7 choses pratiques que vous pouvez faire pour les personnes en deuil

1. Écoutez plus que vous ne parlez

L’une des meilleures choses à faire, c’est d’écouter – sans interrompre, sans corriger, sans régler les problèmes, sans donner de conseil, sans juger. Le fait est que nous avons généralement besoin de parler pour avancer dans le processus de deuil : de ce qui est arrivé, de nos craintes et nos frustrations, de nos souvenirs et nos regrets. Nous avons besoin d’une personne qui vient à nos côtés, et qui est à l’aise avec notre confusion et notre besoin de simplement évacuer la douleur qui nous oppresse. N’imaginez pas, après avoir pris le temps d’écouter l’autre, que vous n’avez pas fait grand-chose. Un auditeur rempli de grâce et de générosité est un cadeau dont les personnes endeuillées ont réellement besoin, et peu de gens sont en mesure de le leur donner.

2. Pleurez

J’ignore d’où vient l’idée selon laquelle nous devons être forts pour la personne endeuillée et ne surtout pas pleurer en sa présence. Nous sommes peut-être tentés de penser que nos larmes, d’une certaine façon, ajoutent à sa tristesse, mais en réalité, nos larmes expriment à notre amie qu’elle n’est pas seule dans sa peine. Pendant longtemps, dans mon propre deuil, j’avais l’impression de porter d’énormes seaux de tristesse partout où j’allais. Mais dès que je voyais les larmes couler sur les joues de mes amis, c’était comme s’ils m’avaient déchargée de l’un de ces seaux et qu’ils le portaient à ma place. Jamais leurs larmes n’ont ajouté de la tristesse à la mienne ; au contraire, elles me rassuraient sur le fait qu’eux aussi aimaient Hope et Gabe, et qu’à leurs yeux aussi, ces deux brèves existences avaient de la valeur. Il arrive que nous évitions de mentionner le défunt, parce que la personne en deuil semble heureuse à cet instant. Elle n’a pas l’air d’y penser, et nous ne voulons pas la démoraliser. Mais la réalité est toute autre. La tristesse d’un deuil ressemble à une lentille ou un voile à travers lequel les personnes endeuillées perçoivent le monde. C’est comme un logiciel d’ordinateur qui fonctionne constamment en arrière-plan. Lorsque nous évoquons le défunt et que notre interlocuteur se met à pleurer, nous ne l’avons pas « fait pleurer » ; nous avons simplement mentionné ce qui était là, sous la surface, et permis à la personne endeuillée de libérer un peu de la tristesse de son coeur.

3. Envoyez un mot, et puis un autre

Écrire des petits mots n’a jamais été mon point fort ; cela m’est encore difficile aujourd’hui. Mais depuis que je suis passée par le deuil, j’ai fait des progrès. Avant de perdre Hope, je n’avais pas compris tout l’impact qu’une simple carte ou un petit mot – quelqu’un qui s’arme d’un stylo pour prendre le temps de ressentir notre tristesse – pouvait avoir pour une personne qui souffre. Jour après jour, David et moi ouvrions notre boîte aux lettres, et nous y découvrions des marques tangibles d’amour. Les larmes coulent encore aujourd’hui alors que je me rappelle la manière dont nous nous asseyions sur les marches de notre escalier pour lire ces lettres. Elles nous faisaient nous sentir moins seuls dans l’épreuve la plus atroce que nous avions eue à affronter : continuer à vivre après la mort de notre enfant. Certains d’entre nous sont naturellement doués pour écrire ; pour d’autres, cela requiert un effort particulier, une décision de tout simplement le faire.ç

4. Marquez votre calendrier

C’est une bonne chose d’envoyer une carte immédiatement après un décès. Mais vous savez ce qui est
mieux encore ? Envoyer une autre carte un mois plus tard, trois mois plus tard, six mois plus tard, et un an plus tard. Votre mémoire, cependant, vous fera certainement défaut, alors quand vous apprenez un décès, prenez un instant pour noter ces différents jalons dans votre calendrier. Vous pourrez envoyer à votre ami une note ou un message électronique pour lui montrer que vous n’avez pas oublié la perte de l’être cher. Au fil de l’année, gardez une liste de ceux et celles qui ont perdu leur mère ou leur père afin de leur envoyer un petit mot lors de leur première fête des Mères ou des Pères sans leur parent. Vous pouvez également garder une liste des personnes ayant perdu leur conjoint ; contactez-les à la Saint-Valentin ou à Noël pour leur dire que vous êtes conscients que ce jour de célébration est sans doute particulièrement difficile pour elles. Enfin, pourquoi ne pas garder une liste de tous ceux qui ont perdu un être cher pendant l’année ? Envoyez-leur une carte à l’approche de la nouvelle année et dites-leur que vous comprenez à quel point l’idée d’entendre « Bonne année ! », alors qu’ils s’apprêtent à passer celle-ci sans l’être cher, leur paraît sans doute insupportable.

Souvenez-vous aussi que les jours précédant le jour d’anniversaire, de décès, ou tout autre événement marquant, sont généralement plus difficiles que le jour en soi. Voilà pourquoi il est important d’envoyer une carte ou de les appeler quelques jours avant pour leur dire que vous pensez à eux, et pour demander si vous pouvez les aider à rendre ce jour moins pénible.

5. Réglez la facture

La mort coûte cher. Même si aucune somme d’argent ne pourra faire revenir l’être aimé ni faire disparaître la souffrance, le fait de contribuer financièrement pour alléger le poids des nombreuses dépenses qu’engendre un décès est une façon non négligeable de bénir les personnes endeuillées dans la pire expérience de leur vie. C’est un geste qu’elles n’oublieront jamais. Que pourriez-vous proposer de payer ?

  • Les services funéraires
  • Le cercueil
  • La concession funéraire
  • La pierre tombale
  • Les honoraires du pasteur qui dirige le service funèbre
  • Les honoraires des musiciens qui participent au service
  • Tout ce qui pourrait contribuer au service funèbre (J’ai récemment organisé la venue d’un joueur de cornemuse pour le service au cimetière d’un jeune homme qui avait étudié à une université où la cornemuse est souvent jouée. C’était le moyen parfait pour l’université de contribuer à la cérémonie et de bénir non seulement les camarades du défunt, mais aussi sa famille ainsi que les autres personnes présentes.)
  • Le billet d’avion, ou tout autre coût lié au transport pour se rendre aux obsèques
  • Les frais d’hôtel pour les membres de la famille qui viennent de loin
  • Les coûts liés à la photographie ou la vidéographie lors de la cérémonie
  • Un nouveau costume ou une nouvelle robe pour les funérailles
  • Une semaine ou un week-end de vacances à la plage, en forêt, ou dans les montagnes
  • La garde d’enfants trop jeunes pour être présents lors de la veillée funéraire ou des obsèques
  • La garde d’enfants lors des séances de counseling
  • Le coût des séances de counseling

6. Proposez d’aider avec les obligations difficiles

Dans le deuil, tout semble difficile, en particulier tout ce qui nous rappelle la personne que nous venons de perdre et les changements que sa disparition entraîne – et tout nous les rappelle. Le décès de mes deux enfants m’a obligée à faire quantité de choses terriblement difficiles, des choses que je n’aurais jamais

imaginé avoir à faire un jour. Ces obligations pénibles le semblaient un peu moins si une amie était à mes côtés. Demandez à votre amie endeuillée quelles sont ces choses douloureuses qu’elle doit faire, mais qui semblent au-delà de ses forces, puis proposez-lui votre aide. Voici quelques exemples :

  • Choisir et apporter les vêtements dans lesquels le défunt sera enterré
  • Planifier la cérémonie
  • Vider la penderie et donner ou distribuer certains vêtements
  • Choisir et commander le cercueil ou la pierre tombale
  • Créer un album photo, un diaporama ou une vidéo
  • Décorer la maison à Noël
  • Rédiger et envoyer des cartes de remerciement
  • Préparer la vente de la maison ou des biens du défunt
  • Modifier le testament ou ajuster les projets et documents financiers

7. Dirigez son regard vers Christ

Lorsque votre ami commence à partager son désarroi avec vous, vous aurez sans doute envie de lui donner des conseils. C’est typique de l’amitié que d’échanger des idées et des solutions qui se sont avérées utiles dans nos propres difficultés. Nous voulons soulager la souffrance de l’autre en trouvant une solution à son problème.

Pourtant, plus que de nos suggestions et de nos solutions, la personne en deuil a besoin de la sagesse et de la connaissance, la perspective et la paix, qui ne se trouvent qu’en Christ. Elle a besoin de l’intimité profonde que seule la communion avec Christ peut lui offrir. Elle a besoin de découvrir le trésor qui se cache dans ces circonstances si pénibles. Elle a besoin de connaître la puissance et la présence de Dieu comme jamais auparavant, peut-être aussi parce qu’elle n’avait jamais véritablement saisi combien celles-ci lui étaient nécessaires.

Sans la grâce de Christ, nous sommes tous incapables de vivre une vie qui lui plaît. Il est possible que votre amie endeuillée n’ait jamais été désespérée au point de devoir apprendre ce que cela signifie de demeurer en Christ, de dépendre de Christ, de se reposer en Christ. Ne lui volez pas l’opportunité de poursuivre Christ et ne cherchez pas à remplir chaque vide et résoudre chaque problème vous-même. Dans la solitude du deuil, parlez-lui de cet ami plus proche qu’un frère, l’Esprit de Dieu qui habite en elle, le Paraclet, le consolateur, celui qui lui rappelle la Parole de Dieu qui a été semée dans son cœur.

Quelle place occupe la prière dans vos amitiés ? Est-ce que vous vous contentez de prier ensemble avant le repas ? Eh bien, le deuil vous offre une excellente raison de prier avec votre amie de manière plus personnelle. Pourquoi ne pas vous agenouiller ensemble pour supplier Dieu d’opérer une guérison dans le cœur brisé de votre amie ? Pourquoi ne pas organiser un groupe de prière composé de chrétiens qui ont bien conscience que le deuil ressemble plus à un marathon qu’à un sprint ?

Au lieu de dire à une personne endeuillée que vous prierez pour elle, prenez un moment là où vous êtes, que ce soit dans le couloir de l’église ou au beau milieu du supermarché, et proposez-lui de prier maintenant. Vous entrerez ensemble dans la présence de la seule personne capable d’apporter la guérison profonde et la consolation véritable. Demandez à Dieu de venir à la rencontre de votre amie dans les moments où la solitude pèse le plus afin qu’elle sache et ressente que le Père est présent auprès d’elle. Implorez-le de lui donner de la clarté au milieu de la confusion du deuil, de la patience dans le processus de guérison, de la grâce envers ceux qui la blessent par leurs paroles, une perspective plus large des événements, et de l’espoir pour affronter l’avenir. En priant sur-le-champ plutôt que de promettre de le faire dans un avenir incertain, vous créerez un moment saint et béni qui permet de manifester votre sincère sollicitude pour la personne endeuillée.

Vous avez peut-être tout un tas de bons conseils pour gérer les changements et les défis qu’entraîne le décès d’un être cher ; toutefois, évitez de dispenser ces conseils comme s’ils étaient le sauveur dont votre interlocuteur a le plus besoin. Dirigiez plutôt son regard vers Christ.


Cet article est tiré du livre : Ce que vous devez savoir sur le deuil de Nancy Guthrie