Christ en tant que créateur (Michael Barrett)

Christ est le Créateur. Même si le Nouveau Testament affirme que Dieu a créé le monde et tout ce qu’il contient, la théologie de la création la plus développée se trouve dans l’Ancien Testament. Dès les premières lignes de la Bible, Dieu déclare qu’il a créé les cieux et la terre. Cette déclaration établit d’emblée que toute la création lui appartient, qu’il possède toute autorité sur elle, et que ses créatures sont responsables de leurs agissements devant lui. Cela établit également son pouvoir absolu. L’Ancien Testament emploie le terme «créer» d’une manière spécifique, impliquant que seul Dieu en est capable. La création est une activité qui lui est réservée.

La facilité de créer pour Dieu

Bien que la création résulte de manière unique d’un pouvoir infini, les Écritures racontent comment Dieu crée toutes choses avec une facilité apparente. Le récit de la création ne donne pas l’impression qu’il ait eu besoin de déployer une grande énergie. Dieu parle, et la chose arrive. Sa parole créatrice est toujours irrésistible. L’obscurité était incapable de résister à son commandement : «Que la lumière soit !» Ce récit me rappelle toujours le passage en 2 Corinthiens 4.6, où Paul compare ce commandement de Dieu («la lumière brillera au sein des ténèbres») à l’ordre qu’il donne à la lumière de l’Évangile de briller dans le cœur obscurci des pécheurs. Ces commandements relèvent tous deux de sa parole créatrice et sont tous deux irrésistibles. Dieu ordonne à la lumière de briller, et elle brille. Quelle magnifique description de la grâce ! Elle illustre bien la manière dont le Nouveau Testament s’appuie sur la théologie de l’Ancien Testament.

Ces vérités sont d’autant plus remarquables que le Nouveau Testament reconnaît de façon explicite que Jésus-Christ est le Créateur, et donc qu’il est Dieu. Tout ce que la création montre à propos de Dieu s’applique aussi à Jésus-Christ. Il possède tout et règne sur tout ; toute la création lui est redevable. Colossiens 1.16 est un des textes les plus explicites du Nouveau Testament sur l’identité de Christ en tant que Créateur. Tout au long de l’épître, Paul évoque la prééminence de Christ sur toutes choses, mais le premier chapitre est sans nul doute un des points d’orgue de la théologie christologique dans les Écritures. Paul déclare que Christ est «l’image du Dieu invisible» (Colossiens 1.15), la manifestation parfaite de Dieu. Il est donc le Prophète parfait. Il développe ensuite sa pensée dans le verset suivant : «… le premier-né de toute la création. Car en lui ont été créées toutes les choses qui sont dans les cieux et sur la terre, les visibles et les invisibles, trônes, dignités, dominations, autorités. Tout a été créé par lui et pour lui» (Colossiens 1.16).

Christ, le «premier-né»

Le terme «premier-né» n’est pas à prendre dans un sens temporel, mais il désigne le rang de Christ. Paul ne veut sûrement pas dire que Christ est la première créature de Dieu. Son affirmation du verset 16 exclut cette possibilité. Aucune créature n’a la capacité de créer, comme le montre clairement toute la théologie créationnelle de l’Ancien Testament. L’expression «premier-né de toute la création» signifie que la création est subordonnée à celui qui se situe au premier rang. Christ est au-dessus de la création parce qu’il en est le Créateur. Jean a recours au même argument pour démontrer la divinité de Christ : «Toutes choses ont été faites par elle [la Parole, le Fils], et rien de ce qui a été fait n’a été fait sans elle» (1:3). L’auteur de l’épître aux Hébreux avance un argument significatif en déclarant que Dieu a fait les mondes par le Fils (1:2). À partir du verset 8, il reprend à l’Ancien Testament une série de passages où le Père s’adresse au Fils. Au verset 10, il cite les paroles du Psaume 102:26-28, que Dieu le Père applique toutes au Fils, notre Sauveur : «Toi, Seigneur, tu as au commencement fondé la terre, et les cieux sont l’ouvrage de tes mains.» Qui peut contredire la Parole de Dieu ? Qui peut contester l’interprétation que Dieu donne de sa propre Parole ?


Cet article est tiré du livre : Commençant par Moïse… de Michael Barrett