Sous-évaluer les saintes doctrines bibliques de la grâce (Octavius Winslow)

N’est-ce pas la criminelle et pénible vérité de nos jours? La grande majorité des chrétiens et des pasteurs ont exclu de leurs assemblées et de leurs chaires ces grandes vérités bibliques qui nous ont pourtant été révélées par Dieu lui-même. Nous parlons ici de ces doctrines qui exposent l’éternité de l’amour de Dieu pour son peuple: La souveraineté de sa grâce dans leur élection, la puissance efficace de l’Esprit dans leur appel, la justification gratuite de ces personnes grâce à la justice imputée de Christ, et le complet pardon de leurs péchés par le sang de l’expiation. Nous parlons aussi de l’obligation solennelle sous laquelle est le croyant de «vivre dans le siècle présent selon la sagesse, la justice et la piété», et de la certitude qui concerne la glorification finale des enfants de Dieu dans le monde à venir.

Beaucoup ne considèrent-ils pas aujourd’hui ces vérités comme étant passées de mode et trop étriquées? La grande part de ceux qui se professent chrétiens ou prédicateurs ont exclu de leurs chaires ou de leurs cercles ces vérités révélées de Dieu. Pour ces gens, elles ont perdu de leur saveur, et ils les jettent et les piétinent comme un sel qui ne sale plus. Nous pensons vraiment qu’il s’agit ici de la situation prévalente dans notre génération.

Certains professent accepter ces vérités, mais ils les cachent de façon criminelle. D’autres affirment les proclamer, mais ils le font avec une telle timidité et une telle obscurité qu’elles en perdent tout effet. La grande majorité, pour sa part, ne les croit pas du tout et les nie en conséquence avec une impudente audace!

Ce sont pourtant les doctrines qui brillent avec un éclat des plus lumineux sur toutes les pages des écrits apostoliques. Ce sont les doctrines qui formaient le grand thème du ministère de Christ lui-même. Ce sont aussi les vérités que les réformateurs ont proclamées avec force et qui ont ouvert une brèche pour qu’existent les libertés civiles et religieuses que nous connaissons aujourd’hui.

Les renier dessèche la spiritualité

Nous n’hésitons donc pas à dire que le reniement et l’abaissement de ces doctrines de la grâce s’accompagnent d’une influence qui dessèche la spiritualité et bloque la prospérité des églises. Il est vrai qu’une apparence de fertilité peut suivre l’exposition de doctrines contraires et opposées à la vérité de Dieu. Les foules se rallient sous leurs bannières et des multitudes semblent se convertir par leur influence.

Mais ces apparences illusoires ne tardent pas à se dissiper. L’heure de l’épreuve et du tri vient. On trouve alors, mais il est malheureusement trop tard pour arrêter les énormes maux que la proclamation de l’erreur a produits, que la vérité dans les mains du Saint-Esprit de Dieu, et elle seule, peut vraiment éclairer l’esprit enténébré et régénérer l’âme sans vie. Elle seule, par l’action de l’Esprit, peut assujettir et sanctifier le cœur rebelle. On s’aperçoit alors que la vraie prospérité d’une église, sa stabilité, sa spiritualité, sa vigueur et sa sainte influence sont essentiellement, et donc inséparablement, liées à une ferme et sainte adhésion aux doctrines de la grâce.

Là où on les renie, les cache ou les obscurcit d’une manière quelconque, une apparence de piété peut effectivement exister, mais la puissance, glorieuse, divine et sanctifiante, fait défaut. La prédication de la fausse doctrine peut échafauder une assemblée composée de «bois, de foin et de chaume», mais seule la proclamation de la vérité érige une église qui se compose d’«or, d’argent et de pierres précieuses». Et le jour approche où «l’œuvre de chacun sera manifestée; car le jour la fera connaître, parce qu’elle se révélera dans le feu, et le feu éprouvera ce qu’est l’œuvre de chacun» (1 Cor 3.13).


Cet article est tiré du livre : Le déclin spirituel et son réveil de Octavius Winslow.