L’implication de la repentance (John Colquhoun)
Il n’existe pas de vraie repentance sans un cœur brisé à cause du péché. Si le pécheur n’a pas l’esprit contrit, c’est-à-dire brisé ou écrasé par les innombrables péchés de son cœur et de sa vie, Dieu l’écrasera sous le poids considérable et insupportable de son courroux. Des multitudes de pécheurs font les malins de nos jours et se moquent des reproches de la Parole de Dieu et de leur conscience. Leur cœur résiste à l’humiliation. Si seulement ils se rappelaient que le jour vient où Dieu fera trembler et voler en mille morceaux le cœur le plus fier et le plus dur !
« Tu les briseras avec une verge de fer, tu les briseras comme le vase d’un potier… Qui prend garde à la force de ta colère ? » (Psaume 2:9 ; 90:11)
Nul autre ne prétend avoir la vraie repentance que celui qui lui est totalement étranger
Ce serait bien si le pécheur qui affirme se repentir journellement de ses péchés le faisait réellement. Si les quelques regrets que lui causent ses péchés et le désir passager de miséricorde qui en découle étaient la vraie repentance, ce serait une pratique aisée. Mais il est impossible de se repentir de façon biblique ou acceptable sans un cœur nouveau, écrasé par les iniquités, sans un esprit brisé et contrit ou sans une confiance totale dans le pardon que Dieu accorde par grâce en Christ.
Ami lecteur, si vous ne vous êtes pas encore repenti de vos péchés, recherchez la tristesse selon Dieu à cause de votre péché ; elle résulte de la foi qui sauve et produit la repentance à salut. Ne restez pas étranger à cette expérience de tristesse biblique à cause des innombrables méfaits de votre cœur et de votre vie.
« Heureux les affligés, car ils seront consolés ! » (Matthieu 5:4)
La honte est certaine dans l’éternité pour le pécheur qui vit et meurt sans se repentir
Nous voyons aussi que la honte suit le péché dans ce monde ou dans celui à venir. Elle est certaine dans l’éternité pour le pécheur qui vit et meurt sans se repentir. Au dernier jour, la confusion le couvrira devant toutes les armées célestes et tous les descendants d’Adam. Il sera plongé dans la honte la plus profonde dans le lieu des tourments éternels.
« Plusieurs de ceux qui dorment dans la poussière de la terre se réveilleront, les uns pour la vie éternelle, et les autres pour l’opprobre, pour la honte éternelle » (Daniel 12:2).
Si le pécheur connaît une repentance vivante avant qu’il ne soit trop tard, il rend gloire à Dieu en prenant sur lui-même la honte causée par la difformité écœurante et les souillures de sa nature et de sa vie impies. Les yeux de la foi lui révèlent que les compassions et la miséricorde appartiennent au Seigneur et l’homme confesse que lui-même mérite la confusion de face. Quand l’Esprit le rend capable de croire de tout son cœur que le Seigneur est désormais apaisé envers lui malgré toutes ses transgressions, cet homme s’en souvient, est confus et n’ouvre plus la bouche car il a honte (Ézéchiel 16:63). Dans le secret devant Dieu, il a autant honte pour ce qui échappe au regard des autres que pour ses abominations manifestes.
L’absence de toute honte liée au péché est un signe sûr d’impénitence qui annonce la honte éternelle
L’absence de toute honte liée au péché est donc un signe sûr d’impénitence qui annonce la honte éternelle (Jérémie 6:15 ; Philippiens 3:19). L’impudence avec laquelle l’homme pèche révèle un cœur dur et impénitent, ainsi qu’une conscience flétrie. Quel espoir de gloire céleste peut nourrir l’homme qui se glorifie de sa honte et a honte de se repentir ?
Le vrai pécheur repentant déteste davantage le péché en lui que celui des autres
Le péché est une réalité répugnante aux yeux de celui qui se repent vraiment car sa seule vue lui inspire l’aversion de soi-même en tant que pécheur. En général, le pécheur impénitent aime en lui ce qu’il semble détester chez autrui. À l’opposé, le vrai pécheur repentant déteste davantage le péché en lui que celui des autres. Sa répugnance de soi-même pour avoir péché contre un Dieu infiniment saint et plein de grâce est à la fois un aspect et la preuve d’une repentance authentique.
Examinez-vous de plus près dans la foi en l’œuvre d’éclairement du Saint-Esprit
Si quelqu’un souhaite arriver au vrai dégoût de soi, qu’il s’examine de plus près dans la foi en l’œuvre d’éclairement du Saint-Esprit. Qu’il inspecte étroitement et fréquemment la méchanceté et la difformité inexprimables du péché qui habite en lui, et les innombrables abominations qu’il a commises. Plus d’un pauvre pécheur languit dans son iniquité et dans les souillures de sa corruption innée (qui menacent de le plonger dans la perdition éternelle) tout en aimant sa condition et en rêvant de bonheur. Si la miséricorde souveraine ne l’arrête pas, quelle surprise il aura de se réveiller dans le lieu de tourments ! Qu’aucun pécheur ne reste insensible à l’extrême corruption de son cœur et de sa vie ! Que chacun examine sérieusement et souvent le caractère odieux et punissable de ses transgressions, ainsi que son besoin impératif d’union et de communion avec le Seigneur Jésus-Christ.
Prenez aussi grand soin d’être sincère, libre, complet et spécifique en confessant vos iniquités au Seigneur. Par nature et par la pratique, vous avez une dette infinie envers la loi et la justice divines.
Vous êtes totalement insolvable car votre dette ne cesse de s’accumuler. Si la justice de Dieu qui est en Christ ne vous couvre pas, vous êtes encore redevable à la sainte loi d’une dette d’obéissance parfaite pour la vie, et de fournir une satisfaction infinie pour le péché. Confessez donc au Seigneur cette situation désespérée afin de lui en demander la rémission et d’éviter que la justice divine ne vous poursuive. Il n’existe aucune alternative. Si seulement vous aviez le sentiment spirituel de la gravité de vos péchés et vous en affligiez selon Dieu, ces dispositions spirituelles emporteraient devant elles tout ce qui vous empêche encore de les confesser librement et de façon spécifique.

Examinez-vous pour savoir si vous vous êtes détourné de toute iniquité
Ami lecteur, examinez-vous aussi pour savoir si, dans votre cœur et vos affections, vous vous êtes détourné de toute iniquité. Votre plaisir à pécher s’est-il transformé en mépris et en haine ? Votre amour du péché s’est-il mué en horreur et en répugnance de ce péché, et de vous-même à cause de lui ? Votre attachement à une convoitise choyée et dominante s’est-il changé en désir ardent d’en être parfaitement et éternellement délivré ?
Avez-vous renoncé à tout péché connu dans votre conduite extérieure et abandonné toutes les souillures flagrantes ? Êtes-vous toujours sur vos gardes contre tout péché, même ceux liés à la faiblesse humaine, et vous abstenez-vous de toute apparence de mal ? Faites-vous tous vos efforts, en comptant sur la grâce promise, pour résister aux sollicitations du péché dans votre cœur, et refusez-vous toute compromission avec lui dans votre vie ? Votre éloignement du péché est-il volontaire et sincère ? Êtes-vous revenu à Dieu en Christ ?
Au lieu de vous détourner d’un péché vers un autre, avez-vous abandonné toute iniquité pour vous tourner vers le Seigneur ?
Estimez-vous Dieu digne de votre obéissance et de votre service ? Cherchez-vous à lui être agréable en toutes choses ? Le recevezvous comme votre unique Seigneur, et considérez-vous son service comme votre plus grand bonheur, votre honneur le plus exalté ? Êtes-vous retourné de tout votre cœur à son service ? Votre cœur est-il réconcilié avec toute la loi de Dieu ? Acceptez-vous tout le joug de Christ ? L’intention ferme et délibérée de lui obéir tout à nouveau habite-t-elle votre cœur ? Pratiquez-vous tous vos devoirs connus de gaieté de cœur et spirituellement ? Vous attelez-vous à ce service sans tergiverser ?
Est-ce dans la foi en la miséricorde du pardon et en la grâce qui sanctifie que vous vous efforcez d’accomplir toutes vos tâches ?
Est-ce dans la foi en la miséricorde du pardon et en la grâce qui sanctifie que vous vous efforcez d’accomplir toutes vos tâches ? Si vous pouvez le faire dans une certaine mesure, estimez-vous heureux de vous être réellement repenti. Sans faire partie de l’assurance de votre foi dans le Seigneur Jésus, cette prise de conscience d’une vraie repentance encourage cette foi à compter sur les promesses contenues dans l’Évangile. Si l’assurance d’être passé par la vraie repentance vous manque encore, venez tel un pécheur à celui qui a été élevé pour la donner. Confiez-vous en lui pour recevoir cette repentance biblique qui est un élément substantiel de la vie spirituelle, fondée sur la justification, mise en œuvre dans la sanctification et amenée à la perfection dans la glorification.
La vraie repentance consiste en un brisement du cœur par toute forme de péché commis et susceptible d’être commis
Si la repentance donne au cœur de s’éloigner de tout péché, le faire de façon extérieure seulement n’en est qu’une contrefaçon. Il est facile de se réformer extérieurement. Mais, avec le secours de la grâce qui justifie et régénère, la vraie repentance consiste en un brisement du cœur par toute forme de péché commis et susceptible d’être commis. Si vous voulez vous assurer de l’authenticité de votre repentance, examinez les motivations qui vous poussent à vous éloigner de toute iniquité. En effet, les raisons que seule la crainte de la loi inspire, qui se centrent sur vous-même, votre sécurité et votre bien-être, ne feront jamais de vous un vrai pécheur repentant.
Beaucoup, hélas, ne se sont pas détournés du péché. Ils délaissent certains péchés qui ont cessé de les importuner et ne s’accrochent plus à eux ! Plus d’un pécheur âgé pense s’être vraiment repenti parce qu’il n’éprouve plus l’envie, comme autrefois, de se vautrer dans les plaisirs coupables de la jeunesse. Des individus renoncent à certains péchés, mais ils ne le font pas par obéissance aux principes de la foi salvatrice dans le grand Rédempteur, de l’union avec lui, de l’amour pour lui et de la haine de tout péché en tant que péché. Ils n’aiment pas par-dessus tout la nature sainte de Dieu en Christ ; aussi ne haïssent-ils pas la nature du péché.
Or, la repentance selon Dieu est impossible tant qu’on ne reconnait pas le caractère haïssable de toute iniquité, non seulement pour Dieu mais pour soi-même. Par sa nature même, tout péché est ce que le pécheur repentant déteste le plus.
Se détourner du péché par une simple réformation, sans aussi se tourner vers Dieu n’est pas une vraie repentance
Le pécheur qui se repent vraiment cesse de faire le mal et apprend à faire ce qui est bien (Ésaïe 1:16,17). Il répugne à tout ce qui est mal et s’attache à tout ce qui est bien (Romains 12:9). Il ne met pas seulement à mort ses inclinations et ses affections corrompues, mais il possède et exerce les grâces opposées.
Beaucoup de gens se contentent de se réformer extérieurement en rejetant les méfaits de leur vie passée, mais ils ne s’engagent pas sur la voie de la foi et de la sainteté. Comme le pharisien orgueilleux qui montait au temple pour prier, ils se satisfont en eux-mêmes de ne pas être injustes, ravisseurs ni adultères. Ils ne se rendent cependant pas compte que l’esprit impur est à peine sorti de la maison qu’il y revient accompagné de sept autres plus méchants que lui, si bien que la condition de ces gens est pire qu’avant (Matthieu 12:44,45). La repentance biblique consiste pour le pécheur régénéré et croyant à se détourner de l’amour et de la pratique du péché pour se tourner vers l’amour et le bonheur en Dieu, et vers une obéissance nouvelle qui procède de la foi et de l’amour. Le mouvement vers Dieu est l’essence de la vraie repentance.
Cet article est tiré du livre : Qu’est-ce que la repentance selon la Bible ? de John Colquhoun