Un encouragement pour ceux dans le deuil (Charles Spurgeon)

Enfant de Dieu, la mort a perdu son aiguillon pour toi, car l’empire que le diable avait sur elle a été détruit. Ne la crains donc plus. Tu sais ce qu’elle est. Regarde-la en face et dis-lui courageusement que tu ne la crains pas. Demande au Seigneur de te fortifier par sa grâce, de telle sorte que tu puisses affronter sans terreur cette dernière heure, étant fortifié par une connaissance intime de la mort de ton Maître et par une foi inébranlable en son efficace.

Comprends bien que si tu vis dans ces sentiments, tu concevras la mort comme un sujet de joie et tu en accueillera l’approche comme une délivrance. Oui, il est doux de mourir, de s’endormir sur le sein du Seigneur, de sentir l’âme se séparer du corps sous l’étreinte de Jésus et s’envoler vers lui en recevant son baiser de paix !

Un soupir nous sépare

Vous qui avez perdu des êtres chéris ou qui êtes demeurés sur la terre, ne vous désolez pas comme ceux qui n’ont pas d’espérance. La puissance de Satan est détruite ! Quelle est douce pour le coeur l’espérance que la mort de Christ nous apporte à l’égard de ceux que nous avons perdus ! Ils sont partis, mais sont-ils donc allés bien loin ? La distance qui sépare les esprits glorifiés dans le ciel des enfants de Dieu qui combattent encore sur la terre paraît grande, mais elle ne l’est pas. Nous sommes près du foyer paternel. 

Un léger soupir suffit pour détacher l’esprit de la matière, et on l’entend à peine que, déjà, cet esprit racheté et glorifié a pris sa place devant le trône du Très-Haut. Nous mesurons la distance par le temps et nous disons que tel lieu est à tant d’heures de tel autre. S’il y a deux cents kilomètres entre les deux et qu’il n’existe pas de moyen de locomotion pour le trajet, nous disons : « C’est bien loin ! » S’il y a un chemin de fer, nous disons : « C’est plus près ! » Mais à quelle distance est le ciel ? Il suffit d’un soupir pour y arriver. Nos amis partis sont pour ainsi dire au premier étage, alors que nous sommes au rez-de-chaussée dans la maison que nous habitons. Ils ne sont pas bien loin. 

Plus près que nous le croyons

Par dix milliers ils s’envolent en ce moment même vers leur demeure éternelle, et nous sommes nous aussi arrivés sur la plage et sur le point de partir comme eux. Une partie de cette grande armée a déjà passé le fleuve. Voyez-les, ils sont là-bas sur la berge opposée et l’autre partie de l’armée est encore de ce côté-ci des eaux profondes. Nous sommes déjà prêts à nous embarquer, mais nous ne formons qu’une seule armée, une chaîne ininterrompue depuis Abel jusqu’au dernier des saints qui part en ce moment. Nous sommes un seul et même corps qui ne sera complet que le jour où les portes du saint lieu se refermeront sur eux pour les protéger à jamais. 

Nos mains peuvent déjà serrer par la foi les mains chéries de ceux qui nous ont devancés, et saluer les glorieux régiments qui se pressent sur les rives éternelles, dont les vêtements portent la marque du précieux sang qui les a rachetés.


Cet article est tiré du livre : Le choix est devant toi de Charles Spurgeon