Traverser la vallée de l’ombre de la mort (R.C. Sproul)

En nous confiant pour vocation de mourir, Dieu nous envoie en mission. Il se peut que cette course à obstacles jonchée d’écueils soit affolante. Nous nous demandons si nous aurons le courage de nous rendre jusqu’au fil d’arrivée, étant donné que le parcours nous fait traverser la vallée de l’ombre de la mort.

Cette dernière est une vallée où les rayons du soleil semblent souvent voilés. On tremble en s’en approchant. On préférerait la contourner en toute sécurité. Il reste que les hommes et les femmes de foi peuvent entrer dans cette vallée sans crainte. David nous a dit comment faire : « Quand je marche dans la vallée de l’ombre de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi : ta houlette et ton bâton me rassurent » (Ps 23.4).

David était un berger. Dans ce psaume, il s’est mis à la place de la brebis sous les bons soins du grand Berger. Il est entré dans la vallée sans crainte, surtout pour une raison : le Berger y est entré avec lui. David comptait sur le Berger pour prendre soin de lui et le protéger.

Christ notre Berger

La brebis a trouvé le réconfort dans le Berger armé de sa houlette et de son bâton. Dans l’Antiquité, le berger était effectivement armé. Il pouvait se servir du bout recourbé de sa houlette pour retirer un agneau d’une fosse. Il pouvait brandir son bâton contre des bêtes cherchant à dévorer ses brebis. Sans leur berger, celles‑ci seraient sans défense dans la vallée ténébreuse. Par contre, tant que le berger était là, ses brebis n’avaient rien à craindre.

Si un ours ou un lion s’attaquait à un berger et le tuait, le troupeau se dispersait. Il devenait vulnérable et risquait de tomber entre les mâchoires du lion. Si le berger y tombait, tout était perdu.

Nous avons toutefois un Berger qui ne peut pas tomber et qui n’abandonnera pas son troupeau au premier signe de danger. Notre Berger est armé d’une force omnipotente. La vallée de l’ombre de la mort ne l’effraie pas, car il est Seigneur. C’est le Seigneur de cette vallée.

David avait enraciné son assurance dans la certitude absolue de la présence de Dieu. Il comprenait que la vocation divine s’accompagne de l’aide divine et de la promesse absolue de la présence divine. Dieu ne nous enverra pas là où il refuse lui‑même d’aller.


Cet article est adapté du livre : « Surpris par la souffrance » de R.C. Sproul