Les dangers de vivre selon la chair (Scott Thomas)

Une personne centrée sur la performance rejette la centralité de l’Évangile et obéit de façon servile à un désir insatiable de satisfaire sa propre chair.

« Vivre selon la chair »

L’expression « vivre selon la chair » dans la Bible décrit notre tendance à suivre nos propres désirs coupables, plutôt que de marcher pas à pas avec l’Esprit de Dieu. Lorsqu’une personne vit selon sa chair, elle croit que satisfaire ses propres désirs s’avère plus justifiable – lui permettant de gagner le mérite, la valeur et la faveur de Dieu – que de vivre au diapason de l’Évangile. Elle s’appuie sur son propre moyen de salut et finit par rejeter l’Évangile.

Les convoitises du cœur

Nos désirs mauvais sont des motivations du cœur qui stimulent notre comportement. Quand ces motivations commencent à nous conduire, elles deviennent des « surdésirs », ce que la Bible appelle des « convoitises ». Ce sont des envies et des désirs profonds du cœur, parfois pour des choses interdites et d’autres fois pour de bonnes choses qui deviennent des objectifs suprêmes.

Les 4 idoles du cœur associées aux 5 catégories d’oeuvres de la chair

Galates 5 offre une liste de quinze de ces œuvres de la chair. En les étudiant, on peut distinguer cinq catégories interreliées dans cette énumération partielle des péchés de la chair : les péchés sexuels, relationnels, religieux, matérialistes et de complaisance.

Nos désirs sont contrôlés par nos besoins et, au niveau le plus fondamental, ces envies mauvaises sont stimulées par quatre besoins primaires propres à tout cœur humain. Les idoles du cœur sont les objets de nos désirs qui contrôlent nos choix et nos émotions en devenant notre premier amour. Une telle idolâtrie est exclusive et l’on peut en distinguer quatre qui se classent en métacatégories : le pouvoir, l’approbation, le confort et la sécurité.

Regardons cela de plus près pour voir comment ces quatre idoles sont liées aux cinq catégories des péchés de la chair, dans Galates 5 :

Les péchés sexuels incluent l’immoralité sexuelle, l’impureté et la sensualité. L’idole du pouvoir emploie le sexe pour contrôler ou blesser une autre personne. L’idole de l’approbation s’en sert comme moyen d’obtenir l’approbation de l’amoureux. L’idole du confort l’utilise pour se sentir mieux et pour apaiser les souffrances de l’âme. L’idole de la sécurité utilise le sexe comme moyen d’alimenter un faux sentiment de sécurité dans une relation ou dans le contrôle d’une autre personne.

Les péchés relationnels incluent l’hostilité, les conflits, la jalousie, la colère, les rivalités, les dissensions et les divisions. L’idole du pouvoir prend le contrôle des relations au moyen de la force, de l’intelligence, de la manipulation, des menaces et de la colère. L’idole de l’approbation se sert des relations pour nous faire sentir équilibrés, bien dans notre peau, surtout si nous nous savons aimés ou respectés par quelqu’un. L’idole du confort utilise les relations pour nous faire sentir bien si d’autres gens (les parents, les amis et ainsi de suite) entretiennent une relation harmonieuse avec nous. L’idole de la sécurité emploie les relations comme moyen de faire avancer les choses et de nous faire sentir productifs.

Les péchés religieux incluent l’idolâtrie, la sorcellerie, l’occultisme, et le fait de s’appuyer sur sa propre justice ou sur le légalisme pour atteindre la satisfaction et l’équilibre. L’idole du pouvoir emploie l’observation des règles ou des valeurs morales ainsi que des disciplines religieuses pour obtenir la droiture personnelle. L’idole de l’approbation utilise la religion pour qu’on se sente « bien avec soi-même » en se conformant à une communauté. L’idole du confort utilise la religion et ses lois comme standard pour mesurer la paix avec soi-même et avec son dieu. L’idole de la sécurité emploie la religion pour déterminer si la manière de vivre qu’on a choisie ne présente aucun danger.

Les péchés matérialistes incluent l’envie, les mauvais désirs et la convoitise qui est une idolâtrie (Col 3.5). Le matérialisme suppose que la plénitude se trouve dans des portefeuilles financiers, de belles demeures, des projets d’investissement dans des propriétés, des véhicules neufs, des vêtements griffés, de la technologie et tout autre bien matériel. L’idole du pouvoir se sert de la fortune d’un individu pour tirer avantage des gens et des situations. L’idole de l’approbation emploie le matérialisme pour montrer aux autres ce qui les rend acceptables. L’idole du confort utilise le matérialisme pour qu’on se sente à l’aise grâce à ses possessions. L’idole de la sécurité s’en sert pour obtenir les objets et le mode de vie désirés.

Les péchés de complaisance incluent l’ivrognerie, la consommation de drogues, les orgies et les choses semblables. L’idole du pouvoir a le sentiment d’avoir le droit de se laisser aller à un mode de vie lascif. L’idole de l’approbation utilise la complaisance afin qu’on soit inclus et accepté par ceux qui festoient dans le péché. L’idole du confort se sert de la complaisance pour soulager la souffrance et ressentir une sensation d’intoxication, même si c’est temporaire. L’idole de la sécurité emploie la complaisance pour faire disparaître nos inhibitions avec les autres et pour qu’on profite du fait qu’ils ont perdu leur sens de la justice et de la vertu.

L’Évangile est la seule solution pour combler les désirs de notre cœur

Comme vous pouvez le constater, les quatre idoles sources du cœur englobent la plupart des catégories de péchés. Pour chacune de ces idoles et pour chacun de nos mauvais désirs, l’Évangile offre la seule solution pour combler notre besoin inné de pouvoir, d’approbation, de confort et de sécurité. Dans l’Évangile, nous voyons le tout-puissant Fils de Dieu qui utilise son pouvoir pour nous servir et répondre à nos besoins les plus profonds. Et maintenant, sa puissance est également disponible pour nous, alors que nous le suivons en servant les autres.

Nous découvrons que Jésus n’a pas cherché l’approbation des autres, mais qu’il l’a reçue comme un cadeau de son Père, et qu’il nous a donné la seule approbation dont nous ayons besoin. L’Évangile nous affirme que nous sommes entièrement acceptés par le Père à travers ce que Jésus a accompli parfaitement. Le Père nous fournit le confort et le vrai réconfort qu’il nous faut dans notre cœur et notre vie. Il nous a également acquis une sécurité absolue, pour aujourd’hui et jusque dans l’éternité, au moyen de la personne et de l’œuvre de Christ. Lui seul peut nous offrir ce dont notre cœur a réellement besoin et lui seul est digne de notre adoration. Toute autre chose est une idole qui ne peut nullement nous satisfaire.

Nous accordons souvent trop de valeur à notre propre gloire

Les Écritures nous enseignent que Dieu a créé l’homme et qu’il l’a placé « dans le jardin d’Éden pour le cultiver et pour le garder » (Ge 2.15). Il nous a conçus à son image, en tant que créateurs, inventeurs, concepteurs et ingénieurs au sein de notre culture. Il a également fait en sorte que nous puissions « garder » le jardin, c’est-à-dire protéger sa création, la gérer, l’entretenir et la préserver.

Comme en toute chose, nous abusons généralement du plan parfait que Dieu a conçu pour notre vie. Par conséquent, nous travaillons trop fort pour notre propre gloire, au détriment d’autres domaines de nos responsabilités. Nous recherchons la renommée en sacrifiant nos relations, nos familles, nos valeurs, notre témoignage et notre service pour Dieu. De plus, nous tentons de protéger à tout prix notre territoire personnel. Nous pouvons même en venir à accorder plus de valeur à notre propre confort qu’à la communauté, et transformer notre maison en véritable paradis, où on évite de pratiquer l’hospitalité, de peur que cela cause de l’inconfort dans notre vie.

Dieu veut que nous portions du fruit, que nous nous multipliions et que nous prospérions comme un arbre planté près d’un courant d’eau (Ps 1.3). Nous pouvons interpréter cette vérité en disant qu’il n’y a rien de mal à acquérir du succès, de la notoriété et des richesses dans ce monde. Toutefois, il ne faut pas transformer une bonne chose en objectif suprême, sinon elle deviendra automatiquement une mauvaise chose, c’est-à-dire un piège qui s’emparera de l’affection de notre cœur pour remplacer Dieu sur le trône de notre vie. Elle deviendra une idole. Et cette dernière est habituellement dissimulée dans les profondeurs de notre cœur.


Cet article est tiré du livre : Le coaching biblique : former des leaders selon l’Évangile deScott Thomas & Tom Wood