Pourquoi se détourner du péché (John MacArthur)

L’Église d’aujourd’hui s’imagine que le salut est simplement l’octroi de la vie éternelle sans être nécessairement la libération, pour le pécheur, du joug de l’iniquité. Nous annonçons aux autres que Dieu les aime et qu’il a un plan merveilleux pour leur vie ; mais cela ne constitue qu’une demi-vérité. Il est également vrai que Dieu hait le péché et punira les pécheurs impénitents par un tourment éternel. Aucune présentation de l’Évangile n’est complète si elle évite ces faits ou les cache. Tout message qui ne définit pas et ne fait pas voir la gravité du péché personnel est un Évangile dénaturé. De plus, tout « salut » qui n’a pas pour résultat un nouveau style de vie et une transformation du cœur du pécheur n’est pas le salut présenté dans la Parole de Dieu.

Le péché n’est pas une question secondaire en matière de salut ; il est au cœur de la question. En fait, ce qui distingue le message chrétien est le pouvoir qu’a Jésus-Christ de pardonner et de conquérir notre péché. De toutes les vérités de l’Évangile, aucune ne surpasse celle de la victoire sur l’emprise du péché. Cette vérité est l’essence même du message chrétien, et aucun message qui l’exclut ne peut prétendre être l’Évangile selon Jésus. Il est absurde de suggérer qu’une personne puisse faire face au Dieu saint des Écritures et être sauvée sans réaliser l’horreur du péché, et par conséquent sans désirer ardemment s’en détourner. 

Dans la Bible, ceux qui ont rencontré Dieu ont immanquablement pris profondément conscience de leur nature pécheresse. Lorsque Pierre a compris qui Jésus était, il a dit : « Seigneur, retire-toi de moi, parce que je suis un homme pécheur » (Lu 5.8). Paul, quant à lui, a écrit : « C’est une parole certaine et entièrement digne d’être reçue, que Jésus-Christ est venu dans le monde pour sauver les pécheurs, dont je suis le premier » (1 Ti 1.15). Job, que Dieu lui-même appelait un homme intègre et droit (Job 1.1,8) s’est écrié, après avoir vu Dieu face à face : « Je me condamne et je me repens sur la poussière et sur la cendre » (Job 42.6). Ésaïe a crié, en voyant Dieu : « Malheur à moi ! je suis perdu, car je suis un homme dont les lèvres sont impures, j’habite au milieu d’un peuple dont les lèvres sont impures, et mes yeux ont vu le Roi, l’Éternel des armées » (És 6.5).

Les Écritures nous offrent de nombreux exemples d’hommes et de femmes qui, après avoir vu Dieu, ont craint de perdre leur propre vie – et ce, toujours parce qu’ils étaient frappés du poids de leur propre péché. Il est donc approprié que, lorsque Matthieu nous relate sa propre conversion, la vérité centrale qui se dégage de son récit soit celle de la miséricorde de Christ envers les pécheurs.

Le passage de Matthieu 9.9-13 nous décrit cet incident, ainsi que la controverse qui s’ensuivit. Dans l’une des déclarations les plus importantes de la Bible, le Seigneur nous dit : « Je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs » (Mt 9.13). Cette affirmation nous donne une vue d’ensemble du ministère de Jésus, un résumé du message du christianisme, un gros plan sur le message central de l’Évangile et la raison d’être de l’incarnation.

Pourquoi Jésus est-il venu dans le monde ? Pour appeler les pécheurs – ceux qui savent qu’ils sont atteints d’une maladie incurable, qui ont perdu l’espoir, qui souffrent, qui ont faim et soif, qui sont faibles et fatigués, qui sont brisés, perdus – des pécheurs qui ont bien conscience d’être indignes, mais qui toutefois désirent avant tout être pardonnés. Les paroles de Jésus étaient destinées aux pharisiens satisfaits d’eux-mêmes qui, comme de nombreux autres aujourd’hui, pensaient être justes, et ne pas avoir de réel besoin spirituel. En vérité, tant que nous ne reconnaissons pas que le péché est un problème dans notre vie, nous ne pouvons pas venir à Christ pour trouver la solution. Seuls ceux qui se savent malades peuvent venir chercher une guérison, seuls ceux qui comprennent qu’ils sont sous la coupe de la mort peuvent venir chercher la vie, et seuls ceux qui languissent sous le joug du péché peuvent venir chercher le salut. 

Ainsi, Jésus est venu pour nous montrer que nous sommes tous pécheurs, et cela explique la force pénétrante de son message, qui dénonçait notre pharisaïsme et dévoilait nos cœurs mauvais, pour que nous puissions nous reconnaître pécheurs.


Cet article est tiré du livre : En Jésus seul de John MacArthur