10 choses à savoir sur les personnes qui vivent un deuil

1. Les personnes qui vivent un deuil ne s’attendent pas à ce que vous ayez les mots pour tout arranger, mais elles veulent que vous disiez quelque chose.

Une personne qui a perdu un être cher a l’impression qu’un obstacle s’est dressé entre elle et tous les autres jusqu’à ce que leur perte soit reconnue d’une manière ou d’une autre. Alors, dites quelque chose. Bien sûr, il arrive souvent qu’on ne dise rien parce qu’on a peur de dire quelque chose d’inapproprié. Parfois, on ne dit rien parce qu’on voudrait dire quelque chose de sensé, de perspicace ou d’utile, mais on n’arrive pas à trouver quoi que ce soit à dire. Toutefois, les personnes en deuil ne s’attendent pas à ce qu’on dise une chose qui pourrait tout régler, ou à ce qu’on leur apporte un éclairage spirituel ou émotionnel auquel elles n’auraient pas encore pensé. Elles veulent simplement qu’on dise quelque chose de simple comme : « Je suis très triste pour toi. »

2. Les personnes qui vivent un deuil ne veulent pas entendre les histoires provenant de votre propre expérience ou de celle d’un autre.

Ma théorie est que dans notre effort de vouloir combler le silence importun, ou dans notre désir de démontrer qu’on « comprend » vraiment ce qu’ils traversent, notre cerveau se met à la recherche d’une correspondance avec la situation actuelle. Cela est tout à fait naturel. Toutefois, lorsqu’un résultat de recherche apparaît, on n’a pas besoin de le dire à voix haute. Au contraire, on peut continuer à nous concentrer sur la personne en deuil et sur l’impact de cet événement sur sa vie. On peut penser que le récit de notre expérience ou de celle de quelqu’un d’autre sera utile, mais ce n’est pas le cas. À ce moment, la perte de leur être cher est tout ce qu’ils ont dans leur tête, leurs conversations et leurs cœurs. Alors, gardez l’attention sur eux.

3. Il n’est pas nécessaire de faire partie du cercle restreint des amis d’une personne en deuil pour l’accompagner dans le deuil.

Parfois, on se tient à l’écart des personnes en deuil parce qu’on pense qu’elles ont des amis plus proches qui les accompagnent dans cette période difficile et qu’on représenterait une intrusion malvenue. Or, je n’ai pratiquement jamais rencontré une personne en deuil qui n’avait pas au moins une histoire de quelqu’un qui, d’après elle, aurait été là pour elle, mais qui a disparu. Lorsque je demande à ces mêmes personnes : « Des gens qui n’étaient pas vos amis proches avant votre perte se sont-ils manifestés de manière inattendue pour vous accompagner lors de votre deuil ? », ils répondent presque toujours par : « Oui ! » Ces personnes peuvent être dans leur vie pour une courte période ou être là pour de bon, mais elles ne seront jamais oubliées.

4. Si les personnes en deuil pleurent lorsqu’on évoque la personne qu’elles aiment qui est décédée, ce n’est pas parce qu’on les a rendues tristes.

Parfois, on voit une personne en deuil et on a peur de parler de sa perte, car la personne semble passer une bonne journée et on ne veut pas la « rendre triste ». Mais voici le problème : les personnes en deuil sont déjà tristes. Leur chagrin est comme un programme informatique qui tourne en permanence en arrière-plan. Lorsqu’on leur pose une question telle que : « Comment va ton chagrin ces jours-ci ? », ou qu’on leur dit quelque chose dont on se souvient ou qui rappelle la personne décédée, on leur donne simplement l’occasion d’évacuer une partie de leur tristesse sous forme de larmes. Cela montre qu’on se soucie d’aborder le sujet dont ils veulent vraiment parler, alors qu’ils ne savent pas toujours comment l’aborder eux-mêmes ou qu’ils n’en parlent tout simplement pas parce qu’ils ont peur que cela mette les autres mal à l’aise.

 5. Les personnes en deuil ne vous appelleront pas nécessairement si elles ont besoin de quelque chose.

Parfois, on dit aux gens : « Je suis là. Appelez-moi si vous avez besoin de quelque chose. » Et on le pense vraiment. Mais une personne qui est plongée dans le deuil parvient à peine à penser de façon rationnelle. Elle ne peut certainement pas s’atteler à la tâche qui consiste à se mobiliser et organiser l’aide dont elle a besoin. Ce dont elle a vraiment besoin, c’est que les gens qui l’entourent trouvent ce qui pourrait lui être utile et passent à l’action. On peut dire, par exemple : « Je vais tondre votre pelouse pendant le reste de l’été pour que vous n’ayez pas à y penser » ou « Aimeriez-vous qu’une entreprise aille choisir le service funéraire ou commander la pierre tombale ? », ou encore « Je vais venir le jeudi matin et faire votre lessive ». Les gens ne demanderont jamais à quelqu’un de venir nettoyer leurs toilettes ou laver leurs vêtements, mais c’est parfois ce dont ils ont vraiment besoin.

6. Les personnes en deuil ont envie de continuer à entendre le nom de leur être cher.

La plus grande crainte des personnes en deuil est que la personne qu’elles aiment soit oubliée. La personne a disparu de leur présence et elles ont peur qu’elle soit effacée de l’esprit de tout le monde. Entendre quelqu’un prononcer simplement le nom de cette personne est comme un baume pour l’âme d’une personne endeuillée.

7. Les personnes en deuil aimeraient entendre parler des choses que vous avez vécues avec la personne décédée.

En pleine période de deuil, les gens entendent beaucoup de généralités sur la personne décédée, telle que : « C’était une personne vraiment géniale. » Toutefois, ce qu’elles désirent entendre, ce sont non seulement des histoires précises ou des expériences que d’autres ont vécues avec cette personne, mais aussi les qualités spécifiques qui la rendaient appréciable et des exemples qui mettent en avant ces qualités. Ainsi, raconter à une personne en deuil l’une de ces histoires apporte de la joie au milieu de la tristesse. Le fait même d’écrire une de ces histoires donne à la personne endeuillée quelque chose qui lui apportera du réconfort chaque fois qu’elle la lira et la partagera avec d’autres au cours des jours et des années à venir. 

8. Les personnes en deuil souhaitent que vous soyez simplement présent lors de la visite, des funérailles et par la suite.

Si l’on ne peut pas se rendre à la visite ou aux funérailles, mieux vaut ne pas expliquer à la personne la raison pour laquelle on n’a pas pu venir (à moins qu’on ne soit à l’autre bout du monde ou dans le coma), car la raison qui vous a empêché d’être présent lors de la période la plus sombre de sa vie, lorsqu’elle aurait voulu que le monde entier s’arrête et prenne conscience de la mort de la personne qu’elle aime, ne sera tout simplement pas suffisante. Dites simplement que vous êtes très déçu de ne pas avoir pu être présent. Demandez à la personne de vous parler des aspects du service qui étaient marquants pour elle. Demandez-lui aussi si vous pouvez venir regarder avec elle une vidéo de la cérémonie.

9. Il est extrêmement difficile pour une personne en deuil de donner un compte rendu de son état de santé. Toutefois, elle souhaite quand même que vous l’invitiez à parler de son chagrin et de l’être cher qui est décédé.

Nous avons tendance à aborder les personnes qui ont vécu une perte en leur posant la question « Comment allez-vous ? ». C’est assez simple et cela démontre certainement de la bienveillance. Cependant, de nombreuses personnes en deuil se sentent incapables de trouver une réponse adéquate à cette question. « Pas très bien » pourrait sembler pathétique, et « Bien » n’est tout simplement pas la vérité. Elles ont parfois l’impression que la personne qui leur pose la question jugera leur façon de vivre leur deuil si elles sont honnêtes à propos des hauts et des bas qu’elles vivent, mais aussi à propos des vagues de chagrin qui les envahissent parfois. Mieux vaut poser une question ouverte comme : « Comment est votre deuil ces jours-ci ? » C’est une manière de reconnaître qu’il est compréhensible qu’elles soient tristes, et cela leur permet d’en parler.

10. Avoir de vos nouvelles le jour de l’anniversaire de la mort de l’être cher est très significatif pour une personne en deuil, peu importe la période écoulée depuis le décès de cette personne.

Il y a un jour qui revient chaque année sur le calendrier de la personne qui a perdu un être cher : le jour de l’accident, le jour où les machines ont été arrêtées, le jour où elle a reçu le redoutable appel téléphonique. À mesure que ce jour approche sur le calendrier, un sentiment d’effroi se fait sentir chez la personne endeuillée, presque comme si cela allait se reproduire et qu’elle ne pouvait rien y faire. Celle-ci essaie de trouver un moyen d’utiliser cette journée pour se souvenir de la personne décédée. Parfois, elle n’a pas d’énergie pour cela et elle essaie simplement de passer à travers cette journée. Le simple fait que quelqu’un d’autre prenne le temps de souligner cette journée en lui envoyant un mot, en l’appelant, en l’invitant à déjeuner ou à dîner, ou en lui proposant de l’accompagner au cimetière est un cadeau incroyable.