Un ministère révolutionnaire (Kevin DeYoung)

Le contexte culturel dont Jésus était issu minimisait la dignité des femmes jusqu’à les dépersonnaliser. C’est dans ce cadre que Jésus affirme résolument la valeur de ces dernières et qu’il bénéficie volontiers de leur ministère essentiel. Il prend l’habitude (très rare à l’époque) de discuter librement avec les femmes – et en public, qui plus est (Lu 7.12,13 ; Jn 4.27 ; 8.10,11). De plus, il pourvoit fréquemment aux besoins de femmes qui souffrent, comme la belle-mère de Pierre (Mc 1.30,31), la femme courbée depuis dix- huit ans (Lu 13.10-17), celle qui était atteinte d’une perte de sang (Mt 9.20-22), ou la Syro-Phénicienne (Mc 7.24-30).

Non seulement Jésus a servi les femmes, mais il leur a aussi permis de le servir. Certaines ont oint sa tête, et il a reçu chaleureusement leur service (Mt 26.6-13 ; Lu 7.36-50) ; quelques- unes ont contribué financièrement à son ministère (Lu 8.2,3), et d’autres lui ont offert l’hospitalité (Lu 10.40 ; Jn 12.2). Bon nombre de femmes – Marie de Magdala, Jeanne, Susanne, Marie (la mère de Jacques et de Joseph), Salomé, Marie et sa sœur Marthe – sont nommées dans les Évangiles, ce qui indique leur rôle crucial dans le ministère de Jésus. Elles étaient également nombreuses à faire partie de la bande des disciples. Plus important encore, les premiers témoins de la résurrection de Jésus sont des femmes (Mt 28.5-8 ; Mc 16.1-8 ; Lu 24.2-9 ; Jn 20.1,2).

Un postulat radical sous-tend le ministère de Jésus : les femmes ont une valeur et un rôle immenses. L’exemple le plus éloquent s’avère celui de sa propre mère, Marie, à qui Dieu a accordé sa faveur (Lu 1.28). Par ailleurs, Jésus choisit des femmes pour illustrer ses enseignements : il mentionne la reine du Midi (Mt 12.42), la veuve de Sarepta (Lu 4.26), les femmes lors du retour de Christ (Mt 24.41), et celle qui avait perdu une pièce (Lu 15.8-10). Il présente la veuve persistante comme illustration de la persévérance dans la prière (Lu 18.1-5) et celle qui était pauvre, apportant son offrande, comme un exemple de générosité (Lu 21.1-4).

Jésus, plein de tendresse envers les femmes, les appelle « filles d’Abraham » et les place ainsi au même niveau spirituel que leurs homologues masculins (Lu 13.16). Son enseignement sur le divorce montre qu’il les considère comme des personnes et non comme des biens matériels (Mt 5.32 ; 19.9), et celui sur la convoitise rejette l’idée que les femmes ne seraient que de simples objets du désir sexuel (Mt 5.28). À une époque où il était suspect pour une femme de chercher à s’instruire, Jésus prend la peine d’enseigner à certaines d’entre elles, et ce, à plusieurs occasions (Lu 10.38-42 ; 23.27-31 ; Jn 11.20-27). En résumé, Jésus honore les femmes, les estime, les respecte, bénéficie volontiers de leur service envers lui, et les inclut dans son ministère de manière significative.


Cet article est tiré du livre : « Les hommes et les femmes dans l’Église » de Kevin DeYoung