Nos Églises devraient-elles aussi inclure des séances de délivrance? (Conrad Mbewe)

Ces dernières années, nos Églises en Afrique ont connu une tendance croissante à inclure des «séances de délivrance». Ces dernières sont devenues un phénomène courant lors des rassemblements de l’Église. L’autre jour, j’ai vu une pancarte en face d’une Église qui disait ceci (j’omets volontairement le nom de l’Église): «… vous invite tous à ses cultes du dimanche. Une maison de signes et de miracles. Les liens de la stérilité, du sida, de la tuberculose, de la sorcellerie sont brisés, les rêves maléfiques prennent fin, les témoignages d’embauche par la puissance de Jésus-Christ abondent (Jn 14.20).» Ce genre de pancarte est très courant aujourd’hui. Les nouveaux visiteurs de notre Église demandent parfois, après le culte, pourquoi il n’y a pas de séance de délivrance. Celles-ci sont souvent considérées comme l’aboutissement de tout ce qui se passe pendant le culte. Si l’on demande où, dans la Bible, on nous enseigne à avoir des séances de délivrance dans nos cultes d’adoration, on nous oriente généralement vers le livre des Actes, où les apôtres accomplissaient de nombreux miracles et guérissaient les malades. On nous renvoie aussi à Jacques 5.14,15, où il est dit :

Quelqu’un parmi vous est-il malade? Qu’il appelle les anciens de l’Église, et que les anciens prient pour lui, en l’oignant d’huile au nom du Seigneur ; la prière de la foi sauvera le malade, et le Seigneur le relèvera ; et s’il a commis des péchés, il lui sera pardonné.

Soulignons que nulle part dans le livre des Actes les apôtres n’accomplissaient leurs nombreux miracles et guérisons lors des cultes d’adoration de l’Église. Au contraire, selon le témoignage commun, l’Église se rassemblait pour recevoir l’instruction biblique. Notez également que dans la lettre de Jacques, ce ne sont pas les anciens ou les pasteurs qui appellent les malades à venir à eux (devant l’assemblée), mais les membres malades qui demandent à leurs anciens de venir chez eux pour prier pour eux.

L’origine de ces séances

Pourquoi les séances de délivrance sont-elles devenues un phénomène si courant dans les Églises d’Afrique? La réponse est évidente: les pasteurs d’Église sont vite devenus l’équivalent des sorciers dans l’esprit populaire africain. Même les chrétiens viennent à l’Église non pas en méditant sur le culte qu’ils devraient rendre à Dieu, leur divin Bienfaiteur, mais plutôt en pensant à ce qu’ils peuvent obtenir de la part de Dieu par l’entremise de son serviteur, et surtout de ses puissantes intercessions et interventions. Bien que cela soit devenu populaire, ce n’est pas ainsi que l’on doit se conduire dans la maison de Dieu pendant le culte. Aucun argument biblique ne soutient ce genre de conduite.


Cet article est adapté du livre : « Le dessein de Dieu pour l’Église » de Conrad Mbewe