Qu’est-ce que les toxicomanes attendent de vous ? (Andy Farmer)

Si vous avez un membre de votre famille ou un ami prisonnier des affres de la dépendance, vous comprenez ce que cela signifie que d’endurer la douleur. L’une des réalités les plus dévastatrices de la dépendance est qu’elle inflige des dommages collatéraux aux proches – les personnes qui essaient d’aider le plus finissent par être les plus blessées.

Le soin des personnes qui luttent contre la dépendance exige une résilience de caractère et un engagement qui sont extraordinairement difficiles à maintenir sur le long terme. Les sauvetages échouent, les ultimatums sont ignorés, la pitié est bafouée, la patience est épuisée et la confiance est brisée. Vous êtes profondément blessé, mais vous ne pouvez pas simplement vous en détourner. Vous ne pouvez pas rayer un être cher de votre vie simplement parce que la dépendance a pris le dessus sur la leur.

Comment rester dans le combat ? Comment tenir le coup dans le chaos ?

La grâce qui stabilise au sein du chaos

Je crois qu’il y a une merveilleuse vérité capable de nous ancrer dans les paroles familières, mais profondes de l’apôtre Paul :

Maintenant donc ces trois choses restent : la foi, l’espérance, l’amour ; mais la plus grande des trois, c’est l’amour. (1 Corinthiens 13.13)

Lorsque nous lisons les lettres de Paul, nous voyons cette « trilogie de la grâce » intégrée à plusieurs reprises dans ses exhortations aux personnes qui cherchent à vivre en tant que disciples fidèles dans un monde qui brise l’esprit. La foi, l’espérance et l’amour marquent la vie des vrais croyants (Colossiens 1.3-5), obligent à un effort soutenu du ministère durant les épreuves (1 Thessaloniciens 1.2-3), et assurent une constance stable dans les temps de ténèbres (1 Thessaloniciens 5.6-8).

Si vous essayez d’aider un être cher à échapper aux griffes et aux envies de la dépendance, rappelez-vous la foi, l’espérance et l’amour.

N’oubliez pas la foi

La foi vous permet de rester concentré sur la bonne chose dans les moments difficiles.

Vous êtes tenté de faire confiance à une promesse de plus, à une confession contrite de plus, à une tentative de plus de désintoxication ou d’autoréforme. Vous êtes peut-être tenté d’endosser le rôle de réparateur et de guérisseur. Les toxicomanes veulent que leur aide soit importante et qu’ils leur imposent un fardeau de responsabilité et de constance qu’ils ne peuvent pas porter.

Mais Dieu va plus loin, il parle plus clairement et agit plus vigoureusement que ce que vous ne pourrez jamais faire. Vous vous fatiguez, il ne dort jamais. La foi rejette ces fardeaux sur le Sauveur et tend plutôt des mains humbles et faibles pour aider un proche dépendant à entreprendre le véritable travail de repentir et de changement au fil du temps. Lorsque vous êtes tenté de faire confiance à vos propres efforts pour sortir un dépendant de son schéma de dépendance, ou à vos propres mots pour le convaincre de ne pas faire ses choix stupides, rappelez-vous de faire confiance au Dieu de la grâce intervenante.

N’oubliez pas l’espoir

Vivre dans l’environnement de la dépendance, c’est embrasser l’échec. Il est facile de voir la fragilité dans la dépendance. Mais ce qui commence à s’insinuer avec le temps, c’est la fragilité comme mode de vie.

Un enfant bien-aimé déverse tant de potentiel dans des poursuites inutiles. Un conjoint ou un parent dont la vie hors de contrôle écrit lentement l’histoire familiale comme une tragédie. À un moment donné, ce problème de dépendance devient la vie elle-même. C’est l’histoire de la famille ; cela semble être l’avenir de la famille.

Jésus a fait un cadeau à l’avenir brisé qui vous attend. C’est le cadeau de l’espoir. C’est la promesse qu’il ne vous abandonnera jamais, qu’il ne vous laissera jamais tomber de sa main. Il a préparé pour vous un endroit où la fragilité n’est pas permise. Vous n’y êtes peut-être pas encore, mais vous pouvez déjà respirer cet air et voir la lumière de l’espoir.

Jésus est celui qui a placé la gloire au bout de votre chemin, et il est celui qui la rend proche en ce moment même. Il est lui-même l’espérance de la gloire (Colossiens 1.27). Si vous avez Christ, vous avez la gloire dans votre avenir. C’est l’espérance qui est votre casque du salut (1 Thessaloniciens 5,8), l’espérance qui peut vous garder entier dans la fragilité sans devenir vous-même fragilisé. Et vous avez besoin d’espoir, car la personne dépendante que vous aimez n’en a peut-être pas.

N’oubliez pas l’amour

Il est difficile d’aimer un toxicomane. Il est difficile d’aimer une personne qui vit selon un code d’égocentrisme et d’autodestruction effrénés. Il est difficile d’aimer une personne qui vit dans le mensonge et la tromperie. Il est difficile d’aimer une personne qui abuse de la pitié et de la gentillesse.

La Bible dit que l’amour couvre une multitude de péchés (1 Pierre 4.8). Mais on a l’impression que l’amour permet tout aussi facilement le péché chez un dépendant. Aimer un toxicomane, c’est l’inviter à souffrir. L’amour est piétiné par le péché, ridiculisé par le péché.

Oui, c’est vrai. Mais c’est le but de l’amour. L’amour a été crucifié par le péché. L’amour crucifié est en réalité l’antidote au péché. L’amour commence par la présomption que le péché abonde. Aucun toxicomane ne trouvera jamais la vraie liberté sans amour. Vous pouvez devenir sobre sans amour, mais la sobriété n’est pas la liberté. L’amour de Christ offert dans son sacrifice expiatoire pour le péché, sa grâce rédemptrice pour l’esclavage, sa vie pour la mort – voilà ce dont votre proche dépendant a le plus besoin de votre part.

La meilleure chose que vous puissiez offrir à un dépendant est votre confiance dans l’amour de Christ manifesté sur la croix. C’est le besoin de cet amour qui lie le toxicomane et la personne qui l’aide. Le besoin partagé de l’amour de Christ sera le pont de votre ministère sur le long terme.

L’amour vous aidera à risquer la confiance une fois de plus, ou à vous tenir sur une frontière que vous avez dû tracer. L’amour voit la maladie de la dépendance avec compassion, ainsi que l’idolâtrie qu’elle recèle. L’amour est le seul pouvoir de libération, le seul agent de changement, qui transformera un dépendant en un véritable adorateur. Vous le savez parce que c’est ce qui vous est arrivé.

N’oubliez pas la foi, l’espoir et l’amour. Votre ami, votre proche, a besoin de ces trois choses plus que tout ce que vous pouvez faire pour lui.


Cet article est une traduction de l’article anglais « What Do Addicts Need from You? » du ministère Desiring God par Timothée Davi.