Saint Athanase sur l’importance du Fils (Michael Reeves)

Croyant qu’Arius était parti du mauvais endroit pour construire sa définition fondamentale de Dieu, le jeune contemporain d’Arius, Athanase, a répondu avec une affirmation si importante qu’elle allait faire écho à travers les siècles : « Il est plus pieux et plus précis de faire référence à Dieu en parlant du Fils et de l’appeler Père, que  de le nommer sur la base seule de ses œuvres et de l’appeler non engendré1 . » En d’autres termes, la bonne manière de penser à Dieu n’est pas de le voir tout d’abord comme le Créateur (« le nommer sur la seule base de ses œuvres »). Car si l’identité principale de Dieu est celle du Créateur, alors il a besoin d’une création sur laquelle régner pour être celui qu’il est. Mais Dieu existait avant toute éternité, avant qu’il ne crée, il existait en étant totalement suffisant en lui-même, et il ne dépendait de rien pour être qui il est. Il n’est pas un Dieu qui a besoin de quoi que ce soit (Ac 17.25). Il a la vie en lui-même (Jn 5.26). Il est a se (de lui-même).

Et puisque c’est ainsi, argumente Athanase, nous ne pouvons pas connaître réellement qui est Dieu en lui-même si on ne le voit que comme Créateur. Nous devons porter attention à la manière dont il s’est révélé, et il s’est révélé à travers son Fils, en faisant connaître cette révélation à travers toutes les Écritures. Notre définition la plus fondamentale de qui est Dieu vient du Fils qui le révèle. Et quand nous partons du Fils et de sa Parole, nous découvrons que la première (mais pas la seule) chose qu’il faut dire au sujet de Dieu est, comme le commencement du crédo de la Nicée : « Nous croyons en un Dieu, le Père. » Au travers du Fils, nous voyons, au-delà de la création, l’identité éternelle et essentielle de Dieu. C’est comme si, à travers Christ, nous entrons par la porte de devant dans la maison de Dieu pour voir qui il est au-delà de ce qu’il fait.


1. Athanase, Against the Arians, 1.34, dans A Select Library of Nicene and Post-Nicene Fathers of the Christian Church, sér. 2, Philip Schaff et Henry Wace, éd., 14 vol., 1886-1889, réimpr., Peabody, Mass., Hendrickson, 1994, vol. 4, p. 326.


Cet article est adapté du livre : « Réjouissez-vous et tremblez » de Michael Reeves