L’origine de l’âme de chaque individu (Louis Berkhof)

Il existe trois points de vue concernant l’origine de l’âme des individus.

Le préexistentialisme

Certains ont défendu l’idée que l’âme des hommes existait dans un état antérieur et que quelque chose s’est produit par la suite qui explique leur état actuel. Quelques-uns trouvent dans cette conception une explication du fait que l’homme naît pécheur. Ce point de vue n’est plus en vogue aujourd’hui.

Le traducianisme

Selon ce point de vue, l’âme de l’homme ainsi que son corps viennent de ses parents. C’est la conception commune dans l’Église luthérienne. Elle s’appuie sur le fait que rien n’est dit concernant la création de l’âme d’Ève et que l’on dit des descendants qu’ils sont issus de leurs pères (Ge 46.26 ; Hé 7.9,10). En outre, cette idée semble être privilégiée par le fait que, dans le cas des animaux, le corps et l’âme sont transmis des adultes aux jeunes, par l’hérédité des caractères et des particularités familiaux et par l’hérédité de la corruption pécheresse qui concerne davantage l’âme que le corps. Cependant, cette théorie souffre de graves difficultés. Soit elle fait des parents des créateurs, soit elle suppose que l’âme de l’homme peut être divisée en plusieurs parties. En outre, elle compromet l’impeccabilité de Jésus.

Le créationnisme

Ce point de vue maintient que chaque âme est une création directe de Dieu, dont le moment ne peut pas être déterminé avec précision. On pense que l’âme est créée pure, mais devient pécheresse, même avant la naissance, en entrant dans le monde du péché dont l’humanité dans son ensemble est chargée. Ce point de vue est répandu dans les milieux réformés. Il s’appuie sur le fait que l’Écriture représente le corps et l’âme de l’homme avec des origines différentes (Ec 12.7 ; És 42.5 ; Za 12.1 ; Hé 12.9). En outre, il s’accorde davantage avec la nature spirituelle de l’âme et garantit la nature sans péché de Jésus. Cette opinion n’est cependant pas exempte de difficultés. Elle n’explique pas l’hérédité des traits familiaux et peut sembler faire de Dieu le créateur d’âmes pécheresses.


Cet article est tiré du livre : Précis de doctrine chrétienne de Louis Berkhof