Notre obéissance est-elle connue de tous ? (Kevin DeYoung)

La plupart des lettres de Paul écrites à l’intention des différentes Églises regorgent d’encouragements. L’apôtre débute souvent avec quelque chose comme ceci : « Je suis tellement reconnaissant pour vous. Vous êtes incroyables. Je pense à vous continuellement, et cela me pousse à louer Dieu. » C’était un père spirituel très fier de ses enfants. Cependant, il n’avait pas besoin de vanter leurs mérites « à l’Institut apostolique des saints surdoués ». Les gens les remarquaient, tout simplement. Par exemple, dans Romains 16.19, Paul affirme : « [Votre] obéissance est connue de tous. » Les réputations que l’on forge peuvent être fausses (Ap 3.1), et les Romains étaient déjà occupés à résoudre leurs propres problèmes. Cette recommandation à la fin de la lettre aux Romains nous oblige à nous poser une question : notre Église est-elle connue pour son obéissance ? Est-ce ce qui frappe les autres chrétiens lorsqu’ils nous observent ? Est-ce au moins ce que vous voudriez qui vous caractérise ? La créativité, l’intérêt ou l’influence sont peut-être plus prisés que cette obéissance démodée et monotone.

Je suis interpelé par l’exemple des puritains à ce sujet. Je me doute bien qu’à la simple évocation du mot « puritain » vous vous imaginez un perpétuel trouble-fête qui « soupçonne qu’une personne quelque part est en train de prendre du bon temps » (attribué à H. L. Mencken). Les vrais puritains n’étaient pas comme ça. Ils appréciaient les bonnes choses que Dieu leur donnait tout en recherchant la sainteté comme étant l’un des plus beaux dons de Dieu. C’est pour cette raison qu’un théologien a décrit le puritanisme comme un mouvement réformé de sainteté (Richard Lovelace, « Afterword: The Puritans and Spiritual Renewal [Épilogue : Les puritains et le renouvellement spirituel] », dans Kelly M. Kapic, Ronald C. Gleason, éd., The Devoted Life: An Invitation to the Puritan Classics [La vie dévouée : une invitation aux classiques puritains], Downers Grove, IL, InterVarsity Press, 2004, p. 301). Ces chrétiens étaient faillibles, mais ils mettaient leur foi dans la Parole de Dieu ; ils étaient passionnés dans leur recherche de Dieu et de la sainteté. La spiritualité puritaine ne misait pas sur les dons spirituels, sur le plaisir des nouvelles expériences ou sur les divagations inutiles. Elle conduisait les chrétiens à devenir des saints remarquables. C’est pour cette raison que les puritains ont défini la théologie comme « la doctrine qui consiste à vivre selon les standards de Dieu » (William Ames) ou « la science qui consiste à vivre éternellement bénis » (William Perkins). Leur passion et leur prière étaient consacrées à la recherche de la sainteté.

En toute honnêteté, pouvons-nous déclarer que nos vies et nos Églises sont caractérisées par cette même poursuite de la sainteté ?

 

Cet article est extrait de La faille dans notre sainteté de Kevin DeYoung.