Qu’est-ce que la rédemption ?
La signification de la rédemption n’est pas souvent étudiée, mais elle est au cœur de l’Évangile. Elle explique ce que Dieu a fait pour nous racheter de toutes nos transgressions, nous délivrer de l’esclavage du péché et nous rendre libres de la malédiction de la loi (Ga 3.13). La rédemption est une notion plus spécifique que le salut. Elle présente le salut dans une perspective particulière. Elle se penche particulièrement sur le moyen par lequel le salut est accompli, c’est-à-dire par le paiement d’une rançon. Ce paiement est fait à Dieu, notre juge et législateur (És 33.22), afin que sa justice et les exigences liées à sa nature sainte soient satisfaites. La Bible nous dit que les croyants sont précieux aux yeux de Dieu, car ils ont été rachetés à un grand prix (1 Co 6.20). Il s’agit d’un prix qu’aucun homme ne peut payer (Ps 49.9). Le coût de notre rédemption, c’est-à-dire le sang versé de Christ, est encore plus grand que le coût de notre création. C’est pour cette raison que Thomas Watson, un auteur puritain, a écrit : « Quelle grande œuvre que la Création, mais quelle plus grande œuvre encore que celle de la rédemption ! »
Une vie nouvelle
Mais qu’est-ce que la rédemption accomplit exactement ? Elle ne fait pas que satisfaire la colère de Dieu. Elle nous sépare de nos transgressions comme « l’orient est éloigné de l’occident » (Ps 103.12). Elle coupe notre lien avec le péché afin de le faire mourir, comme le bouc sur lequel étaient placés symboliquement les péchés du peuple et qui était chassé dans le désert le jour des expiations (Lé 16). L’acquisition de la liberté merveilleuse des enfants de Dieu est étroitement liée à la perfection réservée au peuple de Dieu lors de la délivrance complète et finale du péché dans son sens eschatologique (Lu 21.28 ; Ép 4.30). La rédemption par la mort de Jésus-Christ est un travail de restauration de la part de Dieu. Celui-ci prend l’initiative de restaurer l’homme perdu dans sa relation avec lui (Jn 3.16). Par le sang de Jésus, l’homme pécheur est arraché au présent siècle mauvais (Ga 1.4). L’homme racheté n’est plus un ennemi de Dieu, mais un ami de Dieu. C’est Dieu dans son amour qui a provoqué ce changement de statut dans notre relation : « Pour nous, nous l’aimons, parce qu’il nous a aimés le premier » (1 Jn 4.19). Il n’était pas tenu de mettre en œuvre notre rédemption et de nous réconcilier avec lui, mais il l’a fait par pure grâce (Ép 1.7). La réconciliation avec Dieu permet au croyant de vivre une nouvelle vie en Jésus-Christ (Ro 6.11). Cette vie est une vie de sainteté que nous obtenons par l’Esprit de Christ en nous. Le Seigneur Jésus-Christ a effectué la rédemption « pour faire paraître devant lui cette Église glorieuse, sans tache, ni ride, ni rien de semblable, mais sainte et irréprochable » (Ép 5.27).
Une sécurité parfaite
Christ ne nous a pas donc simplement procuré la rédemption, il l’a aussi assurée. Il nous a rachetés d’une manière efficace. Le Nouveau Testament aborde toujours la rédemption sur un ton triomphal. Elle ne devrait donc jamais être envisagée dans l’abstrait. Christ est venu assurer le salut de tous ceux qui sont destinés à la vie éternelle, selon le décret souverain de Dieu : « car je suis descendu du ciel pour faire, non ma volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé. Or, la volonté de celui qui m’a envoyé, c’est que je ne perde aucun de tous ceux qu’il m’a donnés, mais que je les ressuscite au dernier jour » (Jn 6.38,39). Ce passage nous indique que non seulement la sécurité du croyant repose sur l’œuvre parfaite de rédemption accomplie une fois pour toutes à la croix, mais aussi que nous ne devrions « jamais envisager l’œuvre de rédemption que Christ a accomplie une fois pour toutes dans l’Histoire indépendamment de cette union avec son peuple qui fut instaurée dans l’élection du Père avant la fondation du monde [1] ». Il y a un lien direct entre le décret d’élection du Père et l’accomplissement de la rédemption par le Fils. L’Écriture nous présente la rédemption comme étant limitée aux élus, à ceux qui ont été destinés à la vie éternelle (Ac 13.48).
Une œuvre du Dieu trinitaire
La rédemption accomplie par Jésus-Christ fait en sorte que nous lui appartenons. En lui, nous sommes spirituellement en sécurité, protégés par son omnipotence. Nous avons été scellés du Saint-Esprit pour assurer notre rédemption finale (Ép 4.30). L’Esprit Saint est venu appliquer ce que Christ a accompli pour nous à la croix. Toutes les bénédictions spirituelles qui sont les nôtres dans ce monde et dans le monde à venir, et qui font de nous des sujets qualifiés du royaume de Dieu, sont le résultat de la rédemption décrétée par le Père, accomplie par Jésus-Christ et appliquée par le Saint-Esprit. Nous pouvons donc conclure, en ce qui concerne la rédemption, que « toutes choses viennent du Père, par le Fils et dans l’Esprit [2] », et cela pour la gloire de notre Dieu trinitaire.
[1] John Murray, La rédemption accomplie par Jésus-Christ, appliquée par le Saint-Esprit, Europresse, 2018, p. 219. [2] John MacArthur, Théologie systématique, Trois-Rivières, Québec, Éditions Impact, 2018, p. 203, n. 44.David Cadotte travaille depuis plusieurs années dans le domaine de l’édition chrétienne. En plus de servir en tant que directeur éditorial chez Publications Chrétiennes, il sert au sein de l’équipe pastorale de l’Assemblée Chrétienne de Cap-de-la-Madeleine. Lui et sa femme, Catherine, s’occupent de plusieurs ministères dans leur Église locale.