Mortifier le péché dans toutes les sphères de nos vies (Sinclair Ferguson)

Faites donc mourir votre nature terrestre : l’inconduite, l’impureté, les passions, les mauvais désirs et la cupidité qui est une idolâtrie. C’est pour cela que vient la colère de Dieu sur les rebelles. Vous marchiez ainsi autrefois, lorsque vous viviez dans ces péchés. Mais maintenant, vous aussi, rejetez tout cela : colère, animosité, méchanceté, calomnie, paroles grossières qui sortiraient de votre bouche. Ne mentez pas les uns aux autres, vous qui avez dépouillé la vieille nature avec ses pratiques et revêtu la nature nouvelle qui se renouvelle en vue d’une pleine connaissance selon l’image de celui qui l’a créée. Il n’y a là ni Grec ni Juif, ni circoncis ni incirconcis, ni barbare ni Scythe, ni esclave ni libre; mais Christ est tout et en tous. (Colossiens 3.5-11)

Paul semble indiquer l’importance de la mise à mort du péché dans les trois sphères de l’expérience que vit tout chrétien.

Dans notre vie privée

La liste de ce qui appartient à la nature terrestre au verset 5 concerne principalement à la fois la motivation intérieure et la conduite extérieure. Notre cœur forme un univers en soi, duquel émergent toutes sortes de mal. À ce point, Paul décrit ouvertement les actions et les désirs pécheurs dont nous parlons rarement. Ce n’est pas une raison pour faire de l’immoralité sexuelle et de la convoitise un sujet de conversation courant. En effet, dans sa lettre parallèle aux Éphésiens, il appelle une telle conversation « malsaine » (Éphésiens  4.29).

Par contre, il mentionne ces choses parce qu’il s’agit du domaine où beaucoup de chrétiens subissent leurs plus grandes épreuves. Il est faux de prétendre que de telles tentations douloureuses n’existent pas. Le saint Robert Murray M’Cheyne a écrit dans son journal qu’il avait retrouvé dans son cœur la racine de tous les péchés connus. Il nous est parfois impossible de grandir en sainteté avant de nous en rendre compte, et avant d’avoir précisé nos propres péchés, devant nous-mêmes et devant Dieu. Une fois humiliés, si « la nature terrestre » [Colossiens 3:5] constitue pour nous un réel problème, nous devons y faire face et la clouer à la croix : la convoitise sexuelle et la convoitise matérielle doivent être traitées de la même façon.

Dans notre expérience quotidienne

Au verset 8, Paul poursuit en énumérant les caractéristiques qui ont tendance à surgir à la maison et au travail. La colère et la rage! La méchanceté, c’est-à-dire le fait de se réjouir du malheur des autres, de qui nous sommes jaloux ou à qui nous sommes simplement opposés. Les chrétiens peuvent-ils utiliser un langage vulgaire? Cette possibilité n’échappait pas à l’imagination de Paul. « Mais maintenant, vous aussi, rejetez tout cela » (verset 8). R. C. H. Lenski suggère dans son commentaire sur l’Épître aux Colossiens que nous devrions remplacer « animosité » par « exaspération ». Il vise en plein dans le mille! Il arrive que des hommes voient cette forme d’impatience comme une vertu chrétienne. Non, dit Paul, tuez-la!

Dans la communion fraternelle

Dans la communion entre les rachetés, il doit régner un refus constant de céder à des éléments de notre cœur pouvant engendrer de la division ou des conflits dans la communauté. « Ne mentez pas les uns aux autres » (Verset 9). Il s’agit de la forme négative d’une déclaration parallèle dans Éphésiens 4.15, qui nous demande littéralement d’être « vérité les uns aux autres ». Non seulement s’agit-il de dire la vérité, mais de vivre dans la vérité ouvertement et honnêtement les uns avec les autres. Paul déclare : « Ne vivez pas un mensonge! » Nous ne devons pas non plus nous glorifier de notre arrière-plan. À cette époque, l’Église était constituée de juifs et de païens, de gens cultivés ou sans éducation, d’esclaves et d’hommes libres. Aujourd’hui, elle est au moins tout aussi diversifiée, mais ces différences servent à contribuer à la cause de l’unité et cette unité sert à contribuer à la cause de l’évangélisation (Jean  17.23). Ainsi, toute prétention de supériorité basée sur l’intelligence, la mentalité de « la vieille école », le quartier où nous vivons, le type de vêtements que nous portons ou les nuances de notre accent est anathème dans la maison de Dieu. Nous devons apporter cette prétention à la croix et la tuer brutalement pour la cause de Christ, qui a aimé l’Église et s’est donné pour elle. De riche qu’il était, il s’est fait pauvre pour son bien et, devenu pauvre, il est mort comme un paria de la société pour l’unité de la communion du peuple de Dieu. Que ce soit dans nos pensées seulement, dans les impressions que nous donnons ou par des actions et des paroles réelles, ces crimes perpétrés contre la tunique sans couture de Christ doivent passer par les clous de la crucifixion!


Cet article est tiré du livre : La vie chrétienne de Sinclair Ferguson