Actes des Apôtres : la paternité de Luc (John MacArthur)

Selon le témoignage unanime de l’Église primitive, la paternité du livre des Actes irait à Luc, auteur de l’Évangile portant son nom, et compagnon de voyage et ami intime de Paul. Au iie siècle, le prologue anti-marcionite de l’Évangile selon Luc, le canon de Muratori (la plus ancienne liste existant encore des livres du Nouveau Testament), Irénée, Clément d’Alexandrie et Tertullien attestent tous que Luc est l’auteur du livre des Actes.

Les preuves internes

Les preuves internes de la paternité de Luc sont tout aussi impressionnantes. Les passages à la première personne du pluriel (16.10-17 ; 20.5 – 21.18 ; 27.1 – 28.16) prouvent effectivement que l’auteur du livre des Actes était un compagnon de voyage de l’apôtre Paul. Voici comment D. Edmond Hiebert explique de ce fait la paternité du livre des Actes:

Les références aux divers compagnons de Paul dans ces passages à la première personne du pluriel différencient tout de suite l’auteur des autres compagnons intimes de Paul. Les autres compagnons bien connus mentionnés dans les épîtres de Paul ne correspondent pas à ces passages à la première personne du pluriel et se retrouvent ailleurs à un moment ou à un autre. Parmi les compagnons intimes de Paul qui sont connus, seuls Tite et Luc ne sont jamais nommés dans le livre des Actes. Le fait que Tite n’y soit pas mentionné est étrange, mais personne n’a jamais sérieusement suggéré que Tite serait l’auteur des Actes. Il ne reste donc que Luc comme auteur probable, hypothèse que les preuves externes appuient grandement (An Introduction to the New Testament : Volume 1 : The Gospels and Acts, Chicago : Moody, 1979, p. 121).

Il faut également remarquer que, « bien que Tite ait accompagné Paul et Barnabas à Jérusalem et œuvré dans les Églises de Corinthe, de Crète et de Dalmatie, il ne semble pas avoir été un des compagnons de Paul que l’apôtre mentionne dans les salutations de ses épîtres » (Simon J. Kistemaker, New Testament Commentary : Acts, Grand Rapids : Baker, 1990, p. 21). En procédant par élimination, il ne reste donc plus que Luc comme auteur des passages à la première personne du pluriel, et donc du livre en entier.

L’improbabilité d’un faux document

Il est également peu probable que quelqu’un ait rédigé un faux document au nom de Luc. Si on voulait attribuer un faux document à un des compagnons de Paul, pourquoi aurait-on choisi Luc, qui est relativement peu connu et mentionné seulement trois fois dans le Nouveau Testament ? N’aurait-on pas choisi quelqu’un de plus important?


Cet article est tiré du livre : Actes, 1-12 – John MacArthur de John MacArthur