Comment devrions-nous nous adresser à ceux qui veulent devenir membres de notre Église, mais qui ne semblent pas encore convertis ? (Brian Croft)

Que faire lorsque nous nous retrouvons devant des personnes qui désirent être membres de notre Église, mais qui ne semblent pas encore converties ? Comment devrions-nous évaluer de telles demandes ?

Un très cher ami pasteur m’a récemment contacté. Il souhaitait discuter précisément de ce dilemme auquel il devait faire face. Comme beaucoup d’entre nous, j’y ai aussi été confronté. Tous les pasteurs sont reconnaissants lorsque des personnes souhaitent ardemment s’engager au sein de l’Église. Toutefois, lorsqu’une personne désire être membre de l’Église, nous nous attendons (du moins, la plupart d’entre nous) à ce qu’elle soit « née de nouveau ». Cela dit, pour je ne sais quelle raison, il arrive que certaines personnes apparemment non converties désirent devenir membres de l’Église. Les pasteurs ne peuvent voir la réalité des cœurs, mais ils ont la charge de protéger et de prendre soin du troupeau.

Alors, en tant que pasteurs, comment pouvons-nous discerner ce qu’il faut faire quand quelqu’un ne semble pas être en mesure d’expliquer clairement ce qu’il connaît de l’Évangile, ou quand il ne manifeste aucun fruit réel de sa conversion ? Voici quatre conseils à suivre lorsque vous vous adressez à des personnes qui souhaitent devenir membres de votre Église. J’espère que ces conseils pourront s’appliquer aux différentes situations que vous rencontrez dans votre processus d’évaluation des nouveaux membres.

Posez des questions simples et directes.

Les pasteurs sont formés et sont doués pour répondre rapidement à des questions compliquées. Beaucoup de gens n’en sont pas capables. Quand vous vous entretenez avec quelqu’un dans un tel contexte, posez des questions simples et directes. Il est très possible qu’une personne se fige et ne puisse pas répondre si elle ne comprend pas ce que vous attendez d’elle. Faites tout pour que vos questions soient claires afin qu’elles ne créent pas de réponses confuses.

Assurez-vous de bien comprendre la signification de leurs paroles.

La première fois que j’ai échangé avec une personne qui voulait devenir membre, cela ne s’est pas passé comme je l’avais prévu. J’avais une liste de questions et de réponses auxquelles je m’attendais. Au cours de l’entretien avec cette dame, j’ai tout simplement jeté ma liste par la fenêtre. Ne cherchez pas à repérer exactement les mots que vous avez envie d’entendre, mais essayez plutôt de comprendre si les mots que la personne prononce constituent ce que vous avez besoin d’entendre. Par exemple, nous n’avons pas besoin de l’entendre prononcer les mots « repentance » ou « imputation » pour savoir si elle a compris le message de l’Évangile, si elle aime Jésus et si elle lui a soumis sa vie, par la seule foi en Jésus-Christ. Restez ouverts et écoutez attentivement.

Considérez cela comme une occasion d’évangéliser.

Bien souvent, lorsque ce type d’entretien ne va pas bien, il nous arrive de paniquer en nous demandant : « Qu’est-ce que je devrais faire ? Comment vais-je expliquer ça à l’Église ? Et si cette personne s’en allait parce que je lui ai dit qu’elle ne peut pas devenir membre de l’Église ? » Au lieu de cela, si vous arrivez à la conclusion que cette personne ne comprend pas le message de l’Évangile, saisissez l’occasion qui vous est donnée de lui en parler. Après tout, elle veut rejoindre l’Église. Elle veut vous entendre enseigner la Bible. Elle veut être entourée d’autres membres de votre Église. Dites-lui que vous avez envie de la rencontrer avant d’aller plus loin dans le processus qui la conduira à devenir membre. Planifiez au moins quatre rencontres dans les semaines suivantes pour qu’elle puisse mieux comprendre l’Évangile. Priez et attendez-vous à ce que le Seigneur suscite en elle la foi et la sauve pendant cette période. Si elle rejette votre proposition ou qu’elle semble offensée, vous avez probablement la réponse à laquelle vous vous attendiez.

Ayez confiance que le Seigneur vous donnera du discernement.

Nous ne sommes pas Dieu, mais seulement les bergers de son troupeau. En fin de compte, Dieu n’attend pas de nous que nous voyions et connaissions l’état des cœurs. Priez pour que Dieu vous accorde la sagesse. Posez simplement les bonnes questions. Parlez-en avec d’autres pasteurs si c’est possible. Ensuite, prenez une décision en faisant confiance que Dieu vous fera grâce, ainsi qu’à votre assemblée. Il y a de cela plusieurs années, après un premier entretien, j’avais de sérieux doutes sur deux personnes qui comptent aujourd’hui parmi les membres les plus appréciés de notre Église. Aujourd’hui, ces deux personnes font partie de l’équipe des responsables de l’Église. Lorsque vous êtes plongés dans le doute avant de prendre une décision comme celle-ci, gardez à l’esprit que la manière selon laquelle votre Église exerce la discipline sur ses membres revêt une importance cruciale (Mt 18.15-17 ; 1 Co 5.1-8).

Que le Seigneur fasse grâce à chacun de nous en nous accordant un discernement qui va au-delà de notre expérience et de nos capacités afin de faire face à ces questionnements qui visent à protéger le peuple de Dieu et la pureté de l’Église de Jésus-Christ.