouir de trouver des occasions de parler de lui dans la routine quotidienne !

En tant que parents, nous pouvons réussir dans bien des domaines, mais échouer dans celui-là conduira à l’échec dans tout le reste. Les enfants ont besoin de nous voir vivre la vie que nous les encourageons à vivre. Sinon, nous passons pour des pharisiens, des hypocrites et des guides aveugles qui « disent et ne font pas » (Mt 23.3).

Priez que Dieu vous aide à penser davantage à Christ. Élever les enfants dans la foi commence au moment où nous avons les pensées de Dieu à propos de Christ (Ps 40.6 ; 139.17). Quand s’opère ce renouvellement de l’intelligence, nous nous mettons à ressentir la vérité et la puissance des pensées de Dieu, à les mettre en pratique, à les manifester et à en parler.

Il est essentiel de montrer l’exemple à nos enfants en venant continuellement à Christ. Dans les épreuves, nos enfants doivent nous voir aller à lui pour « être secourus dans nos besoins » (Hé 4.16). Dans les bons moments, ils doivent nous voir lui offrir des actions de grâce pour ses bienfaits. Jour après jour, nos enfants doivent nous voir marcher par la foi (2 Co 5.7) en comptant sur Christ pour toutes choses (Ps 23).

5. Nous efforcer de laisser une empreinte vertueuse sur nos enfants par notre propre vie.

Les puritains avaient l’habitude d’insister sur le fait qu’un enfant est comme de la cire chaude : il portera le sceau qui a été imprimé sur lui tout au long de sa vie. Ils faisaient référence à l’ancienne coutume de presser un joint métallique sur de la cire ramollie afin qu’elle révèle l’empreinte du sceau. Les enfants ont tendance à apprécier ce que leurs parents apprécient. Ce qui afflige les parents a tendance à affliger leurs enfants. Nos enfants absorbent nos émotions, notre système de croyances, ce à quoi nous accordons de l’importance et les réalités de qui nous sommes, par la grâce de Dieu ; ces impressions sont imprimées en eux, bien souvent sans que nous en soyons conscients.

Thomas Watson a dit ceci : « L’amour commandera l’honneur : et comment un parent ne pourrait-il aimer l’enfant qui est son image vivante, ou une partie de lui-même? L’enfant est le père dans la seconde édition.» Nos enfants ont tendance à devenir comme nous, pour le meilleur et pour le pire. Que nos vies leur laissent l’empreinte de la ressemblance et de l’image de Christ !

6. Montrer à nos enfants notre révérence et notre joie à l’égard de Dieu.

Certaines Églises se surpassent quand il s’agit de faire preuve de respect et de crainte révérencieuse envers Dieu. Les visiteurs qui assistent à leurs cultes d’adoration disent : « Quel respect et quelle admiration avons-nous ressentis en louant Dieu avec vous! C’est ce qui nous manque dans notre Église. » Or, ces mêmes Églises peuvent ne pas réussir aussi bien quand il s’agit de « se réjouir en Dieu » (voir Né 8.10 ; Ph 4.4). Nous avons besoin à la fois de la crainte de Dieu et de la joie du Seigneur.

Quand nous communions avec Jésus-Christ, une joie débordante et l’émerveillement devraient se mêler à une crainte révérencieuse. Le Psaume 33 commence par le commandement : « Justes, réjouissez-vous en l’Éternel ! » (v. 1), mais il nous rappelle aussi que « l’œil de l’Éternel est sur ceux qui le craignent » (v. 18).

Il y a une joie, une paix, une fraîcheur, une réalité dans notre relation avec Christ qui surpasse tout entendement. Ce n’est ni désuet ni endormant, car connaître le Seigneur Jésus est stimulant. Pour cette raison, je réveille mes enfants chaque dimanche matin en leur disant : « C’est notre jour préféré ; nous pouvons adorer Dieu aujourd’hui, toute la journée! N’est-ce pas génial?» Nous devrions inculquer à nos enfants qu’aller à l’église pour recevoir la Parole de Dieu est le point culminant de la semaine. La vie abonde dans les Écritures et la grâce est dispensée dans les ordonnances du culte public.

Il est bon d’aborder tous les moyens de la grâce avec cette attitude. Montrez à vos enfants à quel point vous êtes ému en lisant de bons livres chrétiens, et combien vous prenez plaisir à prier ou à chanter un psaume. Montrez-leur combien ces choses vous touchent et vous remplissent d’une vraie joie spirituelle.

7. Enseigner à nos enfants le plein conseil de Dieu, à la fois la loi et l’Évangile.

S’il nous faut enseigner à nos enfants la loi pour qu’ils soient convaincus de péché, leur montrer qu’ils ont besoin du Sauveur et leur donner des directives pour qu’ils sachent comment bien vivre. Il est aussi crucial de leur montrer la plénitude de l’Évangile. Nous devons enseigner à nos enfants le plein conseil de Dieu.

La meilleure façon de s’y prendre est de commencer par le culte familial. Nous donnons à nos enfants tous les conseils de Dieu en lisant la Bible avec eux. Nous pouvons également chercher des situations dans la vie quotidienne pour consolider l’enseignement biblique. Nous devrions laisser l’instruction se poursuivre naturellement à table, lors du dîner, en promenade dans les bois, en vacances ou en voiture, quand nous emmenons nos enfants à des activités ou à des événements. Il est bon de saisir les occasions d’enseigner à nos enfants la merveilleuse vérité de Dieu en Jésus-Christ. En particulier, nous devons laisser la loi et l’Évangile diriger et déterminer la façon dont nous administrons la discipline à la maison.

8. Offrir à nos enfants une interprétation centrée sur Christ des événements actuels.

Nous devrions attirer l’attention de nos enfants sur ce qui se passe dans le monde (les événements actuels, les crises mondiales, les besoins de nos communautés, les tendances de l’époque, les développements de la culture populaire, etc.) et leur demander : « Que pense Jésus de cela ? » Nous pouvons faire d’un article de journal un sujet de conversation avec les membres de notre famille. Nous ne devrions pas parler uniquement de politique, mais nous ne devons pas éviter le sujet pour autant. Il nous faut discuter avec nos enfants de ce que la Parole de Dieu a à dire sur la nation dans laquelle nous vivons et l’orientation qu’il veut qu’elle prenne. Laissons nos enfants parler librement, même si leurs idées sont enfantines ou erronées. Nous voulons savoir ce qu’il y a dans leur cœur. Il est plus important d’ouvrir le débat à de tels moments que d’apporter toutes les bonnes réponses aux questions soulevées.

Il est crucial que nos enfants apprennent à faire la distinction entre les entreprises mondaines vides et les entreprises pieuses qui apportent un vrai bénéfice. La télévision, les films, Internet et leurs copains à l’école ou à l’église les bombardent d’influences négatives. Notre devoir consiste à leur apprendre, par nos choix, à discerner entre ce qui est bon et profitable, et ce qui est, au mieux, une perte de temps, voire un danger pour leur bonheur et leur bien-être.

9. Avertir tendrement nos enfants qu’ils sont étrangers à Christ.

Nos enfants doivent savoir que même s’ils sont des élèves modèles, les meilleurs athlètes de l’école, beaux et populaires, ils ne sont rien sans Christ ; ils se dirigent tout droit vers l’enfer (Ps 49.21 ; 73.27,28). Il nous faut leur dire à maintes reprises, avec fermeté, avec amour et avec toute la tendresse dont nous sommes capables : « Tu dois être en Christ, sinon tu périras. » Il est de notre devoir de leur faire savoir que nous ressentons cela au plus profond de notre âme et que c’est notre plus grande préoccupation pour eux. Nous devons leur montrer que nous nous soucions de leur bien-être physique et de leur éducation, mais que nous nous soucions encore plus de leur âme. Cela aussi les conduira à Jésus.

10. Devenir des mentors spirituels pour nos petits-enfants.

Peut-être que vos enfants ont quitté le foyer pour fonder leur propre famille. Peut-être pensez-vous : « J’ai lamentablement échoué. Mes enfants ont grandi et sont des incroyants. Je me sens dépassé et incapable de les amener à Christ. De plus, j’ai des petits-enfants maintenant. Comment puis-je les influencer pour Christ ? » Que la promesse de Dieu vous rassure : « Mais la bonté de l’Éternel dure à jamais pour ceux qui le craignent » (Ps 103.17 ; voir Ps 128.6). Enseignez à vos petits-enfants les voies du Seigneur : peut-être leur conversion à Christ ramènera-t-elle vos enfants à la foi. Il n’est jamais trop tard pour influencer les autres pour Christ.


Cet article est tiré du livre : La parentalité selon les promesses de Dieu de Joel R. Beeke