Que veut dire : «une lumière sur mon sentier» ? (Stephen Yuille)

«Ta parole est une lampe à mes pieds, Et une lumière sur mon sentier.» (Psaumes 119.105)

Par «sentier», le psalmiste désigne le cours de sa vie, et le terme «pieds» se réfère à toutes ses actions, sa manière de vivre dans la pratique. Dans quel sens la Parole est-elle une lumière ? Thomas Manton propose une explication très pertinente : «Elle n’est pas une lumière à notre intelligence pour remplir notre esprit de concepts creux, mais une lumière à nos pieds pour régler notre pratique et guider nos actions.»

Bell Rock est une petite île à l’est des côtes écossaises. Elle n’est visible et accessible que quelques heures par jour à marée basse. Jusqu’à la fin du 18e siècle, cette île causait en moyenne six naufrages par an, jusqu’au jour où le gouvernement décida qu’il était temps d’y construire un phare. Depuis la construction du phare au début des années 1800, il n’y a eu qu’un seul naufrage, et cela durant la Première Guerre mondiale en raison des coupures d’électricité. Le phare de Bell Rock existe encore aujourd’hui. Sa lumière avertit les navires du danger qui les guette sous la surface de la mer. Nous ressemblons beaucoup à un petit bateau ballotté par le tumulte des vagues agitées. Nous avons besoin de lumière pour nous guider, et la Parole de Dieu est cette lumière.

Une détermination nouvelle

Cette réalité fait naître dans le cœur du psalmiste une détermination nouvelle à observer cette Parole : «Je jure, et je le tiendrai, d’observer les lois de ta justice» (v.106). Pourquoi en fait-il le serment ? Il est conscient de devoir lutter contre son obstination, sa réticence, son inconstance et sa paresse. Il sait qu’il doit prendre toujours à nouveau la résolution «d’observer» la Parole de Dieu. Cela ne signifie pas du tout qu’il pense être capable d’obéir sans l’aide de Dieu.

Jean Calvin commente : «Toutes les fois où les fidèles promettent quelque chose à Dieu, ils ne considèrent pas ce qu’ils peuvent faire par eux-mêmes, mais ils s’appuient sur la miséricorde de Dieu, à qui il appartient d’accomplir ce qu’il requiert de nous, en nous donnant la force par son Saint-Esprit.»

Jean Calvin, Commentaires sur le livre des Psaumes, tome 2, p.425.

La détermination du psalmiste à obéir est d’autant plus importante qu’il continue à lutter et que ses circonstances restent difficiles :

«Je suis bien humilié…  Ma vie est continuellement exposée… Des méchants me tendent des pièges.» (Psaumes 119.107-110)

S’accrocher avec fermeté

Malgré ces attaques, le psalmiste s’accroche avec fermeté à la Parole de Dieu. Jay Adams écrit : «Celui qui tombe s’agrippe à ce qui se trouve à proximité. Si la Parole de Dieu n’occupe pas la première place dans l’esprit du chrétien à ce moment-là, il s’agrippera à autre chose.» C’est une leçon inestimable. Nous nous faisons souvent une idée bien précise de la manière dont Dieu devrait agir, mais ses voies correspondent rarement aux nôtres. Que se passe-t-il quand les choses ne se déroulent pas comme nous l’avions prévu ? Souvent, nous implosons au niveau émotionnel et pensons que quelque chose ne va pas chez Dieu ou chez nous. Nous commençons alors à douter et à désespérer.

Dans ces moments-là, nous avons besoin de nous rappeler que la plénitude de la délivrance finale de nos souffrances n’aura lieu que dans la gloire. Autrement dit, la vie chrétienne finit toujours bien, mais elle ne se déroule pas toujours bien. Dans les moments difficiles, levons les yeux vers notre Dieu et souvenons-nous qu’il est au contrôle. Les circonstances peuvent changer, mais son amour pour son peuple ne change pas, et cet amour est ce qu’il y a de plus précieux dans cette vie.


Cet article est tiré du livre : « Le sentier de la vie » de Stephen Yuille