Nous croyons (Brian Hanson)

La Confession d’Augsbourg. La Confession Helvétique. La Confession gallicane. La Confessio Belgica. La Confession et le Catéchisme de Westminster. La Confession baptiste de Londres. Les Canons de Dort. Qu’ont en commun ces confessions évangéliques historiques ? Chacune d’entre elles a ses racines dans le Symbole des Apôtres.

Le Symbole, également connu sous le nom Les douze articles de la foi, exprime les doctrines bibliques essentielles qui ont été articulées, défendues et adoptées pendant près de deux mille ans d’histoire de l’Église. De nombreux chrétiens évangéliques à travers l’histoire ont utilisé le Symbole des Apôtres comme une proclamation personnelle de leur propre foi. En outre, toutes les dénominations évangéliques depuis la Réforme protestante ont affirmé le Symbole des Apôtres sans réserve.

Je crois en Dieu, le Père tout-puissant,

Créateur du ciel et de la terre.

Et en Jésus Christ, son Fils unique, notre Seigneur ;

qui a été conçu du Saint Esprit,

est né de la Vierge Marie,

a souffert sous Ponce Pilate,

a été crucifié, est mort et a été enseveli,

est descendu aux enfers ;

le troisième jour est ressuscité des morts,

est monté aux cieux,

est assis à la droite de Dieu le Père tout-puissant,

d’où il viendra juger les vivants et les morts.

Je crois en l’Esprit Saint,

à la sainte Église catholique,

à la communion des saints,

à la rémission des péchés,

à la résurrection de la chair,

à la vie éternelle.

Contre l’hérésie

L’origine précise du Symbole des Apôtres est un grand mystère. Bien qu’il n’y ait aucune preuve historique ou textuelle qu’il soit le produit direct des apôtres, le Symbole prend effectivement ses racines dans les enseignements des apôtres et dans la génération de disciples qui a suivi les apôtres à l’époque patristique. On peut faire remonter une version abrégée du Symbole au deuxième siècle. Il semble avoir été utilisé pour la première fois comme une confession lors du baptême, et il apparaît également dans certains récits de martyres. Au cinquième siècle, le Symbole des Apôtres a pris la forme qu’on lui connaît aujourd’hui (International Standard Bible Encyclopedia, 1:204 ; trad. Encyclopédie biblique internationale standard).

Le Symbole des Apôtres, comme tous les credo de l’époque patristique, a été composé en réponse directe aux hérésies dans le but de défendre l’Évangile et la foi chrétienne. Il était destiné à être apologétique par nature – à articuler les éléments essentiels de la foi chrétienne face aux hérésies. L’hérésie immédiate à laquelle le Symbole répondait était le gnosticisme. Le gnosticisme niait, entre autres, la création divine, l’incarnation de Christ, la divinité de Christ et le salut par la foi en Christ seul, toutes des doctrines qui sont expressément affirmées dans le Symbole.

Les premiers pères de l’Église citaient fréquemment les articles du Symbole des Apôtres dans leurs propres traités apologétiques, dont la plupart étaient destinés aux païens du monde gréco-romain. Les articles du Symbole étaient succincts, mais suffisamment importants que pour constituer des outils efficaces de partage et de défense de la foi chrétienne au cours des trois cents premières années d’existence de l’Église.

Ignace d’Antioche, dans son Épître aux Tralliens, cite la section christologique du Symbole afin d’exhorter les chrétiens tralliens à réfuter tout enseignement contraire à la christologie orthodoxe (9.1-2). Dans Contre les hérésies, composé au troisième siècle, Irénée cite plusieurs articles du Symbole pour défendre les convictions de l’Église patristique et répudier les enseignements du gnosticisme (I.10). De même qu’Ignace, Tertullien a incorporé l’intégralité du Symbole dans ses Prescriptions contre les hérétiques pour « reconnaître ce que nous défendons » (chapitre 13). Augustin a fourni une exposition théologique du Symbole dans son De la foi et du Symbole, soutenant qu’il devrait être « mémorisé » et utilisé contre les « assauts insidieux des hérétiques » (chapitre 1).

Notre Symbole commun

Depuis l’époque de l’Église primitive, le Symbole des Apôtres a été affirmé dans les traditions réformées et enseigné comme un résumé des doctrines cardinales de notre foi. Dans son Institution de la religion chrétienne, Jean Calvin affirme ce qui suit : « Il nous faut plutôt regarder d’avoir ici une pleine et entière somme de notre foi, en laquelle il ne défaille (manque) rien, et en laquelle il n’y ait rien proposé qui ne soit pas pris de la Parole de Dieu » (2.16.8). John Old, un évangéliste de la Réforme anglaise, affirmait le Symbole, parce qu’il « s’accordait avec la doctrine de l’Évangile et l’Écriture des apôtres » (The acquittal, sig. F5v ; trad. L’Acquittement). La Confessio Belgica de 1561, qui est devenue la déclaration doctrinale officielle de l’Église réformée néerlandaise et l’une des trois formes d’unité, mentionne explicitement le Symbole des Apôtres comme l’un des crédo historiques que « nous acceptons volontiers » (article 9).

Les réformateurs ont aussi fréquemment utilisé le Symbole comme un outil didactique pour leurs congrégations et leurs lecteurs. Par exemple, Heinrich Bullinger, le réformateur suisse et pasteur d’une église à Zurich, a prêché cinquante prédications à sa congrégation sur les « points principaux de la religion chrétienne », dont trois sur le Symbole des Apôtres (Fiftie godlie and learned sermons, page de titre ; trad. Cinquante prédications pieuses et savantes). L’un des principaux réformateurs français, Pierre Viret, a publié une exposition massive du Symbol. Il confesse l’avoir écrit : « afin que je montrasse par vives raisons aux Chrétiens superstitieux et idolâtres, comment ils font et croient tout le contraire de la foi qu’ils confessent : et par ainsi ils apprinsent à croire de cœur, la confession qu’ils font de la bouche » (Exposition familiere faicte par dialogues sur le symbole des apostres, contenans les articles de la foy, et un sommaire de la religion chrestienne, introduction). Dans son traité, Viret décortique chacun des douze articles, comme cela a été le cas dans cette série.

Non seulement le clergé évangélique de la Réforme a adopté et enseigné le Symbole, mais les traditions protestantes depuis la Réforme ont constamment soutenu et défendu ses articles. William Perkins, un puritain anglais, suivant le précédent de Viret et Bullinger en présentant une exposition du Symbole des Apôtres, affirmait que le Symbole était « la substance même de la religion chrétienne, enseignée par les Apôtres, imprégnée par les anciens pères, scellée par le sang des martyrs » (An exposition of the Symbole or Credo of the Apostles, preface, sig. 3r ; trad. Une exposition du Symbole ou Crédo des Apôtres). Richard Baxter, pasteur de la paroisse de Kidderminster, recommandait aux pasteurs de conduire leurs paroissiens à réciter le Symbole des Apôtres lors du baptême et de la Sainte Cène afin qu’ils « déclarent quelle doctrine nous nous rassemblons pour confesser, et pour préserver dans l’esprit de tous » (The Christian Religion Expressed, sig. E5r ; trad. La religion chrétienne exprimée).

Tenir fermement la Confession

Adhérer au Symbole des Apôtres et l’enseigner systématiquement est enraciné dans un précédent historique et présente des avantages spirituels intemporels pour les chrétiens de toutes les époques. Le Symbole a été et continue d’être une aide utile pour le culte et la vie de disciple en fournissant aux chrétiens les résumés des doctrines essentielles de la foi. Le Symbole a été une pièce maîtresse de l’évangélisation en ce qui concerne l’apologétique chrétienne. Ses vérités rappellent aux chrétiens l’essence de leur foi et la nécessité de « combattre pour la foi transmise aux saints une fois pour toutes » (Jude 3).

Alors que nous répétons le Symbole ensemble en tant qu’Église, même régulièrement, nous prions que Dieu fasse en sorte que Hébreux 10.23 devienne une réalité pour nous – que nous « reten[i]ons fermement l’espérance que nous proclamons », sachant que « celui qui a fait la promesse est fidèle ».


Cet article est une traduction de l’article anglais « We Believe » du ministère Desiring God par Timothée Davi.