Pourquoi tous ne se convertissent pas ? (Ernest Reisinger)

Il ne faut pas qu’un serviteur du Seigneur ait des querelles ; il doit, au contraire, être affable pour tous, propre à enseigner, doué de patience ; il doit redresser avec douceur les adversaires, dans l’espérance que Dieu leur donnera la repentance pour arriver à la connaissance de la vérité, et que, revenus à leur bon sens, ils se dégageront des pièges du diable, qui s’est emparé d’eux pour les soumettre à sa volonté (2 Timothée 2:24-26).

Ce passage convient bien à notre sujet, car il est de la plume d’un des plus grands évangélistes qui ait jamais existé. L’apôtre Paul y donne ses instructions à celui à qui il demande de faire « l’œuvre d’un évangéliste » (2 Timothée 4:5). Ces deux faits réclament considération et attention. Si nous voulons pratiquer sérieusement l’évangélisation biblique, nous devons écouter ces instructions apostoliques.

Ces versets contiennent plusieurs choses qui corrigent en grande partie l’erreur de l’évangélisation centrée sur l’homme, non seulement à propos de la réponse attendue de la part du pécheur, mais aussi à propos du message transmis et de la méthode employée. Examinons avec attention ces instructions excellentes pour l’évangéliste, le prédicateur, et pour le chrétien qui témoigne de façon plus individuelle, ainsi que quelques principes nécessaires à respecter en vue d’une évangélisation centrée sur Dieu.

La condition des inconvertis

Tout prédicateur doit connaître la condition de l’homme naturel.

  1. Il ignore la vérité qui sauve. Le prédicateur doit donc le « redresser [instruire] avec douceur » (v.25). L’adversaire a besoin d’instruction, car il ne connaît pas la vérité spirituelle ;
  2. Il est esclave de Satan puisqu’il doit être dégagé « des pièges du diable » (v.26) ;
  3. Il est prisonnier de Satan « qui s’est emparé » de lui pour le « soumettre à sa volonté » (v.26).

Qui a la clé : Dieu ou le pécheur ?

Les deux formes d’évangélisation croient que les pécheurs sont ignorants des réalités spirituelles ; ils sont esclaves et prisonniers de Satan. Mais les deux méthodes diffèrent au sujet de la clé. L’évangélisation d’inspiration humaine déclare au pécheur qu’elle est dans sa poche et qu’il peut donc sortir de sa prison quand il le désire. Le prédicateur fait alors appel à la volonté de cet homme pécheur, l’incite à placer son espoir en Dieu seul et en sa seule puissance.

L’évangélisation selon Dieu croit également que le pécheur ignore les réalités spirituelles. Il est même dans le couloir de la mort, attendant son exécution. Elle ne lui fait pas croire qu’il possède la clé de sa cellule pour sortir quand il le décide, car, par nature, le pécheur n’a ni le pouvoir ni le désir de s’affranchir.

L’évangéliste biblique lui déclare qu’il est prisonnier de Satan, condamné à mort et qu’il n’a pas la clé pour retrouver la liberté. Si quelqu’un va le faire sortir, ce doit être Dieu. Le seul espoir du pécheur réside dans la compassion et la puissance divines.

Cette vérité centrée sur Dieu est clairement affirmée dans notre passage par les mots « dans l’espérance que Dieu » (v.25). Le seul espoir du pécheur est que Dieu interviendra. Cette vérité est source d’espoir aussi pour le prédicateur. Son seul espoir réside « dans l’espérance que Dieu » fera pour le pécheur ce que ni celui-ci ni le prédicateur ne peuvent faire. Rappelez-vous que cette parole s’adresse à un jeune prédicateur chargé de faire l’œuvre d’un évangéliste (2 Timothée 4:5). Ce fait donne du poids à notre affirmation. Nous devons certainement trouver dans ces épîtres quelques principes relatifs à l’évangélisation.

Les efforts du serviteur de Dieu

Dans ce passage à Timothée, l’apôtre Paul indique aussi les efforts que ce jeune prédicateur doit accomplir :

  1. Enseigner et instruire (« propre à enseigner », v.24 ; « redresser avec douceur », v.25) ;
  2. Arracher les pécheurs à l’emprise de Satan (« qu’ils se dégageront des pièges du diable », v.26) ;
  3. Présenter les exigences de Dieu comme le seul espoir, et non raconter seulement des histoires de conversion de gens à l’article de la mort en cherchant à provoquer une réaction psychologique.

La manière et la méthode du serviteur de Dieu

Le passage en question indique aussi la manière et la méthode que le prédicateur doit employer : il est le « serviteur du Seigneur » (v.24).

  1. Il ne doit pas se quereller ;
  2. Il doit être affable (aimable avec tous) ;
  3. Il doit être apte à enseigner ;
  4. Il doit être patient (lorsqu’il subit des torts) ;
  5. Il doit redresser avec douceur.

Combien l’évangélisation serait plus biblique et centrée sur Dieu si tous les prédicateurs et évangélistes zélés prêtaient attention aux instructions claires de ce passage !

Nous voyons donc que, selon l’enseignement de la Bible, l’évangélisation est une œuvre de la grâce, de la puissance et de la souveraineté divines. En conséquence, pour être authentique et biblique, elle doit se centrer sur Dieu et tendre à provoquer chez le pécheur une réponse centrée sur Dieu.


Cet article est tiré du livre : Votre évangélisation est-elle biblique ? de Ernest Reisinger