10 choses que vous devez savoir sur le repas du seigneur

1. Nous participons à la sainte cène en tant qu’êtres incarnés.

Le repas de la sainte cène nous inclut et nous enveloppe dans la grâce de Dieu. Nous ne sommes pas de simples spectateurs. Nous prenons part à quelque chose. Nous mangeons quelque chose. Nous devenons acteurs dans l’histoire. À de nombreuses reprises, Jean Calvin parle de la sainte cène comme d’un banquet au cours duquel nous nous nourrissons de Christ. « [Nos] âmes ne sont pas moins rassasiées, dit-il, par la chair et le sang de Jésus-Christ que le pain et le vin n’entretiennent la vie de nos corps. » La Confession de foi de La Rochelle de 1559 affirme que « le corps et le sang de Jésus-Christ ne servent pas moins de nourriture et de breuvage à notre âme que le pain et le vin à notre corps » (§37). On parle souvent d’être nourri de la Parole de Dieu ou nous prions qu’il nous nourrisse de la Parole lorsqu’elle est prêchée. Pareillement, nous pouvons être nourris par la sainte cène. En tant que nourriture physique, le pain et le vin satisfont nos corps avec les glucides, le sucre et les nutriments ; en tant que nourriture spirituelle, ils satisfont nos âmes avec Christ.

2. La sainte cène nous rappelle que nous dépendons de Dieu pour notre subsistance.

Chaque repas – dont celui de la sainte cène – est un rappel de notre dépendance envers Dieu en tant que créatures. Nous ne sommes pas autosuffisants. Une grande partie de notre nourriture est produite, transformée, distribuée et peut-être cuisinée par d’autres personnes. Nous faisons partie d’un réseau complexe de relations dont nous dépendons quotidiennement, et notre Créateur attentionné se trouve derrière chacune d’entre elles, pourvoyant généreusement aux besoins de sa création. C’est la raison pour laquelle Jésus nous a enseigné à prier : « Donne-nous aujourd’hui notre pain quotidien » (Mt 6.11). Le repas de sainte cène est toutefois particulier, car ce dernier nous fait également reconnaître que nous sommes dépendants de Dieu, pas seulement en tant que créatures, mais aussi en tant que pécheurs. Nous vivons grâce à la mort de son Fils. Chaque bouchée nous rappelle que nous ne pouvons pas nous sauver nous mêmes. Tout comme nous dépendons du pain quotidien pour la vie physique, nous dépendons de Jésus pour la vie spirituelle, car il est le pain de vie.

3. La sainte cène peut être un modèle pour nos repas quotidiens.

Ce que nous apprenons et pratiquons à la table de la sainte cène est censé se refléter dans le reste de nos vies. La grâce que nous recevons à la sainte cène est censée façonner la manière dont nous traitons les autres personnes. Une des principales façons dont nous pouvons agir ainsi est par les repas. La prière qui précède chaque repas de famille peut être énergisée par la proclamation de la grâce lors de chaque repas de sainte cène. Chaque repas est une occasion de manifester de la gratitude, mais la sainte cène permet aussi à nos repas de devenir des occasions de donner. Ils sont une grande expression d’accueil et d’amitié dans toutes les cultures. Manger avec des gens crée donc une communauté et proclame la grâce.

4. Christ est présent dans la sainte cène par l’Esprit.

La sainte cène n’est pas que du pain et du vin ; c’est du pain et du vin avec une liturgie (qu’elle soit formelle ou informelle), des prières et des lectures de la Bible dans le contexte d’une communauté
de foi. Quand on pense à la présence de Christ dans la sainte cène, il ne faut pas considérer le pain et le vin comme des éléments isolés. Il faut lever les yeux et voir l’ensemble du repas. Le pain ne nous change pas de façon mystérieuse, comme si c’était une sorte de médicament. Ce n’est pas non plus un simple aide-mémoire qui touche nos esprits. Cela fait partie d’une plus large activité partagée au cours de laquelle Christ est présent par son Esprit.

5. La sainte cène est un moyen de communier avec Christ.

La sainte cène n’est donc pas uniquement un « moyen de grâce ». C’est un moyen de communion. C’est l’endroit où nous venons communier avec Christ, pour faire à nouveau l’expérience du fruit de notre union avec lui. Lorsque nous sommes fatigués, remplis de doutes, apeurés, rongés par la culpabilité, frustrés, orgueilleux, anxieux, nous nous tournons vers le pain et le vin. Nous les recevons comme des signes de notre union à Christ et un moyen de communier avec lui. Il nourrit ainsi nos âmes.


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Tim Chester nous guide à travers la Bible en nous expliquant que les sacrements, qui représentent les promesses de Dieu sous une forme matérielle, nous ont été donnés pour renforcer notre foi et façonner nos vies. Les éléments utilisés lors des sacrements – le pain, le vin et l’eau – sont une confirmation de notre union avec Christ. L’auteur tente de nous amener à chérir le baptême et la sainte cène, ainsi qu’à les utiliser de la bonne manière, afin que nous puissions recevoir tous les bienfaits que Dieu a voulu qu’ils nous apportent.

6. La sainte cène est un rappel.

La sainte cène est un rappel fréquent de tout ce que Dieu a fait pour nous en Christ. La sainte cène est plus qu’un mémorial. Se souvenir n’est pas la seule chose qui se produit, et d’ailleurs, ni Matthieu ni Marc ne mentionnent l’exhortation à se souvenir dans leur récit de la Cène. Toutefois, la sainte cène n’est certainement pas moins qu’un mémorial. Le souvenir en constitue un élément central. Après tout, Jésus a dit : « faites ceci en mémoire de moi » (Lu 22.19 ; 1 Co 11.24,25). Peut-être aurait-il suffi que Dieu nous dise simplement ce qu’il a fait. Peut-être aurait-il suffi que nous nous exhortions mutuellement à nous souvenir de la grâce divine. Cependant, Dieu, dans sa bonté, sachant à quel point nous sommes faibles, sachant à quel point la vie peut nous abattre, nous a aussi donné des rappels physiques de sa grâce dans l’eau, le pain et le vin.

7. La sainte cène offre l’assurance du pardon.

La sainte cène place l’événement passé de la mort de Christ dans notre présent. Nous nous souvenons, et par le souvenir, nous nous approprions les bienfaits de sa mort. Le passé devient une réalité bien présente, et nous sommes assurés du pardon de nos péchés.

8. La sainte cène invite Dieu à tenir sa promesse d’alliance.

Lorsque nous célébrons la sainte cène « en mémoire » de Jésus, nous ne faisons pas que nous souvenir du passé. Nous demandons à Dieu d’agir conformément à ses promesses alliancielles. Nous lui demandons de pardonner nos péchés par le sang de Jésus. Lorsque nous nous souvenons de ce moment dans la sainte cène, c’est comme si nous étions présents lors de la Cène. Jésus renouvelle
l’alliance avec nous. Il la signe avec nous par le geste de boire le vin ensemble. C’est comme échanger une nouvelle poignée de main concernant sa promesse d’alliance.

9. La sainte cène façonne notre caractère.

La formation du chrétien comporte bien plus que des sermons. Les leçons apprises par l’immersion dans la vie de la communauté sont souvent tout aussi formatives que les leçons provenant de la prédication, car il s’agit là des leçons qui deviennent habituelles et instinctives. Cette réponse instinctive
(qu’elle soit bonne ou mauvaise) est ce qu’on appelle « le caractère ». Un caractère pieux est un caractère qui répond instinctivement de façon pieuse. C’est l’accumulation de pensées, de choix et d’actions constamment centrés sur l’Évangile. La piété devient notre réflexe devant les défis de la vie. Par ailleurs, il n’y a pas que les leçons qui développent le caractère. La sainte cène est une manière dont la vie de l’Évangile devient instinctive. La sainte cène est un des moyens donnés par Dieu par lequel nous nous habituons à l’Évangile. En participant semaine après semaine à l’événement reconstitué par la sainte cène, dans un contexte de communauté chrétienne, les vérités que l’eucharistie concrétise deviennent instinctives.

10. La sainte cène est orientée vers l’avenir.

La sainte cène anticipe également le banquet final et éternel promis par Ésaïe. Le récit que fait Luc de la Cène se termine par des références au retour de Christ (Lu 22.14-18,28-30). Jésus dit : « Je ne la mangerai plus, jusqu’à ce qu’elle soit accomplie dans le royaume de Dieu » (Lu 22.16 ; voir aussi v. 18). Tout comme Jésus souhaitait vivement manger la première Pâque en compagnie de ses amis (Lu 22.15), à présent c’est avec anticipation qu’il attend de manger la Pâque éternelle aux côtés de son Épouse. Paul dira plus tard que lors du repas de la sainte cène, nous proclamons la mort du Seigneur « jusqu’à ce qu’il vienne » (1 Co 11.26).

Dans la prédication de l’Évangile, Dieu nous donne la promesse du pardon sous une forme audible. Celle-ci est claire, car elle nous parvient sous forme de paroles. Sans ces paroles, nous ne comprendrions pas l’Évangile. Dans les sacrements, cependant, Dieu nous donne aussi la promesse sous une forme que nous pouvons voir, toucher et même goûter. L’eau, le pain et le vin sont ajoutés comme des confirmations de la réalité de la promesse. Tous nos sens sont ainsi engagés afin que notre foi fragile puisse être fortifiée. Jésus décrit le vin comme « le sang de la nouvelle alliance » (Mt 26.28, DBY). Une alliance est une promesse génératrice de relation. Dans les sacrements, la promesse de Dieu est manifestée sous une forme physique, afin que nous puissions la voir tout aussi bien que l’entendre, la goûter tout aussi bien que la lire.


Cet article est tiré du livre : La vérité rendue visible de Tim Chester